Le référendum, quoiqu’une page tournée, domine l’actualité en Haïti

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A New York, le 18 juin 2021, les haitiens de la diaspora, à travers une marche, prévoient d’exiger le retrait définitif du décret statuant sur le referendum bidon mort-né du 27 juin.

Dimanche 13 juin 2021 ((rezonodwes.com))–Le report indéfini du référendum sur l’amendement ou le changement illégal de la Constitution et la visite controversée d’une délégation de l’OEA pro-PHTK, selon l’opinion publique, ont dominé l’actualité en Haïti au cours de la semaine écoulée.

Lundi dernier, face au mur et devant un constat d’échec inévitable, le gouvernement de facto s’est vu obliger d’annoncer un deuxième report du referendum prévu pour le 27 juin, qui, s’il est approuvé, doterait le pays d’une nouvelle constitution taillée sur mesure, la 23e depuis son indépendance en 1804, mais la plus défavorable.

Toutefois, la forte recrudescence des infections au cobid-19, ainsi que l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, ont contraint les autorités à modifier la date de l’exercice, ont-elles indiqué dans un communiqué. Mais en réalité, c’est un faux prétexte, ont affirmé des leaders de l’opposition, notamment Me. André Michel du Secteur démocratique Populaire.

Bien que le Conseil électoral provisoire, non assermenté par devant la Cour de Cassation, ait déclaré qu’un nouveau calendrier serait publié, plusieurs acteurs ont affirmé que la crise sanitaire pourrait pousser le gouvernement à abandonner le référendum, qui est également largement critiqué pour son unilatéralisme et son inconstitutionnalité.

Le président du parti Tet Kale au pouvoir, Liné Balthazar, qui a fait semblant de prendre ses distances avec le processus depuis mars, – un trompe-l’œil – a déclaré qu’il était temps de passer aux élections générales prévues pour la mi-septembre, alors que sur les plus de 7 millions de citoyens en age de voter, moins de 3 millions de cartes-Dermalog délivrées jusqu’à date. Mais selon Claude Joseph, dans un texte publié sur Rezo Nòdwès en 2016, le parti de M. Balthazar n’a en réalité réalisé que « deux tragédies électorales« .

Cependant, ce projet suscite le rejet de divers secteurs de l’opposition, aux yeux desquels le pays ne présente pas les conditions nécessaires à la tenue d’élections avec les gangs rivaux et pro-pouvoir qui sèment partout la peur.

En fait, les élections ont été au centre des réunions que la délégation de l’Organisation des États américains (OEA) a tenues avec les dirigeants politiques, dont le président de facto Jovenel Moïse, le premier ministre et ministre de fait des affaires étrangères, Claude Joseph, et les représentants des partis politiques traditionnels.

Cette visite a été qualifiée d’ingérence par plusieurs plateformes sociopolitiques, qui ont rappelé le rôle de l’OEA dans la crise du pays, notamment sa reconnaissance d’élections que d’autres structures considéraient comme frauduleuses. En 2011, l’OEA est dénoncée pour avoir donné à Haiti Michel Martelly, un chanteur réputé pour son immoralité et son goût de misogynies, comme chef d’Etat.

Cependant, les représentants de l’organisme régional ont déclaré avoir eu des entretiens  » très productifs  » au cours desquels ils ont discuté des défis auxquels Haïti est confronté, et ont renouvelé l’engagement des parties prenantes  » en faveur d’un processus démocratique inclusif, menant à des élections libres et équitables dans les mois à venir « , ont-ils déclaré à la fin de leur mission. Des élections avec Jovenel Moise seraient les pires et les plus frauduleuses de toute l’histoire d’Haiti, ont anticipé des leaders de l’opposition, en particulier l’ancien sénateur Edgar Leblanc.

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