La justice haïtienne est muette. Les journalistes-investigateurs du journal colombien Noticias Caracol auraient fait le boulot à sa place.
Le même jour, détaille Noticias Caracol, « les mercenaires colombiens ont quitté la résidence présidentielle, bourrés d’argent, et ont cherché dans la clandestinité une présumée mission de sauvetage qui n’est jamais arrivée« .
Jeudi 19 août 2021 ((rezonodwes.com))–Dans le cadre de l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, il semble (NDLR: il semblerait) déjà exister des preuves de l’identité de celui qui a appuyé sur la gâchette et lui a ôté la vie le 7 juillet à la résidence présidentielle. Selon les témoignages révélés par l’unité d’enquête de Noticias Caracol, la personne qui a tiré sur le chef de l’État serait Víctor Albeiro Pineda, soldat de l’armée colombienne à la retraite.
La nuit où le commando de mercenaires colombiens a lancé l’attaque contre Jovenel Moïse, tous avaient leurs positionnements définis et arrêtés, selon les témoignages recueillis dans le journal télévisé Noticias Caracol. Les six soldats retraités les mieux entraînés, qui faisaient également partie du commando spécial de l’armée contre les barons de la drogue, étaient chargés de pénétrer dans la chambre où dormaient le président et son épouse. On les a baptisés le groupe delta.
Parmi le groupe du delta se trouvait Víctor Albeiro Pineda, qui, selon sa famille, a été lié aux forces de sécurité pendant plus de deux décennies et n’a pris sa retraite qu’il y a deux ans. Sa famille a déclaré à Noticias RCN que M. Pineda avait voyagé à l’étranger en juin, mais qu’il ne leur avait pas donné d’autres informations sur ce pour quoi il avait été embauché. Il était simplement excité par le fait qu’il cherchait depuis longtemps à rejoindre une entreprise de sécurité, a raconté sa famille.
Le jour de l’assassinat de Jovenel Moïse, après que ses compagnons aient sécurisé le premier étage, le groupe delta est monté au deuxième étage. Là, les soldats (à droite) Naiser Franco Castañeda et Mario Palacios sont entrés dans la pièce de droite, dont la porte était ouverte. C’était vide. « Nous sommes même allés jusqu’au bout et avons introduit un pistolet paralysant dans la chambre, il y a comme une salle de bain. Nous sommes entrés, nous avons vérifié, nous avons soulevé les lits, nous avons ouvert la porte, nous avons fait les vérifications normales, Palacios avec moi« , a déclaré Franco dans les témoignages révélés par Noticias Caracol.
Les quatre autres membres du groupe delta, dont Víctor Albeiro Pineda, ont continué vers la pièce de gauche. Le président haïtien et sa femme y dormaient. Pineda portait un fusil M4 et, selon au moins deux de ses compagnons, c’est lui qui a tiré sur le chef d’État. « Ils disent que c’était Pineda. (…) Ils l’ont entendu lui-même. (…) Il est mort d’inquiétude, ce garçon n’a pas la paix », a déclaré, par exemple, le soldat Forero. « Je veux juste qu’il écrive un nom de famille et vous pourrez enquêter pour voir si c’est vrai ou non : Pineda« , a déclaré le sous-lieutenant (retraité) Jheyner Carmona Flórez, une autre personne impliquée.
Ce qui est certain, c’est que le président Moïse est mort après avoir été abattu de 12 balles et que sa femme a été grièvement blessée par des tirs à l’abdomen et au bras. Le même jour, les mercenaires colombiens ont quitté la résidence présidentielle, chargés d’argent, et ont cherché dans la clandestinité une prétendue mission de sauvetage qui n’est jamais arrivée. Lorsqu’ils ont été capturés, Victor Pineda a été saisi avec des armes, des munitions, son chéquier personnel et le serveur de caméra de la maison de Moïse.
« Je ne savais pas qu’il était à Haïti, ils avaient un groupe dirigé par un Capador. Il leur a dit d’attendre, car l’agence de sécurité n’avait encore rien confirmé, mais le jour où ils ont été appelés à voyager, tout le groupe s’est retrouvé à Bogota et il ne m’a pas dit qu’il allait à Haïti », a déclaré l’épouse de Pineda au journal télévisé. Selon l’enquête, le recruteur de tous les mercenaires était Duberney Capador, qui est mort au milieu de l’évasion.
La femme de Pineda insiste sur son innocence, bien qu’elle reconnaisse qu’elle n’avait pas beaucoup d’informations sur ce que faisait son mari. « Il m’a dit qu’il ne pouvait pas envoyer de photos, qu’elles étaient interdites parce qu’il avait été engagé pour un cordon de sécurité, lundi était le dernier jour où je lui ai parlé, et le jeudi ils m’ont donné la nouvelle. Ce n’est pas un meurtrier, c’est un travailleur », a-t-elle déclaré à RCN News.
