La lutte contre la corruption au Vatican, un défi majeur, admet le pape François

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Interrogé par une radio espagnole, le Pape réfute toute idée de démission.

La longue interview du Pape François par Carlos Herrera, sur Radio Cope, a été diffusée ce mercredi matin. Pour la première fois, il a parlé de son opération chirurgicale en juillet et a également abordé les questions sensibles de l’actualité de cet été, notamment l’Afghanistan, la Chine, l’euthanasie,le procès du Vatican et la réforme de la Curie.

Mercredi 1er septembre 2021 ((rezonodwes.com))–Contrairement aux prétendues rumeurs qui circulent dans les médias italiens et argentins, le pontificat de François, qui en est presque à sa neuvième année, ne se terminera pas de façon prochaine: «Il ne m’a jamais traversé l’esprit de démissionner», assure le Pape. L’entretien qu’il a accordé le week-end dernier à Radio Cope, le diffuseur de la Conférence épiscopale espagnole, a duré une heure et demie. C’était la première interview du Pape depuis son opération.

Le procès du Vatican

La lutte contre la corruption dans les finances du Vatican reste un enjeu majeur. «Des progrès ont été réalisés dans la consolidation de la justice dans l’État du Vatican», dit le Pape, et cela a permis «à la justice d’être plus indépendante, avec des moyens techniques, également avec des témoignages enregistrés, des choses techniques actuelles, la nomination de nouveaux juges, de nouveaux procureurs…». Il évoque le procès qui a débuté le 27 juillet dernier au Vatican pour les actes illicites réalisés avec les fonds de la Secrétairerie d’État, qui voit parmi les dix accusés l’ancien substitut de la Secrétairerie d’État, le cardinal Angelo Becciu.

François, rappelant que toute l’affaire a commencé par les plaintes de deux personnes travaillant au Vatican qui ont constaté des irrégularités dans leur travail, a réaffirmé qu’il n’avait «pas peur de la transparence ni de la vérité ». Parfois, cela fait très mal, mais la vérité est ce qui nous libère». Quant à Becciu, dont il a révoqué les prérogatives et les droits en tant que cardinal, il a expliqué que le cardinal est jugé parce que la loi du Vatican le prévoit: «Je veux de tout mon cœur qu’il soit innocent. Il a été l’un de mes collaborateurs et m’a beaucoup aidé. C’est quelqu’un pour qui j’ai une certaine estime en tant que personne, donc mon souhait est qu’il s’en sorte bien. Mais c’est une forme affective de la présomption d’innocence… En dehors de la présomption d’innocence, je veux qu’il s’en sorte bien. Maintenant, c’est aux tribunaux de décider.»

Lutter contre la pornographie enfantine

Le Pape a également parlé de justice à l’égard du fléau de la pédophilie. Interrogé à ce sujet, il salue le cardinal Sean O’Malley, président de la Commission pour la protection des mineurs, pour son courage et pour tout le travail accompli contre ce crime depuis qu’il est archevêque de Boston, puis il lance un appel international fort aux gouvernements pour qu’ils agissent et réagissent contre la pédopornographie, «un problème mondial et grave»

«Je me demande parfois comment certains gouvernements autorisent la production de pornographie enfantine. Qu’ils ne disent pas qu’ils ne savent pas. Aujourd’hui, avec les services secrets, on sait tout. Un gouvernement sait qui, dans son pays, produit de la pornographie pédophile. Pour moi, c’est l’une des choses les plus monstrueuses que j’aie jamais vues», s’insurge François.

Son état de santé deux mois après son hospitalisation

En conversation avec le journaliste Carlos Herrera, sous le regard de Marie qui défait les nœuds, exposée dans le hall de la Maison Sainte-Marthe, le Pape aborde tous les sujets d’actualité et ne recule pas devant les questions les plus personnelles. En commençant par la question la plus simple mais, en cette période de rétablissement postopératoire, la plus importante: «Comment allez-vous?»«Je suis toujours en vie», répond François avec un sourire. Et il raconte que c’est un infirmier du service de santé du Saint-Siège, «un homme avec plus de 30 ans d’expérience», qui lui a «sauvé la vie» en insistant pour qu’il soit opéré: «Il m’a sauvé la vie! Il m’a dit: ‘ »l faut vous opérer »», explique le Pape.

Et ce, malgré l’avis contraire de certains qui suggéraient plutôt un traitement «aux antibiotiques». L’insistance de l’infirmier s’est avérée providentielle, car l’opération a révélé une section nécrosée: maintenant, après l’opération, révèle François avec précision, «j’ai 33 centimètres d’intestin en moins». Cela ne l’empêche toutefois pas de mener une vie «tout à fait normale»«Je peux tout manger», assure-t-il, et, en prenant «les médicaments appropriés», assurer tous les engagements inscrits à son agenda de rentrée, qui comprend également un voyage en Slovaquie et en Hongrie du 12 au 15 septembre, le 34e de son pontificat.

François ne veut pas démissionner

Toujours à propos de sa santé, le Pape dément catégoriquement les spéculations de certains journaux italiens et argentins sur une éventuelle démission de la papauté. Interrogé à ce sujet, François a déclaré: «Cela ne m’a jamais traversé l’esprit… Je ne sais pas où ils ont eu l’idée que je démissionnerais!». Avec une pointe d’ironie, François reconnaît que dans la presse, «chaque fois qu’un Pape est malade, il y a toujours une brise ou un ouragan de Conclave».

Lire ICI la suite de l’entretien du pape.

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