Quelles Réflexions ces Maux vous inspirent-ils ?
par Me Elco saint-Amand
Haïti est devenue une salle de théâtre où tous les actes sont permis en lieu et place des comédiens qui se sont toujours faits absents pour qu’en effet, ils se réfugient à la cage des siffleurs
Port-au-Prince, mercredi 26 avril 2017 ((rezonodwes.com)).- C’est le Droit qui doit réguler la politique publique des entités de l’État et non l’inverse, toute dérogation à ce principe légal et fondamental qui devrait en toute circonstance guider les relations entre l’État et la Nation, se trouve aujourd’hui parmi les idées mortes. Ceci dit, nous nous retrouvons dans un spectacle que seuls les faux malins se font piéger et ce, sans être sur la scène des pas perdus de l’échafaudage.
À en croire, le rire des coquins et la place que joue la communication dans une société qui ne se communique presque pas, l’on se résume au montage d’une série rocambolesque qui est toutefois teintée de mots insensés afin de plaire à une assistance qui perd depuis fort longtemps sa denture. Une pléiade de parleurs qui sera plus enclin à se remettre en question… ce qui envoie déjà un mauvais signal d’irresponsabilité de la part du gouvernement. Un ministre de la Culture et de la Communication qui est presque muet…
Un directeur de Communication à la Primature et sans oublier que chaque entité de l’État a son propre porte parole… pour plus d’un, ce gouvernement bat sans doute le record en matière de cacophonie. Cela accuse un certain dégoût pour la culture, et de l’écoute active…on ne peut obtenir de bonnes décisions pour la société. En ce sens, l’on se demande et ce, reste à vérifier que dans ce ménage de ces vases communicantes si toutes les catégories sociales seront prises en compte. Le libéralisme doit être un mécanisme contrôlé afin que tout le monde puisse en profiter.
On se souvient du 16 décembre 2001, lorsque l’ex-président Jean-Bertrand Aristide avait crié à une tentative de « coup d’État » manqué dont on ne connaît pas jusqu’à présent ni les tenants, et encore moins, les aboutissants… une affaire classée au grand dam de la volonté du chef. Aucune enquête n’a été diligentée afin de dire à la Nation s’il y eut véritablement une seconde tentative de «coup d’État » en 2001. Au constat, c’est plutôt un déséquilibre mental qui gère le vide du contenant de nos hommes politiques.
Un embarras maladroit !
La gestion des actes : une ambroisie indigeste pour la digestion du diable de la présidence. Comment vouloir aujourd’hui parler de la gouvernance en Haïti, sans consacrer une bonne part, sinon la part phobique aux présidents qui se sont succédé… L’ex président Aristide, pour me répéter, en est l’exemple vivant. Cette constance fait solidement partie de l’échiquier politique haïtien depuis la mauvaise gestion du populisme des années 1990. La bombe artisanale du 5 décembre 1990, à Pétion-Ville. Le reste pendant plus d’un quart de siècle, on vit l’avenir du pays dans une sorte de complexité où les objectifs sont subjectifs.
Le seul succès du politique en Haïti c’est l’échec!
Ce qui me frappe surtout dans cette démarche creuse et irrationnelle c’est le choix non classique de l’homme au pouvoir — sans vouloir rentrer dans les détails de vision, de personnes et de formations académiques. Peut-on demander à un diable de faire le signe de la croix ? Tout comme on ne pourrait demander aux quatre porte-paroles du Palais national d’être des citoyens honnêtes ? Une honnêteté déséquilibrée.
Quelle présidence gouverne l’Exécutif?
Très peu d’entre nous savent cependant que la politique se résume à des possibilités interprétatives non pas aux montages calculés. Depuis l’arrivée du président Jovenel Moïse au pouvoir, qui, bientôt, en est à son troisième mois de gouvernance, on se de mande, sauf une erreur de ma part : où est passé son élan moral ? Son exemple du combattant de l’ordre social! L‘on assiste à une absence de fil conducteur dans les démarches. La rationalité est absente. Fils de la classe moyenne ou de la paysannerie, qu’il répétait au moment de sa longue campagne, a vite donné une autre direction au destin du peuple. Faux.
Un Président qui se veut être visible dans une logique dangereuse À cet égard, nous regardons déjà et ce, sans vouloir être pessimiste, la fin du mandat du président Jovenel serait classifiée dans une victimisation de montages en montages.
Le Président Jovenel Moïse face aux inégalités créés par le populisme
À l’étude du mécanisme des réactions de la gauche, qui n’existe plus dans le pays, la décomposition de notre société montrant clairement qu’il y a lieu de faire, aujourd’hui plus que jamais, une rupture de liaison d’avec les dé marches traditionnelles du présidentialisme et d’entamer autant que faire se peut le calcul de redéfinir les constances qui fixent les limites au président : qu’il soit de droite ou de gauche. Ne serait-il pas de bon ton que notre président se démarque du clientélisme politique, un cancer qui détruit et infeste davantage l’environnement des pouvoirs de l’État?
Je rappelle que les qualités nécessaires pour être élu président de la République ne sont pas les mêmes pour diriger les destinées d’une Nation vivant au quotidien avec la colère des élites et de la masse.
Le sens non contradictoire des démarches de la présidence
Ils sont 4 à se contredire. Ils parlent en flatteurs et en djobeurs… Ne devraient-ils pas laisser le soin à la police d’enquêter sur cette éventuelle attaque du cortège du présidentiel à l’Arcahaïe ? C’est pour moi une mauvaise lecture quand quelque jours plus tard le président du Sénat, le sénateur Youri Latortue, a déclaré de manière péremptoire et sans risque de douter qu’il fut dans la voiture du président Moïse et qu’il n’y eut pas d’attaque.
La question que l’on doit de se poser et que l’on se pose entre les dires des porte-paroles du Palais national et le sénateur, qui d’entre eux a tout simplement menti ?
Le sénateur Latortue a mis fin à l’enquête policière sur ce montage. Et que les changements effectués et qui se sont suivis au sein de la Police, le lendemain de cette scène montrent qu’il y a en Haïti en ce moment « une juste menace existentielle».
Les démarches maladroites du commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince auprès du secrétaire général du Palais national, aux fins de mettre à sa disposition des policiers qui assurent la sécurité du président, sont des démarches pour faire passer le temps — le temps qui joue un rôle majeur pour les nuls de la politique.
Sont-ils (ces montages) un acte de fidélité au président, ou encore une nouvelle stratégie de la mal-gouvernance ?
La persistance des scénarios justifie-t-elle un manque de vision dans la gestion de la chose publique ?
Avec la façon dont se sont déroulées les élections de 2016, on voit très bien que Haïti n’est pas sortie grandie ? Yolette Mengual, quoique légalement inculpée dans une affaire de corruption, aux fins de vendre des sièges législatifs, est toujours au sein de la nouvelle équipe. Ironiquement, elle milite pour les haïtiens vivant à l’étranger sachant pertinemment bien que la vraie place d’un corrompu se trouve derrière les barreaux, et non pas venir plaider en leur cause. Absence de moralité totale sous une inculpation. Pourquoi ? Une justice aux ordures.
Qui aura l’autorité morale pour tout dénoncer ?
Si l’on continue à s’évertuer dans cette Haïti non citoyenne, il y aura un jour, une voix citoyenne qui sera sans merci… une coupure avec l’émotion s’imposera.
Quand on constate que, pour une seule journée, l’on a demandé pour assurer la sécurité du président de la République, 100, 000 000 de gourdes, quel serait le montant pour justifier le « coup de folie » de la blague donnée par Luckner Désir sur cette affaire de tentative d’assassinat du président Jovenel Moïse, le week-end écoulé ?
Chercheurs de chaos, certains hommes et femmes de micro s’ en lisent dans le superficiel pour montrer leur objectivité dans ce métier d’informer. Malheureuse ment.
À quand le refus de la médiocrité en politique et au micro quand Lucien Jura s’est même permis sans une attestation médicale de qualifier un citoyen de «fou» ? Et qui pis est, il affirme qu’il rentre dans le giron des policiers du Palais. Même après 72 heures, le scénario serait mal écrit pour attirer les sympathies. Quel sera le titre du prochain épisode à venir à l’écran de la République des comédiens ?
La montée d’une tête pleine et bien faite comme Emmanuel Macron en France peut en témoigner. Nous avons besoin de construire en lieu et place de montrer au monde entier notre valeur d’incompétence. Tout compte fait, ce sera le début d’une ascension politique fulgurante qui devra conduire Haïti jusqu’aux cimes des affaires au niveau international. Quand on se rappelle que la politique demeure aujourd’hui encore (2017!), un métier pratiqué en majorité par des hommes et femmes académiquement bien préparés on se pâme d’indignation devant l’inhabilité de nos gouvernants dans cet enfer incompétent; et on a envie de réduire les exploits historiques d’ Haïti en une sorte de paradis où seule l’incompétence serait dieu… et de lui demander les secrets pour diriger les affaires publiques. Pardon, les affaires du diable.
Ce faisant, nous connaîtrons volontiers le mal de nos péchés à vouloir vivre dans une ambiance de répétitions où la voix citoyenne ne sera jamais entendue. Avons-nous besoin d’une justice citoyenne ?
Nous avons besoin d’une politique citoyenne qui serait comme un antidote au poison de mal gouvernance. En guise de conclusion partielle sur ce sujet d’intérêt général, nous avons choisi de faire une cassure avec l’émotion élective… On ne doit jamais voter un individu si au prime abord l’on se demande : qu’elle est le programme de la nouvelle équipe ?
Personne n’a la réponse ? En effet, si certains problèmes sociaux-politiques et économiques importants persistent Haïti, notamment, l’écart entre riches et pauvres et particulièrement la dé route de l’intelligence, c’est parce que l’émotion vient de prendre le vote du peuple en otage et que le déséquilibre mental de la population s’est élargi durant les 50 dernières années. Il n’en demeure pas moins vrai que l’incompétence de nos hommes politiques en est l’accusé principal. Cela est d’autant plus vrai que l’on sait que la misère est devenue plus fragile et que la compétence humaine n’est plus — selon la formule consacrée en sciences politiques — qu’un canard boiteux qui, quoique conscient de son handicap, voudrait traverser l’océan alors que tout le poids de son corps reposerait, au cours de cette traversée, sur ses deux pattes.
À cet égard, nous regardons le mal à venir comme « des moines » dans un monastère de dupes.
Elco Saint Amand, av
[texte extrait de Haiti-Observateur, édition du 26 avril au 3 mai 2017]

