France : La maigreur des mannequins désormais sanctionnée par la loi!

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LOI MANNEQUIN – Un décret publié ce vendredi au Journal Officiel prévoit notamment que les top-modèles devront fournir un certificat médical attestant qu’elles ne sont pas trop maigres. Victoire Maçon Dauxerre, qui est tombée dans l’anorexie à cause de son métier, juge cette mesure insuffisante.

La « loi mannequin » va pouvoir être appliquée de justesse. A deux jours du second tour de l’élection présidentielle, un décret visant à combattre l’extrême maigreur des modèles, ainsi qu’un arrêté prévoyant la mention obligatoire « photographie retouchée » lorsque c’est le cas, sont parus au Journal officiel ce vendredi 5 mai.

« Le contrôle doit être régulier. Dans les agences et lors des Fashion Week » Victoire Maçon Dauxerre

Dans le détail, le premier texte prévoit que toutes les personnes qui souhaitent entrer dans la profession devront fournir à leur agence un certificat médical attestant qu’elles ne sont pas trop maigres, et donc en danger, pour défiler sur les podiums ou poser devant les objectifs. Ces certificats, valables deux ans, devront être établis par des médecins du travail ou libéraux qui devront prendre en compte « l’état de santé global » et l’indice de masse corporel (IMC). Les contrevenants s’exposent à un risque de six mois d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende.




Si l’intention est bonne, cette nouvelle règle, d’application immédiate, est-elle suffisante ? Rien n’est moins sûr. Victoire Maçon Dauxerre, un ex-mannequin tombé dans l’anorexie qui raconte comment elle est passée des podiums à l’hôpital dans un livre témoignage Jamais assez maigre : Journal d’un top model (Les arènes, 2016), a  étrillé la mesure en un tweet : « Un certificat médical valable 2 ans est inutile et absurde. Le contrôle doit être régulier. Dans les agences et lors des FW (Fashion Week).  »

Protéger de « l’exposition à des images normatives et non réalistes du corps »

Le deuxième changement phare de la législation concerne l’obligation de mentionner « photographie retouchée » lorsque l’image a été retravaillée, sur une publicité par exemple. En revanche, les photos de mode qui paraissent dans la presse ne sont pas concernées. Ceux qui ne respecteront pas cette règle, applicable dès le 1er octobre 2017, risqueront une amende pouvant aller jusqu’à 37.500 euros d’amende.




Comme pour le décret, l’objectif de cet arrêté est de lutter contre l’anorexie et de « protéger la santé d’une catégorie de la population particulièrement touchée par ce risque : les mannequins », explique le ministère de la Santé. En effet, « l’exposition à des images normatives et non réalistes du corps entraîne un sentiment d’autodépréciation et une mauvaise estime de soi pouvant avoir un impact sur les comportements de santé », ajoute-t-il.

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