Des centaines de milliers de personnes ont rejoint samedi en Colombie la grande marche convoquée par divers secteurs pour protester contre le gouvernement d’Ivan Duque et exiger des changements en profondeur dans le pays.
Samedi 15 mai 2021 ((rezonodwes.com))–« Résistance, résistance« , est un cri qui a résonné encore et encore au monument aux Héros dans cette capitale, pour exprimer que la grève continue en Colombie.
Malgré 17 jours de mobilisations et de répression policière et de l’armée contre des manifestants pacifiques, avec plus de 50 morts, des dizaines de blessés et de disparus, la lutte nationale gagne en force.
« Devant les Héros, il y a des héros et héroïnes qui se multiplient chaque jour. Vive la jeunesse », a déclaré Aida Avella, sénatrice de la coalition Decentes, sur son compte Twitter.
La grève nationale est un véritable soulèvement comme on n’en avait pas vu en Colombie depuis des décennies, ni en extension ni en durée, a déclaré à Prensa Latina, via Internet, le représentant à la Chambre des députés du parti Comunes, Sergio Marin.
« En général, les gouvernements colombiens ont réussi à manœuvrer, en combinant une forte répression avec des promesses qui n’ont pas été tenues, et ils ont réussi à désactiver ces mouvements d’agitation sociale », a-t-il fait valoir. En Haïti, le président de facto Jovenel Moise qui devrait lui aussi, à partir du 18 mai, faire face à des vagues de manifestations populaires sporadiques, est tristement célèbre pour ses nombreuses promesses non tenues jusqu’à l’expiration de son mandat, le 7 février dernier.
Mais cette fois-ci, a poursuivi le député Marín, nous sommes confrontés à une situation totalement nouvelle, différente et qualitativement supérieure.
« Les gens ont vraiment compris que seule la lutte dans les rues, unifiée autour de certaines bannières et maintenant la pression, peut faire céder le gouvernement », a-t-il remarqué.
Je suis convaincu que cette mobilisation est beaucoup plus large, plus diverse et plus profonde qu’on ne pourrait le dire à priori, je crois aussi qu’elle dépasse largement les représentants du comité de grève », a déclaré le journaliste et animateur Félix de Bedout.
Il a ajouté que ce n’est qu’en comprenant cette réalité qu’une véritable solution pourra être trouvée, a-t-il ajouté.
« Nous allons refonder le pays, les statues vont tomber et les hommes et les femmes du peuple vont se lever », a déclaré le professeur de recherche Andrés Charry sur Twitter.
Le gouvernement colombien, qui n’a toujours pas trouvé de solution aux troubles sociaux qui ont débuté le 28 avril, fonde ses espoirs sur un dialogue ce dimanche avec le Comité national de grève.
Ce groupe, qui est l’une des forces motrices de toutes ces journées de manifestations contre une proposition de réforme fiscale désormais retirée, a ses exigences pour négocier avec le gouvernement, y compris la fin de la violence contre les manifestants, ce qui n’a pas encore été résolu.