Haïti est à la croisée des chemins. Nous devons choisir la voie qui mène à la démocratie
| Opinion
PAR ARIEL HENRY
Dimanche 6 février 2022 ((rezonodwes.com))–
Trente-six ans après la chute de la dictature Duvalier, Haïti se retrouve à un carrefour. Mes compatriotes ont tourné le dos à la dictature et ont choisi la démocratie et le respect de l’Etat de droit. Malheureusement, nous sommes loin d’être sur la bonne voie.
L’assassinat odieux du président Jovenel Moïse l’année dernière a amené notre pays au bord du chaos, et nos institutions sont complètement dysfonctionnelles. Ma mission et celle du gouvernement que je préside est de remettre notre pays sur la voie de la démocratie dans les meilleurs délais.
Pour ce faire, nous devons créer les conditions pour aller vers des élections libres, équitables et inclusives qui permettront au peuple haïtien de choisir ses dirigeants. Toute autre démarche est une distraction qui peut prolonger inutilement l’instabilité politique qui perturbe leur quotidien.
Dès le lendemain de ma prise de fonction, j’ai commencé à rencontrer, comme promis, tous les partis politiques et groupes organisés de la société civile, en vue de parvenir à un accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace pour la période intérimaire. Cela s’est traduit par la signature d’un accord le 11 septembre 2021 avec de nombreux partis politiques, y compris parmi les plus importants, et avec un nombre important d’organisations de la société civile.
Je n’ai ménagé aucun effort pour tendre la main à mes compatriotes qui préfèrent une approche différente. Je ne manque aucune occasion de leur tendre à tous une main fraternelle, leur demandant de faire tout leur possible pour honorer les paroles de notre drapeau, « L’union nous rend plus forts ». J’ai l’intention de continuer dans cette voie.
A plusieurs reprises, j’ai eu des entretiens avec mes compatriotes du groupe Montana, une coalition de la société civile. Récemment, j’ai rencontré le groupe Louisiana Unitary Agreement. Et bien qu’ils n’aient pas accepté de se joindre à notre accord historique, notre dialogue se poursuit en mettant l’accent sur des objectifs et des préoccupations convergents, plutôt que de s’enliser dans des discussions stériles où nos points de vue sont très éloignés. J’ai également inclus, et continue de consulter, les 10 sénateurs permanents.
Aujourd’hui, les principales priorités de mon administration et du peuple haïtien sont de lutter contre l’insécurité et la pauvreté ; créer un environnement propice qui conduira à la ratification d’une nouvelle constitution; et tenir des élections générales d’ici la fin de cette année.
Les élections démocratiques sont le seul moyen de surmonter la crise politique actuelle. La constitution haïtienne établit qu’un président doit être élu par le peuple haïtien.
Fini le temps où des gangs armés marchaient sur la capitale pour renverser un gouvernement et imposer un président non élu. Un président ne peut être nommé, nommé ou choisi par un groupe de personnes ou une organisation. Les élections sont la seule voie à suivre. Je gouverne par consensus pour combler un vide institutionnel.
Toutes les décisions sont prises lors des réunions du Conseil des ministres, évitant les décisions exécutives sur les questions qui affectent les Haïtiens de tous horizons. Mon cabinet est inclusif et comprend des représentants d’un large éventail de partis politiques, de groupes d’activistes et d’organisations de la société civile.
Je travaille également à l’amélioration des conditions de sécurité, non seulement pour que nous puissions organiser des élections, mais surtout pour améliorer la vie quotidienne des Haïtiens. Chaque jour, nous travaillons dur pour sécuriser le pays en renforçant notre Police Nationale.
Nous sommes reconnaissants du soutien international que la police nationale a reçu de nombreux pays et agences dans sa lutte contre les gangs et pour établir la loi et l’ordre. Nous continuons également à faire pression pour la vérité dans l’assassinat du président Moïse.
Nous sommes reconnaissants à la communauté internationale d’avoir aidé à capturer des suspects en fuite. Je suis convaincu que les responsables de cet horrible crime seront traduits en justice. Le débat de Miami Un regard hebdomadaire sur les opinions stimulantes du comité de rédaction du Miami Herald, de nouvelles idées de chroniqueurs et d’autres points de vue locaux.
La justice et le système juridique en Haïti ont besoin d’améliorations significatives, et nous comptons sur des partenaires de la communauté internationale, y compris la communauté caribéenne – CARICOM – en particulier, non seulement pour aider à enquêter sur l’assassinat, mais aussi pour fournir un soutien technique et une expertise pour aider à renforcer notre système.
Le 7 février, j’exhorte tous les Haïtiens à se rassembler pour faire face à nos défis, afin que nous devenions plus forts. Je suis déterminé à rassembler tous les groupes, aussi difficile que cela puisse être. Nos différences dans la façon d’y parvenir ne correspondent pas à ce que je sais être notre désir fervent et commun de faire ce qui est le mieux pour notre pays bien-aimé.
Ariel Henry
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