COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Mercredi 12 mai 2021 ((rezonodwes.com))–
Le Centre d’Animation Paysanne et d’Action Communautaire -CAPAC condamne avec la plus grande fermeté la violence policière dont a été victime un jeune migrant de retour de la République Dominicaine , Peguy Siméon originaire de la commune de Port- Margot.
Sur une vidéo on peut visionner un policier jetant le jeune migrant du haut d’un autobus de transport en commun comme un objet indésirable. Arrivé à même le sol, Péguy Simeon a été accueilli avec des coups de matraque venus de trois autres policiers et puis a trouvé la mort sur son lit d’hôpital un jour après. Cette vidéo relance une nouvelle fois le débat sur les dérives policières dans la commune frontalière de Ouanaminthe qui est devenue un phénomène structurel.
La situation est d’une ironie absolument tragique. Ce déferlement de violence qui n’est ni légitime, ni proportionné, montre une nouvelle fois à quel point il est essentiel de rendre visible les actions policières. D’autant plus que la vidéo permet ici de comprendre le niveau de violence utilisée par les policiers face aux migrants de retour de la République Dominicaine qui a priori devraient accompagner par l’Etat Haïtien . Si cette violence policière est particulièrement choquante et suscite à juste titre une réaction émotionnelle très forte, il ne s’agit néanmoins pas d’un cas isolé. Sur l’année 2020, le Centre d’Animation Paysanne et d’Action Communautaire – CAPAC a déjà enregistré plusieurs cas liées aux brutalités policières dans la commune frontalière de Ouanaminthe.
Bien que la Police Nationale d’Haiti est extrêmement hiérarchisée, les policiers au niveau de la frontière de Ouanaminthe exercent au quotidien beaucoup d’actions et de gestes sans contrôle de leur hiérarchie. Cette marge de manœuvre peut être très positive comme conduire à de graves dérives. Les interventions des policiers surtout les jours de marché ( Lundi /vendredi) à la recherche de l’argent facile ( brasè)les conduire à adopter des stéréotypes négatifs face aux migrants de retour de la République Dominicaine , ce qui entraîne des pratiques discriminatoires.
Aujourd’hui, il y a un enjeu de réorganisation de la PNH; il faut repenser le système en profondeur en partant des pratiques de terrain, avec comme priorité la qualité de la relation au citoyen et l’usage proportionné de la force. La Direction Générale de la Police Nationale d’Haiti doit reprendre la main pour combattre ce cynisme qui gagne les policiers et conduit parfois à des drames.
Le Directeur de la Police Nationale d’Haiti joue un rôle d’équilibriste compliqué à tenir dans le contexte politique actuelle . Il doit à la fois soutenir les forces de l’ordre et exiger qu’elles respectent les droits des citoyens.
Pour authentification : Chantale VALCOURT , Coordonnatrice Générale | CAPAC
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