Bolivie: l’Église favorable à une réforme du système judiciaire. Que disent les Evêques d’Haiti à propos de la Cour de Cassation?

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En Haiti, l’Eglise va-t-elle fermer les yeux et laisser PHTK avilir la Cour de Cassation? Le ministre de facto Dorce qui a déjà « fait de la prison pour drogues« , selon des organismes de droits humains, devrait être renvoyé sur le banc de touche, non pas se permettre de lancer un appel pour embaucher d’éventuels mercenaires inamovibles à la plus Haute Cour de Justice du pays.

Lundi 21 février 2022 ((rezonodwes.com))–

«Au nom de la défense et du souci de la vie et de l’intégrité des personnes» qu’ils jugent être «la première condition nécessaire à l’exercice de la justice et de la paix dans le cadre d’une correcte coexistence», les évêques boliviens demandent aux autorités de permettre à l’ancienne présidente par intérim d’accéder «immédiatement à des soins hospitaliers adéquats».

Incarcérée depuis mars 2021, Jeanine Áñez, 54 ans, a entamé une grève de la faim à la veille de l’ouverture de son procès qui se tient de manière virtuelle depuis le 10 février à La Paz. Elle est accusée d’avoir mené un coup d’état en 2019 contre l’ancien président Evo Morales et risque douze ans de prison.

Ces derniers jours, son état de santé s’est à ce point dégradé que vendredi, après une audience, la justice a ordonné son hospitalisation mais le transfert n’a pas eu lieu. Des centaines de partisans de l’actuel parti au pouvoir, le Mouvement vers le socialisme d’Evo Morales, ont  encerclé la prison, en scandant «elle ne va pas sortir» ou «30 ans de prison». Face à l’impossibilité matérielle de conduire Jeanine Áñez à l’hôpital, le juge à ordonner aux médecins de soigner «même contre son grès» l’ancienne présidente qui se dit aujourd’hui victime de «tortures psychologiques».

«Sur le point de devenir gravement malade» et, parce que «sa vie est menacée», les évêques, s’ils interpellent en premier lieu les autorités, demandent à l’ancienne présidente d’interrompre son jeûne. Ils la prient de croire que «la vérité éclatera». Car les évêques exigent également des autorités de l’État «un procès dans le respect des procédures et de la liberté».

Par ailleurs, le système judiciaire haïtien est en train de subir le plus grand affront depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution, le 29 mars 1987. Le régime PHTK ne se contentant pas en février 2021 de renvoyer plusieurs juges à la retraite alors qu’ils sont inamovibles, veut encore bénéficier de ses propres erreurs.

Le PHTK3 se propose de créer sa propre Cour de Cassation en dehors des lois haïtiennes. A l’instar du prélat bolivien, ne revient-il pas aujourd’hui aux hommes d’église haïtiens de placer leur mot, leur juste mot pour dire non à l’inacceptable avant que la Cour de Cassation devienne la dernière victime en date du régime PHTK.

En effet, depuis le 17 Février dernier, avec l’expiration du mandat de deux juges du plus grand tribunal du pays, la Cour de Cassation ne dispose désormais que de trois juges sur un total de 12 membres qu’elle devait disposer. Ce qui rend inopérantes et non fonctionnelles les deux sections de cinq et/ou sept juges prévues pour le fonctionnement minimal de cette institution républicaine.

Les règlements de la Cour de Cassation prévoient que seul le Président de ladite Cour prête serment par devant le Président de la République. Les autres membres doivent prêter serment par devant l’une des sections prévues au sein de cette Cour.

Possible dissimulation de la vérité

A la veille de leur communiqué, l’épiscopat bolivien avait déjà pris la parole pour dénoncer «une grave détérioration» du système judiciaire, nécessitant une réforme profonde et radicale pour «garantir une administration de la justice équitable, transparente et libre de toute pression politique ou sociale».

S’ils dénonçaient la libération moyennant finances d’auteurs de féminicides pourtant condamnés à la peine maximale «sans droit de grâce», les évêques s’arrêtent plus longuement encore sur le procès intenté contre les autorités du gouvernement «constitutionnel» de transition –qu’il s’agisse de militaires, de policiers ou de civils; un procès conduit selon eux «entre de graves insuffisances légales et des violations des droits de l’homme les plus élémentaires», ce qui suscite, poursuivent-ils, «de sérieux doutes» sur une possible dissimulation de la vérité concernant les événements de 2019.

En octobre 2019, des semaines de contestation suivent la réélection contestée d’Evo Morales, celui-ci, lâché par l’armée et la police, démissionne et s’exile. Le 19 novembre, après les démissions en cascade des plus hautes autorités de l’État, Jeanine Áñez alors deuxième vice-présidente du Sénat, prend la tête du pays. «J’ai assumé la présidence sans la demander, sans la rechercher et encore moins l’attendre», écrivait-elle la semaine dernière.

En finir avec les manipulations de la justice

Sans s’arrêter cette fois sur le cas précis de l’ancienne présidente les évêques répètent que «le peuple de Bolivie veut une administration de la justice dans le strict respect des lois, avec transparence autonomie et un total respect de la vérité».

Ils estiment «urgent de compter sur un système judiciaire idoine et impartial qui diffuse la confiance et l’espérance à tant de personnes victimes de retard ou de manipulations de la justice». Il faut selon eux éviter de majeurs faits de violence et des affrontements dans le pays pour que «tous nous puissions vivre en paix, en harmonie, dans la sérénité, et que le respect sacré de la vie, des personnes et des droits humains ne soit occulté en aucune circonstance».

Les évêques souhaitent que les promesses de réformes ne tombent pas aux oubliettes: «Il est temps d’arrêter l’instrumentalisation de la justice» écrivent-ils pour pouvoir panser les blessures mais aussi se consacrer à «faire germer les rêves» de chacun et créer, en apprenant les uns des autres, un environnement positif.

avec Vatican News

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