La corruption à la mode de chez nous

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Mercredi 14 juillet 2021 ((rezonodwes.com))– Si dans les autres pays les coupables de corruption sont frappés par le glaive de la justice, en Haïti, c’est tout à fait le contraire.

D’ailleurs, celui (le président de la République) qui doit faire appliquer la loi est aussi soupçonné de corruption que ceux (les juges) qui doivent l’appliquer.

Selon l’ex-président impopulaire et contesté, Jovenel Moïse, le plus grand mal du pays n’est autre que la corruption. Cependant, durant son passage sans bilan positif à la tête du pays personne n’est jugé pour corruption. Au contraire, selon ses déclarations, il a nommé 50 juges corrompus pour rendre justice aux citoyens.

D’après le rapport de Transparancy International publié le 28 janvier 2021 sur l’indice de perception de la corruption (IPC) 2020, Haïti occupe la 170e place sur 180 pays avec un score de 18 sur 100. Pour les 3 années précédentes, elle occupait respectivement la 168e, 161e, et 157e place sur 180 pays. Ce qui a fait d’elle le pays le plus corrompu de la Caraïbe.

La corruption se fait au grand jour et ceci sous différentes formes, telles que : pots-de-vin, abus de biens publics, concussion, enrichissement illicite, blanchiment d’argent provenant des crimes économiques, abus de fonction, trafic d’influence, malversations, fraude (évasion) fiscale, surfacturation des services à l’État, Sous facturation des redevances à l’État, détournement de fonds publics, népotisme, attribution illégale de marchés publics, conflit d’intérêt, cadeau illicite, exonération et franchise illégale, prise davantage injustifiée, favoritisme, défaut de déclaration de patrimoine, etc.

La corruption est devenue tellement criante qu’elle arrive à atrophier les performances de nos institutions de lutte contre la corruption. À savoir : l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), la Commission Nationale de Marchés Publics (CNMP), l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA), le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP), le Parlement, le Corps des Comptables Publics et la Police Judicaire.

Les présumés corrupteurs et corrompus sont notoires. Ils  règnent en toute impunité. Ils occupent les plus hautes fonctions de l’État. Ils ont voix au chapitre. À chaque fois une personne est indexée dans des actes de corruption, comme récompense, reçoit une promotion.

Les personnes suspectées de corruption dans les dossiers de CIRH, Petro Caribe, Dermalog, Kits Scolaires, Taxe illégalement prévue sur les appels et transferts de la diaspora (dola senkant) et autres ne sont guère jugées et continuent de faire, en toute quiétude, leur sale besogne.

Dénoncée au quotidien par tous les secteurs de la vie nationale, la corruption bat encore son plein. Rien n’est fait pour la combattre.

En Haïti, la corruption n’est plus un vice, mais plutôt une mode de chez nous.

Marius MARECHAL Tél. : (509) 38 00 4198
E-mail : marechalmarius365@gmail.com

Sources

-Code d’Instruction Criminelle ;

-Constitution du 29 mars 1987 (version amendée) ;

-Convention Interaméricaine Contre la Corruption, signé le 17 octobre 1997 et sanctionnée par l’Assemblée Nationale le 19 décembre 2000 ;

-Convention des Nations-Unies Contre la Corruption, dénommée Convention de Merida (octobre 2003), sanctionnée par l’Assemblée Nationale le 14 mai 2007 ;

-Décret du 30 mars 1984 organisant le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) ;

-Décret du 8 septembre 2004 créant l’Unité de Lutte contre la Corruption ;

-Décret du 16 février 2005 sur la préparation et l’exécution des lois de finances ;

-Décret du 23 novembre 2005 établissant l’organisation et le fonctionnement de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif ;

-Décret du 17 mai 2006 créant le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) un service technique déconcentré dénommé : « Inspection Générale des Finances » (IGF) ;

-Loi du 13 novembre 2007 créant le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire ;

-Loi du 10 juin 2009 fixant les règles générales de passation, d’exécution et de règlement de marches publics ;

-Loi du 12 mars 2014 sur la prévention et la répression de la corruption ;

-Loi du 25 mai 2017 portant organisation et fonctionnement de l’Unité Centrale de Renseignements Financiers ;

-Règlement Intérieur de la Chambre des Députés (17 février 2009) ;

-Règlement Intérieur du Senat de la République (17 février 2009).

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