3 décembre 2024
Une St Valentin au teint morose
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Une St Valentin au teint morose

Une fascinante St Valentin ne requiert pas nécessairement du chocolat luxueux ou des échanges de gerbes de fleurs onéreuses. Quelques petits mots d’amour ou de simples roses naturelles suffisaient pour égayer les cœurs en des joies indicibles. Les journées de couleurs que cette belle fête imposait procuraient des couleurs tinctoriales aux journées festives qui se vivaient jusqu’aux soirées dans une sérénité interminable.

Lundi 14 février 2022 ((rezonodwes.com))–

Un fresco, un chico ou un cola chaud à déguster à l’entrée de l’établissement scolaire, devant un Capitole splendide, une impériale ravissante, un Cristal, une Olympia ou un Lido captivants détenaient le cachet féerique d’hypnotiser tous les cœurs et les esprits dans un délice au zénith. Devant un écran géant, entre quatre murs à savourer les talents artistiques de Fabienne, Nice, Handy, Smoye, Jean-Gardy, Réginald ; le cinéma, c’était mieux au cinéma.  Le septième ciel s’expérimentait sur une terre paisible qui procurait un plaisir épicurien emballé dans une ataraxie de l’âme à son apogée.

Chic-choc, les défilés Tik-Tok dans le concret et « en vivo » se poursuivaient dans une timidité introvertie à un Champ de Mars magique teinté d’un cadre bon enfant entre les jeunes-gens. Entre lycéens, entre collégiens, les compétitions de défilés de mode inter-classes découpées de prestations class à la Hérold Christophe, Yole  & Hancy Dérose, Jacques Sauveur Jean, Michel Sardou, Ginette Reno, Céline Dion et Whitney Houston s’interprétaient dans un attrait hypnotisant.

En régions et à la capitale, le climat salubre et sécuritaire inspirait les « moins jeunes » à se perdre en des boléros et des tangos nocturnes à des discothèques qui déclenchaient des compétitions loyales dans une ambiance perfectionniste. Ce n’était pas le temps des tonneaux vides des concours de décibels sans contenu, craqueurs des tympans, entre DJ dévergondés qui supplantent l’esprit de créativité.  On se raffolait aux paroles sacrées de Victor Hugo : « La musique, c’est du bruit qui pense ».

Haïti, à des années-lumière de la modernité

Au lieu d’un « retour vers le futur », Haïti a marqué un « U-Turn » sauvage vers l’âge de la pierre taillée. En 2022, les sociétés modernes inventent le futur en mettant déjà le cap sur 2050. Dans le réel, l’intelligence artificielle planifie et simule la dynamique des interactions géo-spatiales. De plus en plus, la science explore les techniques les plus efficaces pour mieux apprivoiser les caprices galactiques et telluriens. La science continue de fournir des recherches sophistiquées à la Silicon Valley qui visent à rendre la vie plus agréable sur terre. Évidemment, tout projet contient des avantages et des coûts. Pendant qu’elle procure des profits immenses, l’automation constitue une arme à double-tranchant qu’il convient de maîtriser en vue de minimiser les risques. Faute de vision de certains gouvernants, les écarts économiques et sociaux se creusent davantage avec la technologie.

Pendant que la modernité nous convie à explorer en 3-D la beauté des productions hollywoodiennes, notre société verse plutôt dans une cupidité effrénée et une criminalité aveugle. Mégalomanie dans l’indécence, cleptomanie outrancière d’un groupuscule répugnant qui surfe dans une disette populaire révoltante, des milliards de dollars ont été dilapidés pour remplir des comptes bancaires à plus de dix digits de familles présidentielles espiègles, ministres vauriens, journalistes prostitués, directeurs, coordonnateurs et gouverneurs indignes. Pas une seule salle de cinéma, pas un amphithéâtre, pas un hôpital, pas une école de référence, Haïti se réduit à une véritable jungle. Escroquerie débridée dans une impunité officielle criminogène, les dieux envahis par des désirs démoniaques sont tombés sur la tête.

Sans gêne, les usurpateurs et imposteurs du cartel à la tête du pays dont le motif réel consiste à blanchir de l’argent, osent lancer grande première d’un certain film au cinéma en République dominicaine. Cette famille indigne bien connue dans les mouvements du narcotrafic n’a pas honte. Pendant toute une décennie où elle ravageait, pillait et faisait tous les deals souterrains, même pas une salle de cinéma n’a été érigée à la capitale. Ils ont au contraire chassé le minimum dont disposait la Cité. Gravissime ! Gary Victor a raison de cataloguer ces malpropres cleptomanes de « crème des kokorat ».

Les symboles sont désacralisés. N’importe qui venu de n’importe où et faisant n’importe quoi peut déposer ses fesses sur les fauteuils les plus prestigieux de la Cité. Présidents de la république indécents, premiers ministres sinistres, ministres, directeurs généraux, députés et sénateurs malfrats. N’importe qui ! Du n’importe quoi !

Chocolat, exploiteurs du Nord et exploités du Sud

À chaque fois que la dialectique fait allusion aux industries prolifiques telles que l’industrie technologique ou chocolatière, sa portée justiciable tend à soutenir la ferme plaidoirie pour que les prédateurs du Nord cessent de piller les exploités du Sud. Par exemple, si le Ghana et la Côte d’Ivoire à eux-seuls fournissent plus de 60% de la fève du cacao mondial, ce sont plutôt les États-Unis, l’Allemagne, la France, la Suisse et la Belgique qui font leur beurre dans les produits chocolatiers. Alors que la chaîne du chocolat rapporte plus de 100 milliards de dollars par année, les pays africains qui en fournissent la matière première ne récoltent même pas 5% des profits.

Les avancées scientifiques exigent la disposition de minerais rares, actuellement en manque sinon absents dans les pays développés. Les atouts technologiques représentent aujourd’hui l’essence de la richesse des compagnies les mieux cotées sur la planète. Les téléphones portables, les voitures, les Boeings et bien d’autres œuvres nourries de produits technologiques n’auraient pu garder leur lumière allumée pendant des heures sans le cobalt. Cet élément chimique fait surtout l’objet d’une quantité massive en République démocratique du Congo abusée par un Occident ravisseur qui se fout de la santé des travailleurs des mines y inclus des enfants en bas-âge. L’extraction d’un ensemble de produits miniers cause de graves maladies, particulièrement des cancers si le sujet ne se trouve bien protégé des effets chimiques. Les Congolais y sont perçus pour des cons, sinon des objets sans valeurs par les nouveaux colons de l’ère moderne qui les décapitalisent dans l’arbitraire.

Les fusées ne se doteraient pas de la capacité de s’expulser dans l’espace sans un ensemble de métaux précieux, particulièrement l’iridium. Le platinum, le californium, l’or et le diamant détiennent des propriétés recherchées pour faire avancer la science. Voilà pourquoi les sociétés industrialisées cotisent en permanence les ressources souterraines des pays du Sud. Comme pour nos frères Africains, Haïti doit plébisciter aux axes politiques stratégiques des dirigeants valables aptes à ouvrir leurs yeux de lynx sur les ressources minières  nationales. Qu’il soit l’industrie technologique ou l’industrie alimentaire, les deux parties – détenteurs des outils de l’innovation (du Nord) et propriétaires des ressources naturelles (du Sud) – doivent en sortir bénéficiaires. Il doit entrer en vigueur une nouvelle donne de fair-trade sincère qui requiert un jeu gagnant-gagnant.

Réinventer la Saint Valentin

De l’extérieur étant, Fabienne Colas devient une figure emblématique du cinéma mondial. À l’instar de Dany et de Samuel, Fabienne fait le bonheur du Canada. Cette belle actrice et productrice des arts plastiques aurait pu arranger de concert avec des partenaires des projets et des projections cinématographiques visant à découvrir des talents latents au bercail qui auraient pu s’épanouir de la même manière que sa contemporaine Gessica Généus.

Malheureusement, si Fabienne devait opter de traverser l’Atlantique pour ensuite traverser Martissant sous la bénédiction d’une connivence journalistique maléfique qui s’aligne aux âmes diaboliques, il lui aurait fallu débourser 200 à 300 dollars US. Dans une « Peur d’aimer » au sommet, l’amour sincère de la diaspora haïtienne honorée à l’étranger fuit peu à peu le sentiment d’attachement viscéral.

Les malandrins politiques ont gâché l’esprit de la St Valentin en y dressant dans tous les artères des barricades dans une insécurité affairiste et électoraliste au paroxysme. Ce n’est pas la période de caco, pourtant difficile à « Roméo et Juliette » de se partager un coca pour laisser des traces de coca érotique au cou de la dulcinée prise dans l’enfer des bidonvilles pris en otage par les détraqués. Jack et Rose sont cloîtrés dans le pétrin Titanique de se claustrer entre les quatre murs au risque de ne pas succomber en revenant d’une œuvre de Leonardo DiCaprio et Kate Winslet.

Les « Journées de couleur » sont ridées par les couleurs tragiques des journées qui se vivent sur le qui-vive. L’esprit ludique et amoureux de la St Valentin est souillé par des vilains, des mesquins, des requins et des coquins qui ont peint le tableau des valeurs tangibles et intangibles de la société d’un décor luciférien.

Dix ans dans un échec capital, la capitale n’est dotée d’un mat de ciné. Cette décennie d’ineptie cristallisée dans une médiocratie rancie a détruit la méritocratie. En stoppant Gaëlle, Blondedy, Manfred, Jean-Gardy, Smoye et Réginald dans leur imagination et leur élégance artistique, Haïti a crucifié des acteurs réels et potentiels. 

Un pays ne doit continuer dans cette psychose génératrice de tous les maux. Haïti ne doit pas que se vouer à des saints pour sortir des griffes chtoniennes du PHTK. Il faut une intrépidité de type Petrochallenge pour foutre un dernier coup de pied dans la fourmilière.

La Saint Valentin est une fête qui se festoie dans le respect, la paix, la joie et l’amour. L’élite probe et compétente est contrainte de prendre les rênes en vue de rétablir les conditions sanitaires et sécuritaires pour que la génération actuelle en découvre la saveur. 

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

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