Vendredi 5 novembre 2021 ((rezonodwes.com))–
Un camouflet pour le gouvernement haïtien. C’est en effet le moins que l’on puisse dire.
Moins de 48 heures après que le premier ministre haïtien s’est attelé à désamorcer l’escalade diplomatique entre Haïti et la République dominicaine, le président dominicain Luis Abinader s’est encore illustré en annonçant de nouvelles mesures visant à entraver des relations harmonieuses entre les deux pays.
Du train ça va, l’on est à se demander, jusqu’où veut aller la partie dominicaine dans le cadre de ce bras fer diplomatique ?
Le ministre haïtien des affaires étrangères a -t-il encore des marges de manœuvre pour faire reculer les autorités dominicaines?
Comment le premier ministre haïtien Ariel Henry pourra -il surmonter un tel désaveu de la part du président dominicain ?
Pour rappel, dans des déclarations faites à la presse, le premier ministre Ariel Henry informe avoir eu des échanges téléphoniques avec le président de la République dominicaine. À l’issue de cet entretien, monsieur Henry avait laissé entendre que l’incident diplomatique était clos.
Apparemment, il n’en est rien !
En tout cas, si l’on en doutait, cette crise nous enseigne que la diplomatie par médias interposés n’est pas une fin en soi.
Si le président dominicain s’est évertué à prendre des mesures pénalisantes contre Haïti, il y’a de quoi à nous faire réfléchir.
Sommes-nous capables d’envisager des mesures réciproques ?
Dans l’état actuel du pays, le premier ministre Ariel Henry semble avoir opté pour de l’apaisement, quitte à essuyer de nouveaux revers.
Il va sans dire, les autorités dominicaines savent, qu’en prenant de telles mesures, elles n’encourent, aucune disposition réciproque qui soit néfaste à court terme pour leur économie.
En tout état de cause, le gouvernement haïtien devra dans l’immédiat, explorer d’autres marchés pour se procurer des produits indispensables aux ménages.
Désormais, Il appartient à notre élite dirigeante de tirer des leçons dans ce carrefour tumultueux avec les voisins dominicains. Les relations internationales exigent de la rigueur. Ce n’est pas de la littérature ni de l’art oratoire.
Dans les relations internationales, Il convient, au demeurant, à chaque pays, à chaque État, à chaque puissance…d’évaluer ses forces et ses faiblesses avant de s’engager dans des conflits.
Même dans le cas d’une agression, il faut qu’on soit capable de s’organiser.
En l’espèce, l’attitude du président dominicain Luis Abinader ressemble à une forme d’agression envers Haïti.
Il donne l’impression de vouloir nous mettre à genoux. Luis Abinader exploite nos errements pour mieux nous attaquer.
Le pouvoir actuel devra nous démontrer sa capacité à le neutraliser. Autrement, il faudra tirer des conséquences.
La cohésion nationale ne se décrète pas. Elle ne résulte pas non plus de la mauvaise propagande !
Abel Descollines
