Insécurité | Ras-le-bol : les hauts gradés de la PNH attendent-ils un soulèvement général pour agir?

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Pour une société en phase de délitement, incapable de réveiller sa conscience, les gangs armés en profitent pour massacrer sa population. Les dirigeants de la Police nationale d’Haïti (PNH), payés pour protéger et servir et assurer la sécurité des vies et des biens des citoyens assistent sans réaction le drame quotidien des familles à Martissant, à la Croix-des-Bouquets et ailleurs dans la complaisance totale avec les gangs

Mardi 27 décembre 2021 ((rezonodwes.com))–

L’assassinat tragique et scandaleux de quatre personnes qui tentaient de traverser, lundi, le quartier de Martissant devrait interpeller la conscience collective face à la menace constante des gangs armés conjuguée à l’irresponsabilité patente des autorités policières.

Un crime de plus, une tragédie de trop que la société, comme à l’accoutumée, va consommer en attendant une autre attaque armée et d’autres têtes coupées.

La violence armée à Martissant porte en elle un inconfort social et transpire le degré de cruauté des criminels au même titre que les autorités appelées à diriger et solutionner les maux, analyse un sociologue.

Comment peut-on accepter la mort lente et révoltante d’une société haïtienne dans l’indigence totale de ses fils? Comment un pouvoir de facto, incapable de garantir la sécurité de ses citoyens décident comme bon lui semble d’augmenter les prix de l’essence, alors que sa population à genoux, terrorisée par des caïds, souffre énormément?

Dans cette capitale haïtienne encerclée de poches de gangs nourris à la faveur des luttes politiques, la population paye le lourd fardeau. Aucun chef, aucune haute autorité supérieure de l’État, encore moins de grands manitous du secteur privé ne subissent autant la barbarie imposée par les gangs.

Des éléments de la classe moyenne, des gens qui peinent à joindre les deux bouts, des socioprofessionnels motivés par le besoin de servir et de contribuer à la transformation de la réalité sociale se voient systématiquement tués, kidnappés, torturés, violés par des assassins mus par le gain facile. Mackindi Guerrier, Patrice Dorenencourt, Évelyne Sincère, Medjine Dupuy, Netty Duclair,… La liste des victimes est infinie.

Entre-temps, les dirigeants se la coulent douce au détriment des soucis quotidiens des familles confrontées à l’insécurité, au grand banditisme et à la criminalité organisée. Ils sont entourés de gardes rapprochées, ils engagent des services de sécurité privés et s’en foutent de la situation de la majorité.

Au grand désarroi, la tendance devient aujourd’hui la norme. La jeunesse se bat pour un mieux-être à l’étranger, les jeunes cadres optent pour le territoire voisin, les nouveaux entrepreneurs misent sur le marché dominicain, avise un économiste.

Les plus braves hommes d’affaires décidés à continuer la route en Haïti guettent la plus prochaine occasion pour plier bagages, car rien ne fonctionne. La société dans son ensemble ne se révolte pas, s’accommode avec l’inacceptable, déplore un jeune observateur. 

Les dirigeants de la Primature et les hauts gradés de la PNH, attendent-ils un soulèvement général pour agir?

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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