Fred Joseph : « Oui, pour des élections en Haïti avec un CEP de consensus sans Jovenel Moise ».
New York, 13 juin 2021 ((rezonodwes.com))–Exactement un mois après la mobilisation à succès à Washington, les organisateurs n’en démordent pas. En prélude au lancement du deuxième rassemblement des haitiens de la diaspora, le 18 juin prochain à New York, pour dénoncer – devant les caméras de la télévision américaine – la détérioration de la crise sociopolitique d’Haïti, Rezo Nòdwès s’est entretenu dimanche avec M. Fred Joseph, un des membres de la commission branche New York, en charge de la planification et la réussite de cette journée de mobilisation.
RN : M. Joseph, le referendum Jovenel Moise-Gonzague Day/Mathias Pierre qui devrait (virtuellement) avoir lieu le 27 juin est reporté sine die, est-ce que cela va sans dire que des modifications seront apportées à la Marche du 18 juin ou sera-t-elle annulée ?
FJ : Non, non. Bien au contraire M. Auguste. Le referendum bidon et illégal de Jovenel a été reporté et non annulé, nous insistons bien là-dessus. La marche du 18 juin se maintient et sans modification de ses principaux objectifs.
RN : racontez-nous un peu en détail le parcours et les objectifs visés ?
FJ : La marche partira du Consulat d’Haïti à Manhattan où le rassemblement a lieu avant 11 heures, ensuite, nous prenons la direction du Bureau du Département d’Etat à New York pour redire de façon nette et précise aux autorités américaines que les haitiens en Haïti et vivant dans la diaspora ne veulent et n’acceptent ni referendum ni élections truquées en 2021 avec Jovenel Moise encore au Palais national. Enfin, arrivé devant le siège des Nations-Unies, le porte-parole de la marche délivrera le message du jour lequel ne manquera pas d’acculer et de dénoncer la connivence de madame La Lime avec les bandits légaux PHTK, dans la persistance de la crise, alors que Jovenel Moise, selon l’article 134-2, n’est plus un président constitutionnel d’Haïti. La situation sociale du pays se détériore, nous allons responsabiliser les fautifs, les comploteurs qui refusent le jugement des dilapidateurs des $4. 2 milliards de fonds de Petro Caribe.
RN : un tweet de l’Ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince enjoint les acteurs politiques haitiens à monter à bord du train déraillé de Jovenel Moise pour des élections « libres et honnêtes » en 2021, M. Fred Joseph, cette déclaration suscite-elle en vous une certaine appréhension ?
FJ : Nou pap ka fè pyès eleksyon an 2021 nan peyi-a avec Jovenel Moise et ceci pour plusieurs raisons.
1- sur les 6.2 millions d’Haïtiens en âge de voter, moins de 4 millions détiennent une carte électorale
2- la carte électorale-Dermalog est illégale, et sans un large consensus, elle ne peut être appliquée dans aucune de nos éventuelles élections.
3- quand on dit élection, on voit d’abord un organisme électoral or il n’y en a pas un actuellement. A moins de 6 mois de la fin de l’année 2021, il est extrêmement difficile de constituer un CEP en un temps-record, car les membres de ce Krey doivent vider les lieux.
4- comment aller aux élections avec Jovenel Moise qui a clairement avoué que « kèlke swa lè eleksyon-an fèt se li kap genyen’l« . Parallèlement, comment mener campagne dans les foyers des gangs de Laboule 12, Cité Soleil, La Saline, Martissant, Savien, …soient contrôlés par des gangs rivaux ou affiliés à Jovenel Moise, le chef suprême et effectif de G9.
Revenons brièvement sur le referendum mort-né de Jovenel Moise, il est bruit que celui-ci passé pour maître en stratagème, aurait prévu d’organiser son referendum simultanément avec les élections frauduleuses programmées en appui avec l’OEA.
RN : en définitive, que faudrait-il faire pour la tenue des élections en Haïti en 2021 ?
FJ : il ne peut et ne saurait y avoir d’élections en Haïti en 2021, encore moins avec Jovenel Moise qui n’était pas censé être encore au Palais National aujourd’hui. En vertu de l’article 134-3, misyé pa prézidan depi 7 février 2021. Nous avons actuellement quelqu’un, une autorité de fait en rébellion avec la Constitution et les lois du pays.
Je ne connais pas un seul démocrate parmi nous, un seul compatriote de la commission qui n’opte pas pour des élections « crédibles » en Haïti, mais avec Jovenel Moise qui doit inévitablement céder la place à un gouvernement de transition. Ce n’est pas une option, c’est un impératif du moment.
RN : enfin, une dernière question qui touche l’aspect de la diaspora dans le draft de la Constitution de Jovenel-Gonzague Day/Mathias Pierre. Aviez-vous parcouru les lignes de cet avant-projet préparé par 5 Grenn’5 dont un (Hérard Abraham) a un arrêt de débet qui plane sur sa tête pour corruption ?
F J : M. Auguste, je mets quiconque en défit notamment les 5 Grenn’5, le fils du tortionnaire d’Edner Day, Mathias Pierre ou quelconque autre individu du régime PHTK d’indexer clairement pour nous l’article ou les articles de cet avant-projet favorable à la diaspora.
RN : Fred eske’w serye tout bon ?
F J : Absolument. L’un des articles dont ils font mention dans leur projet bidon est une redite. La double nationalité est un thème qui date de 2003, ce n’est pas un cadeau de PHTK. Au contraire, ils ont accepté de venir avec ce « privilège » pour pouvoir mieux nous amadouer et faire comprendre qu’il y a du sérieux dans l’ensemble de leur projet. Nous réaffirmons haut et fort que le referendum sur la constitution est uniquement une affaire de PHTK, une clause échappatoire permettant à ces bandits légaux de se soustraire sans risque aux crimes financiers, crimes de sang commis dans le pays pendant les dix dernières années écoulées.
RN : un dernier mot pour conclure
FJ : le second grand rendez-vous de l’année pour la diaspora haïtienne est pris pour le vendredi 18 juin à New York de 11 h am à 03 h pm, pour aller dénoncer à la face du monde entier les dérives dictatoriales d’un pouvoir criminel et corrompu soutenu en dépit de tout par l’ONU, l’OEA, Washington. Nap redil ankò, nou pap fè bak et à qui veut l’entendre car il n’y aura pas en 2021 de referendum et d’élections avec le corrupteur corrompu Jovenel Moise ki di ke lap gen eleksyon kèlke swa lè li fèt, il va sans dire qu’il mise sur ses gangs qui cherchent à déstabiliser l’institution policière.
propos recueillis par cba
