Haïti|Insécurité et impunité – Au moins 32 policiers assassinés sous la dictature de Jovenel Moise en 2021

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La police paie au prix fort l’implémentation d’une nouvelle dictature en Haïti. Duvalier avait ses 19 officiers, Jovenel Moise a fait du progrès grâce à Gonzague Day, pour faire passer le nombre à 32 en 2021. Et le pire reste encore à venir car l’animal, à sa mort, déploie toutes ses dernières forces.

Des uniformes de police, des véhicules blindés, des bombes lacrymogènes et des bonbonnes de gaz sont mis à la disposition des bandits armés pour attaquer les quartiers majoritairement défavorisés, indique le Rnddh dans son dernier rapport.

Samedi 12 juin 2021 ((rezonodwes.com))–De janvier à juin 2021, au moins 32 policiers ont été assassinés en Haïti, sous la dictature de Jovenel Moise qui sort ses griffes rétractiles pour accaparer illégalement tous les pouvoirs après le 7 février dernier. Le Réseau National de Défense des droits humains (RNDDH) qui a fait le décompte des policiers tombés en 2021, a spécifié que la moyenne mensuelle est de cinq assassinats d’agents. Le pire, il n’existe aucune poursuite judiciaire pour remonter aux auteurs et ou complices de ces crimes.

En plus de ces décès, quatre autres officiers ont été enlevés pour obtenir une rançon et neuf postes de police ont été attaqués par des gangs qui appartiendraient au G-9 et alliés, une fédération de gangs de la capitale, a révélé l’organisation dans un rapport. Ces gangs qui opèrent en toute impunité, ont bénéficié d’une complaisance du Palais national, de Jovenel Moise en particulier, celui-ci est dénoncé comme étant leur chef suprême et effectif.

RNDDH très critique à l’égard de la gestion du gouvernement de facto de Jovenel Moïse, a affirmé que depuis 2017, l’institution policière a été affaiblie, alors que l’administration instrumentalise et politise les forces, dictature oblige.

La plateforme des droits humains a également mis en doute le fait que certains gangs utilisent du matériel provenant du corps de sécurité publique, citant des témoins de massacres perpétrés par ces groupes armés dans des quartiers vulnérables de Port-au-Prince.

Des uniformes de police, des véhicules blindés, des bombes lacrymogènes et des bonbonnes de gaz sont mis à la disposition des bandits armés pour attaquer les quartiers majoritairement défavorisés, indique le Rnddh dans son rapport.

Il a également souligné qu’avec seulement 16 000 agents, le corps compte 1,3 agent pour 1 000 habitants, alors qu’environ 60 pour cent du personnel des unités spécialisées, fournit des services aux autorités de l’État, aux membres du secteur des entreprises privées, et à la fédération des gangs, a-t-il dit.

Pour le Rndddh, le manque d’agents, couplé aux luttes internes au sein de l’institution policière et à sa politisation, a un impact direct sur la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, alors que les forces publiques sont au bord de l’effondrement.

L’historien Georges Michel a mis en garde en mars dernier contre la gravité de la crise interne de la police et son incapacité à lutter contre les gangs qui possèdent désormais un arsenal plus important que la police et l’armée réunies, avait-il alors déclaré. Un avis qui semble-t-il, est loin d’être le cadet des soucis du dictateur en herbe Jovenel Moise qui pense toujours pouvoir arriver à imposer aux haitiens un referendum bidon mort-né et illégal, sous le fallacieux prétexte de « souveraineté nationale », un bien vain mot.

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