Incidents Arcahaie : RNDDH exige une enquête impartiale et sereine

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Port-au-Prince, lundi 1er mai 2017 ((rezonodwes.com))–Selon les informations diffusées par des stations de radio de la capitale, le vendredi 7 avril 2017, plusieurs individus auraient dressé une barricade sur la route nationale numéro 1, à hauteur de Saintard, localité de l’Arcahaie et auraient attaqué à coups de pierres le cortège présidentiel qui revenait du département de l’Artibonite. Pour tirer le président Jovenel MOÏSE de cette embuscade, ses agents de sécurité ont dû, toujours selon ces informations, échanger des tirs d’armes avec les bandits, pendant plus d’une trentaine de minutes. Alerté par la gravité de telles allégations, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a diligenté une enquête sur les lieux et se propose de présenter, à l’opinion publique, les conclusions de ses investigations.




Les événements survenus le 7 avril 2017 où un véhicule a été placé en travers de la route moins d’une heure de temps avant le passage du cortège présidentiel, sont catégoriquement inadmissibles. Ils doivent être condamnés avec la dernière rigueur car le RNDDH comprend l’angoisse qu’un tel acte ait pu susciter tant pour les agents affectés à la sécurité du Président de la République, que pour le Président lui-même qui a été confronté à cette situation. Le RNDDH souligne à l’attention de tous que ce jour-là, aucune manifestation n’était prévue.

Cependant, lors – même qu’il en aurait été autrement, le RNDDH rappelle que la voie publique appartient à tous les haïtiens et qu’elle doit être accessible à tous. Il n’est pas normal que des individus puissent, quand cela les arrange, décider de la bloquer, entravant ainsi la circulation automobile, coupant la communication entre différents départements géographiques du pays et engendrant des situations de peur et d’angoisse chez les utilisateurs. L’occupation de la voie publique à des fins de manifestation, est régie par la Loi.

Cependant, à la lumière des faits tels qu’ils ont été expliqués au RNDDH, l’organisme de droits humains est convaincu qu’un certain laxisme dans l’organisation de la sécurité du cortège présidentiel a été enregistré car ce n’est que peu de temps avant son arrivée à l’Arcahaie, que les autorités policières de cette commune ont été informées de son passage dans la zone. Ce laxisme, qui a engendré une flagrante défaillance de coordination, est directement imputable aux responsables de la sécurité et des déplacements du Président de la République. Toutefois, le fait d’avoir appris tardivement le passage du cortège présidentiel n’enlève en rien l’obligation qui incombait aux agents de la PNH affectés au commissariat de l’Arcahaie de s’assurer que la voie publique était libre et sécurisée.




Le RNDDH juge troublant que des contradictions énormes aient pu être relevées dans les déclarations faites par certains membres du cortège présidentiel. En effet, d’un côté, la présidence affirme avoir essuyé des tirs d’armes à feu et des jets de pierre, qualifiant les incidents survenus le 7 avril 2017 d’attaques terroristes.

De l’autre côté, pour le Président du Sénat de la République, Youri LATORTUE, il n’y a pas eu de jets de pierres ni d’échanges de tirs. Il considère de préférence, les événements comme des actes de banditisme. Cependant, dans l’un comme dans l’autre cas, il s’agit d’un événement qui porte de graves préjudices à la commune de l’Arcahaie, une zone touristique du pays, qui risque de pâtir économiquement et socialement, si la situation de tension qui y existe n’est pas résolue et si les accusations de terrorisme et de banditisme perdurent.

Le RNDDH a remarqué qu’immédiatement après les incidents du 7 avril 2017, des changements ont été opérés au sein de la PNH. Il est aussi fait état d’autres changements à venir. En ce sens, le RNDDH rappelle à l’attention de tous que l’institution policière est apolitique. Lorsque des incidents surviennent et mettent en cause la responsabilité d’agents de la PNH, c’est à la lumière des résultats des enquêtes que des sanctions doivent être prises. Aucune décision à l’emporte-pièce ne peut donc être acceptée car, elle n’aura d’autres effets que d’instaurer une tension au sein de l’institution et de saper les efforts de professionnalisation de la PNH.




Transférer, suspendre ou révoquer des policiers sous prétexte que les agents de sécurité du Président n’ont pas pu empêcher que le cortège présidentiel ne bute sur une barricade dressée par des individus non identifiés, constituent des actes arbitraires et irréfléchis. Le RNDDH estime donc du devoir des autorités policières et judiciaires de diligenter une enquête minutieuse, ce, sans précipitation d’aucune sorte, pour aboutir à la reconstitution des faits tels qu’ils se sont produits et confirmer ou infirmer la version selon laquelle, les événements du 7 avril 2017 ont été planifiés pour attenter à la vie du Président de la République, Jovenel MOÏSE.

Fort de toutes ces considérations, le RNDDH recommande aux autorités concernées de : • Réaliser une enquête indépendante en vue de faire jaillir la lumière autour des incidents survenus le vendredi 7 avril 2017 à l’Arcahaie ; • Traduire par devant instance de jugement, tous ceux qui y sont impliqués : les auteurs intellectuels et les hommes de main.

1 COMMENT

  1. Li trè saj e trè lojik tou pou RNDDH mande pou yon ankèt apwofondi e endepandan pou fè limyè sou “ensidan” Akayè a, donk “atak” sou kòtèj “prezidansyèl” la jou ki te Vandredi 7 Avril 2017. Sepandan, gen de fòt chans ke ankèt sa a pap janm wè lejou pou lasenp rezon ke lè w ann afè ak magouyè, yo prefere fonksyone nan fè nwa, ou konnen, abitid blakawout la. Andotre tèm, yo pa bezwen pyès moun wè pwòp men yo nan “viktimizasyon” yo. Ositou, si nap tann ankèt pou wè klè enben nou fenk kare tounen pwa tann!!!

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