« Vertières monte au ciel »
(Chant épique d’Haïti)
Bruit sourd des canons…
Bottes frappant la terre mouillée…
Chevaux martelant le sol…
Un vent qui porte les cris et la fumée…
Couplet I
Sous la pluie battante, la plaine résonne,
Les tambours du destin frappent l’aube qui se lève.
Depuis Bois Caïman, le serment circule,
Une longue houle qui traverse treize années.
Les canons tonnent, l’horizon s’ouvre,
Et chaque écho rappelle une promesse faite aux morts.
Refrain
Capois-La-Mort hurle « En avant ! »
Les chevaux se cabrent, la terre tremble.
Les boulets sifflent, mais le courage ne plie pas.
Vertières s’embrase, la liberté appelle.
Et Dessalines, dans la fumée,
voit déjà la victoire dresser son flambeau.
Couplet II
Un régiment avance, les visages brûlants,
Les bottes plongées dans la boue des sacrifices.
À chaque pas résonne un nom oublié,
Un frère tombé pour que l’aube s’éclaircisse.
La poudre se répand comme un voile noir,
Mais l’espérance traverse la fumée.
Refrain
Capois-La-Mort hurle « En avant ! »
Les chevaux grondent, les drapeaux claquent.
Les canons s’écartent comme des bêtes surprises.
Vertières flamboie, l’histoire s’ouvre.
Et Dessalines, dans l’éclair rouge,
aperçoit déjà la naissance d’un peuple debout.
Pont – murmure de guerre
bruits de sabots — bam-bam-bam
fracas des boulets — toum… toum… toum…
Les voix des ancêtres portent les armées,
Comme un souffle plus ancien que la bataille.
Treize ans de marche, treize ans de fer,
Treize ans pour que la liberté se nomme Haïti.
Couplet III
La fumée retombe, un silence crépite.
Dans ce calme étrange, un monde bascule.
Vertières devient un seuil,
Un passage entre la cendre et la lumière.
Capois se redresse encore,
Et Dessalines fixe déjà l’horizon souverain.
Dernier Refrain
Capois-La-Mort hurle « En avant ! »
La dernière vague balaie la peur.
Les chevaux s’élancent comme des éclairs.
Vertières répond par un chant d’acier.
Et Dessalines, debout, sait déjà
Que la liberté vient de trouver son nom.

