L’Édito du Rezo : Profil bas !

0
1235

Mercredi 12 janvier 2022 ((rezonodwes.com))–

Le 12 janvier 2022 marque le douzième anniversaire du terrible séisme qui a ravagé Haïti, causant des centaines de milliers de morts, des milliers de sans-abris, sans compter les personnes handicapées à vie.

En cette triste occasion, il n’y a pas plus indécent que de voir un puissant homme d’affaires de la place – pourtant faiseur de rois, dont l’entreprise a bénéficié des largesses du pouvoir autocratique corrompu du président défunt Jovenel Moïse à travers la fameuse caravane de changement – venir se plaindre de l’état désastreux du pays comme un simple citoyen ki pa konn anyen nan awana.

Il ne s’est pas gêné de tweeter : « 12 janvier 2010 – 12 janvier 2022. 12 ans déjà ! 12 ans plus tard. Rien n’a changé. Bien au contraire. Et la mémoire collective se meurt. Quelle tristesse !!! Ensemble, il est plus que temps de rebâtir. Nous le devons à nos victimes ! »  Ce grand commerçant devenu homme politique, et l’un des plus farouches opposants du régime PHTK2 de Jovenel Moïse, à la suite des soulèvements populaires des 6, 7 et 8 juillet 2018, devrait savoir que les vrais patriotes veillent au grain et ne sont pas dupes.

Il ne faut jamais cesser de rappeler, en effet, que c’est ce même homme d’affaires qui a soutenu le chanteur-président du régime PHTK1, Michel Martelly, l’un des présidents les plus honnis de la République d’Haïti. Celui-ci a d’ailleurs été porté sur la chaise bourrée du palais national non seulement grâce à la passivité coupable de l’élite intellectuelle haïtienne, mais également et surtout avec la complicité des « Blancs » – notamment le clan Clinton et l’OEA – et de l’oligarchie locale.

C’est ce même homme d’affaires qui a longtemps soutenu ce régime dirigé par ce dégénéré-chanteur-président qui, après s’être auto-désigné chef des « bandi legal », a vassalisé les institutions de la République par la corruption, la gabegie, en toute impunité.

C’est encore ce même homme d’affaires qui a présidé la commission présidentielle mise en place par ce « bandi legal » en chef lors de l’opération Burkina Faso en octobre-novembre 2014. C’est sur la base du rapport de cette commission que Sweet Micky a expulsé son ami Laurent Lamothe de la Primature pour y installer Evans Paul, lequel n’aurait pas dû être nommé Premier ministre, si la règle qui voulait qu’aucun membre de cette commission ne puisse remplacer Laurent Lamothe, avait été respectée.

C’est, enfin, ce même homme d’affaires-homme politique qui s’est rallié au Premier ministre de facto, Ariel Henry, en signant l’accord du 11 septembre 2021. Si l’on en croit les informations qui circulent sur les réseaux sociaux, son parti politique vient de se retirer de ce fameux accord, à la suite des révélations du New York Times tendant à présenter l’homme de Musseau comme l’un des suspects dans la planification de l’assassinat du président de facto Jovenel Moïse.

Face au gouffre dans lequel est plongé le pays depuis au moins le séisme du 12 janvier 2010, cet homme d’affaires-homme politique à l’instar d’autres acteurs de la scène socio-politico-économico-médiatique devraient faire profil bas tant leur responsabilité est profondément engagée dans la descente aux enfers que connaît Haïti.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.