Comme deux coqs dans la Basse-Cour Tet Kale, deux des »héritiers » de Jovenel Moïse, Ariel Henry et Joseph Lambert, se livrent une guerre de basse intensité pour obtenir ou garder la main-mise sur le pouvoir. Laisseront-ils au Conseil National de Transition (en formation) le dernier mot pour trancher à partir d’élections au »second degré »?
Sur lequel de ces deux Tèt Kale, Martine Moise compte pour lui donner le pouvoir afin de venir perpétuer la corruption et l’impunité, deux mots résumant la gestion catastrophique du régime de son défunt-mari.
Jeudi 2 septembre 2021 ((rezonodwes.com))– Ariel Henry, le Premier Ministre de facto désigné par Jovenel Moise , Président sans mandat constitutionnel, est à la recherche d’un minimum de légitimité pour rester à la tête de l’Etat haïtien et gouverner à la fois comme Président et Premier Ministre.
Il souhaite trouver un accord avec des acteurs politiques et de la société civile pour l’autoriser à prendre les décrets ayant force de loi, nécessaires au bon fonctionnement de l’Éat.
Pour arriver à cette fin, il a préparé et fait circuler un document de 7 pages, un projet d’accord dans lequel il se dit « conscient de la gravité de la crise politique, économique, sociale et institutionnelle que traverse le pays depuis la mort du président Jovenel Moise. »
Il se dit « interpellé par la paupérisation accélérée du pays, la grave détérioration des conditions de vie de la population et la remontée alarmante de l’insécurité dans l’aire métropolitaine » et affirme que la crise haïtienne à des conséquences désastreuses sur la stabilité du pays, son économie, pour les investissements, la création d’emplois et la sécurité des vies et des biens.
Cependant sa démarche, faute d’appuis clairs au niveau des différents secteurs politiques et sociaux, n’a pas eu le succès escompté.
Aujourd’hui le PM Ariel Henry est dans l’attente d’un processus plus ou moins crédible et transparent, comme celui enclenché par la « Commission pour la recherche d’une solution haitienne à la crise « qui a abouti à l’accord du 30 août, pour llégitimer quelque peu son pouvoir de facto.
Le Sénateur Lambert, pour sa part, choisi par ses huit (8) collègues du Sénat Haitien pour prendre la tête de l’Etat en remplacement de Jovenel Moise assassiné dans les conditions obscures, souffre du même déficit de légalité et de légitimé que le PM de facto Ariel Henry, dans sa course à la Presidence de la Transition .
En effet, les 10 sénateurs restants n’ont pas le quorum légal suffisant pour engager le Sénat de la République et prendre des décisions qui catapulteraient l’élu du Sud-Est au sommet de l’Etat.
Avec l’appui de certains partis politiques, le Président des Sénateurs restant, dans le cadre d’un accord appelé » Protocole d’Entente Nationale » , moins de 72 heures après l’assassinat de Jovenel Moise, avait même tenté de prendre et de s’installer au pouvoir. Il avait été stoppé dans son élan vers la Présidence par le Core Group.
Aujourd’hui Lambert s’affiche comme le seul homme de la situation, pouvant conduire le pays à bon port, à travers un gouvernement de transition bicéphale.
Avec cette position , le Sénateur Joseph Lambert est exclu du projet du PM de facto Ariel Henry qui entend gouverner seul sans la présence d’un Président de la République.
Cependant le Sénateur est déjà en campagne et caresse le rêve secret d’être le choix du Conseil National de Transition qui sera mis en place bientôt dans le cadre de l’accord du 30 aout.
Le Premier Ministre Ariel Henry et le Sénateur Joseph Lambert se considèrent comme les deux principaux héritiers du pouvoir « Têt Kale » version Jovenel Moise.
Cependant selon les informations disponibles jusqu’à présent, Jovenel Moise n’a pas laissé de testament politique qui contiendrait ses vues, ses projets, les motifs qui ont dirigé ou qu’on suppose avoir dirigé sa conduite.
Il n’existe aucun acte authentique par lequel Jovenel Moise aurait déclaré qu’ en cas de mort subite son pouvoir de facto et illégal reviendrait d’office à Ariel ou à Lambert.
Néanmoins , à bien considérer l’attitude du Sénateur Lambert et du PM de facto Arie Henryl, certains observateurs se demandent s’ils ne se prépareraient pas à s’imposer comme des candidats incontournables aux prochaines élections pour les postes de Président de la République et de Premier Ministre qui seront organisées par le Conseil National de Transition créé par l’accord du 30 aout 2021 ?
