Port au Prince, le mardi 14 Mars 2017 ((rezonodwes.com))–
Funérailles de l’ancien Président René Préval, Jean Bertrand Aristide a brille par son absence!!!
Si le départ inattendu du président Préval, tout le monde presqu’à l’unanimité le reconnait, laissera un grand vide dans l’arène politique haïtienne, il aura eu tout aussi bien la vertu de lever le voile une fois de plus, une fois de trop sur l’inélégance qui caractérise la pratique politique de certains leaders dans notre pays. En plus des funérailles dignes, organisées par le pouvoir en place pour rendre un dernier hommage bien mérité à l’ancien chef d’Etat, démarche que nous saluons d’ailleurs, deux faits majeurs ont marqué la cérémonie: l’absence de Jean Bertrand Aristide et l’exploitation politicienne faite des obsèques par le président Jovenel Moise. Nous n’allons pas nous attarder sur l’attitude inconvenante de monsieur Moise qui, à un certain moment de son discours a décidé de transformer la cérémonie en rassemblement politique en se trompant de manière grotesque de tribune. Face à ce comportement pour le moins inapproprié ou carrément indécent puisqu’il y a un certain moment, il faut appeler le chat par son nom, les participants s’étaient montrés visiblement choqués; comportement qui a d’ailleurs été relevé par plusieurs médias tant nationaux qu’ internationaux dont le quotidien Haïtien Le Nouvelliste et le journal français Libération.
Venons au fait le plus marquant qui est l’absence de l’ancien président Aristide car aujourd’hui encore des commentaires pleuvent sur cette affaire sur les réseaux sociaux, plus précisément. De ceux qui critiquent Monsieur Aristide, il y a quand même lieu de faire le distingo entre des adversaires ou tout simplement des ennemis de l’ancien prêtre qui en profitent pour lui donner un coup de massue et d’autres qui prennent une position citoyenne, lassés de constater que la notion de dépassement et de transcendance que cultive tout homme D’état moderne refuse de prendre corps dans notre vie politique. À certaines personnalités de notre secteur dit démocratique ou autres citoyens qui condamnent le comportement de M. Aristide face à la mort de son ancien camarade de combat, son ancien Premier Ministre, deux fois President de la République à qui il avait passé l’écharpe en 96 et lui de même en 2001, nous disons bravo. Il est nécessaire de garder un œil critique sur les actions ou attitudes des uns et des autres , non pas dans le but de les détruire mais plutôt de les aider à grandir, à s’améliorer etc. Une façon de dire que cautionner ou applaudir l’absence de l’ancien Président Aristide au Mupanah et aux funérailles samedi, comme certains partisans de Fanmi Lavalas sont entrain de le faire par toutes sortes d’arguties n’est pas de notre point de vue intelligent et ne rend pas service non plus à leur idole lui-même, pour ne pas dire le secteur dans son ensemble.
Tel que souligné plus haut, nous avons suivi avec intérêt les réactions quant à ce manquement grave au devoir du leader Lavalas. Il y a ses détracteurs qui veulent s’en servir également pour abattre leur proie. Ce comportement est tout aussi condamnable. Prenons l’exemple de l’ ancien Sénateur Moise Jean Charles qui saute sur l’occasion pour tirer à boulets rouges sur Aristide pour ne pas l’avoir appelé au téléphone à l’occasion des funérailles de sa mère alors qu’il avait fait pareil quand ce dernier était tombé en syncope au cap haïtien après avoir été agréssé par des partisans de l’ancien maire de Milot. Il l’avait de préférence tourné en dérision prétextant que c’est grace aux supporteurs de Pitit Dessalines que JBA a pu éviter un camouflet lors d »un rassemblement Lavalas en faveur de sa candidate Maryse Narcisse. Il voulait comme Aristide sans doute se venger d’un ancien camarade qui pourtant avait besoin d’un réconfort. C’est pourquoi malgré le fâcheux épisode au sein de Pitit Dessalines, nous avons jugé nécessaire d’appeler Moise Jean Charles au téléphone pour lui témoigner de notre solidarité lorsque son visa américain avait été révoqué. Cela ne l’a pas empêché deux mois plus tard de s’attaquer à notre intégrité morale dans l’unique but d’assouvir ses ambitions politiques. Tentative d’assassinat politique qui a piteusement échoué fort heureusement. On ne peut pas être civilisé par moments.
En ce qui a trait au Président Aristide, nous pensons qu’il vient de commettre une grosse erreur politique qui ne sera pas sans conséquence d’abord sur lui-même et tout le secteur. Il est de notre devoir de le lui dire.
La civilité et l’élégance ou l’humanisme doivent toujours guider chacune de nos actions en tant qu’ hommes politiques ou hommes modernes tout court.
Assad Volcy coordonnateur Général OTAN et secrétaire général adjoint Pitit Dessalines.

