Moïse sauvé des eaux !

0
1368

« Apredye », le seul faux dieu, l’immortel, l’infiniment grand, son excellence, sa majesté ; honneur et gloire à toi, prince de peur, le fou-puissant. La mer et les vents font silence quand ton cortège présidentiel traverse, sous la protection de Mèt Agwe, la rivière en crue. Qui l’aurait cru ?

Samedi 10 avril 2021 ((rezonodwes.com))– Les farouches conspirations et persécutions assaillantes à fustibales de l’opposition « oligarque », ratées à sec dans les petits bois, ont survolé les nuages pour déclencher en vain un déluge via leurs sous-marins nucléaires contre un esprit divin doté du don magique de transformer l’eau en vin. « Ces gros poissons de l’autre camp qui nagent aujourd’hui à contre-courant des vagues de divagation – dans la superstition – feraient mieux de mettre de l’eau dans leur vin au taux d’alcool surélevé ».

Puisqu’ils ont échoué sur le sol à travers leur sinistre putsch et tentative d’assassinat aux fustibales gérontocratiques détournés par la matière grise présidentielle, ces snippers créatifs ont agressé le prodige du champ de bananes pourries par les eaux agitées. 77 fois 7 fois, ou en ta nouvelle formule arithmétique magique 3 fois 7 = 27 et demi, les « 43 millions » de canards sauvages de la région ne sauraient te détrôner, fils de dieu, de ton divan éternel. Tabernacle !

Flair protectionniste de sureté publique, il faudra mobiliser en urgence des instances de veille au sein de notre petit espace caribéen afin d’empêcher à ces « oligarques corrompus » de mettre en œuvre leurs prochains manèges criminels de canaliser des tempêtes et des cyclones contre l’empereur de facto à qui ils veulent faire « avaler l’eau de sa bouche ». Sa majesté, songe constamment que tu disposes du génie prophétique de Joseph pour t’interpréter les songes des années de vaches grasses du Petrocaribe et celles des vaches maigres du Pénitentiel, au cas où.

Le même nom, en deux missions identiques comme deux gouttes d’eau pour sauver l’Israël dans la sincérité d’une part et Haïti dans la risibilité d’autre part, ces représentants de l’Être suprême sont détenteurs de puissances mystérieuses qu’ils auraient activées au moment opportun pour fendre la mer rouge et la rivière en deux en laissant passer piétons et véhicules blindés avant d’engloutir l’ennemi dans le courroux qui court après eux.

En vertu des pouvoirs fantasmagoriques qui lui sont conférés, le Moïse Haïtien étalait ses nageoires pour balader avec la sirène et la baleine qui l’accompagnaient en un cortège de sirène présidentiel. Sorti de l’eau sans être mouillé, sain et sauf, rajeuni, embelli, ravi comme un poisson dans l’eau, « Apredye » n’a perdu un seul cheveu.

À califourchon, à la nage entre les deux eaux

Son altesse, à défaut de quelques coups de fouets et des « tap sou do men » à subir par les déstabilisateurs du pouvoir qui se mettent en croix face à tes projets bananiers, en bon souverain, tu les pousseras à se casser les dents et le nez en voyant leurs quatre pneus capoter en regardant vers le ciel. Juste en renversant le gros pouce en direction opposé au ciel, et les familles damnées et alliés détraqués sauront décoder le message voilé. Au moindre mal, leurs entreprises seront pillées et grillées à la BBQ.

L’éternel des armés, divin sauveur qui laisses pulluler les gangs, le crime et le kidnapping, que ferions-nous sans ton omniprésence au sein de l’administration publique badigeonnée d’imposture et de sinécure ?

Incrédules, inconscients et athées entêtés à déguerpir per fas et nefas un omniscient au fauteuil bourré, ces instances de la résistance face à la « dictature mosaïque » ne saisissent guère le sens et la perception de l’autodéification. Adje ! D’ailleurs, dans cette impertinence d’une insurrection naturelle de la rivière rebelle à Jean Rabel téléguidée par les forces invisibles des antagonistes politiques, au cas où la mort surviendrait, il s’ensuivrait une résurrection surnaturelle, car un Dimanche pascal se vit toujours dans le spectacle et le miracle thaumaturgique.

Malheureusement, les assaillants qui se cachent au fond des océans n’ont pas réalisé que tes ancêtres funambulesques t’ont oint d’un « pwen bourik » en mettant une aiguille à ton poignet gauche qui te protège contre les esprits maléfiques.

Tu as flotté sans canot de sauvetage en faisant la planche dans la turbulence ; tu as certainement ingurgité quelques gorgées sales, sucrées, salées, à l’odeur de sardine. Mais, comme une queue macaque, tu maintiens tes projets de faire le raid face à la logique, dans la déraison arrogante.

D’ailleurs tu règneras pour l’éternité grâce à ce référendum Dermalog – piloté par un certain Alexandre le Grand, à la face bonifiée – qui te rendra tous les pouvoirs de contrôle et de supervision sur les institutions qui se fichent drastiquement du bien-être des 11 millions de déliriums en manque de chromosomes avant qu’ils exhalent leur dernier souffle au sanatorium. A delante dans cette chronophagie budgétivore ! « The Hell Is the Limit »

En tombant dans l’eau, les hypocrites croyaient que tes projets « Tirès » et U-Turn allaient tomber à l’eau. Bien compté, mal calculé. Après ta balade auprès de Mèt Agwe, du dieu Achelous, de la déesse Ezili en leur cortège de sirènes, dauphins, requins et de baleines, tu es sorti rafraichi et plus « bandit ». Malgré les médisances des uns et des autres contre ton omniscience, tu étais une eau qui dort. Mais, cette dernière insolence est la goutte d’eau qui fait déborder le vase de l’intolérance. Tu vas passer à la vitesse supérieure de passer un décret pour que la pluie ne tombe que quand tu le permets.

Moïse dans sa divinité supérieure

Maître des 27 750 km carrés ; seigneur des seigneurs des mensonges et des stratagèmes de procrastination, toi qui règnes pour toujours ; Moïse le libérateur, le rescapé, le sauvé des eaux agitées, reprends ton bâton pèlerin pour remonter à Pèlerin et redescendre au Champ de Mars fétide en tes périples quotidiens dispendieux pour saboter, désacraliser, vassaliser et tâtonner au gouvernail en nous liant les pieds et les mains dans le pétrin.

Continue de nous mariner en tes pirouettes salvatrices dans la grandiloquence, la témérité, la futilité et l’irrévérence à l’égard de la postérité. Nos yeux s’émerveillent à ton cortège onéreux et nos oreilles se raffolent à tes sirènes tonitruantes dans un alto succulent qui sillonnent les zones crispées qui éberluent même les oiseaux du ciel. Sain, divin, beau comme un mannequin de dernière classe, tu es l’élégance personnifiée; tout ce qui vit t’honore, tout ce qui respire te loue et te glorifie, mon roi.

Périssent les faibles, les haineux et les zombifiés qui croyaient que tu aurais donné ce gabel d’avaler ton extrait de naissance dans les eaux sales à Jean Rabel. Toi, l’omnipotence incarnée qui sais apprivoiser les flots en démence et calmer la tempête en ses terribles accents, les assoiffés et les désespérés ont grand besoin de toi.

Toi qui sais combiner la terre, le soleil, les humains et l’eau pour mettre de la nourriture dans les assiettes des affamés, comment les eaux l’auraient-elles remporté sur toi ? Clair comme du Crystal, les océans turbulents se calment à tes rames d’olympien de la natation. Toutefois, s’il fallait que tu busses du liquide toxique et que tu te noyasses à la suite de tes brasses olympiques, toutes les femmes Haïtiennes allaient enfiler leurs pantalettes rouges pour porter le deuil et t’honorer jusqu’à l’éternité.

Un sauveur, un papa « bonkè », un chouchou, un bijou, un époux pour toutes les veuves, personne ne saurait se mettre à la hauteur de combler ce creux que tu laisserais dans le cœur des orphelins, des kokorat et des restavèk que tu protèges contre l’esclavage moderne. Le présent et le futur auraient été vides de sens s’il fallait que ta présence en chair et en os soit enlevée auprès des 11 millions de zombis qui ne vivent que par ton courant lumineux 24/24.

Qu’adviendrait-il à la mouvance « Ouvè le kò», « Chawa Pete » et « Plat Atè » qui a atteint son âge d’or et que tu tiens allumée dans une vibration au décibel de tonnerre dans le noir, dans le dévergondage sauvage et dans les ténèbres des bidonvilles gangstérisés ? La victoire du démon sur un patron et un Pharaon magnanime de ta trempe s’apparenterait tout simplement à la fin du monde. Mais, comme un « Baron sanmdi », un dieu ne meurt jamais. Tu es l’Alpha et l’Oméga. Tu règneras pour les siècles et des siècles.

Moïse l’ingénieur, le bananier, le caravanier, le concepteur des ponts, des highways, des lycées, des ports, aéroports et téléphériques féeriques qui conduisent au chemin de l’émergence et de la modernité, Eifel te loue. Par ton omniscience et par ton record de quotient intellectuel de superman, le trône de l’intelligence exceptionnelle est arraché à Albert Einstein. Un génie intégral, tu mérites bien ta couronne d’« entèlijan » !  

Moïse le narcissique, à tes pieds chikata, la prostitution intellectuelle s’humilie dans la flagornerie pestilente et l’exhibition orageuse d’un sophisme prédateur qui viole la dialectique en accouchant bêtise et traitrise. En contrepartie de positions éphémères et de miettes à défendre dans la répugnance et l’avarice, le bon sens ne serait plus la chose du monde la mieux partagée. Projecteurs enflammés à la Diogène, le discernement cherche dans cette dernière équipe inculte, un seul dignitaire qui aurait encore la dignité comme boussole. L’heure est indue.   

Moïse le hautain, à tes désirs concupiscibles, l’onde est inondée de charabias et de blablablas illogiques qui obstruent le discernement et le syllogisme. Les genoux de la barbarie et de l’ineptie piétinent le coup de la vérité et de la justice pour les étouffer dans la mission impossible d’échapper à la censure incitative à la culture des bonnes mœurs et de l’intégrité.

A tes vœux de divinité, des scribes de peu de foi dans les références judiciaires, ont osé ériger un projet de référendum délirium pour rendre gloire à la malversation et à la perversion dans une immunité éternelle. Ce référendum démagogique pour plaire au référent d’un homme indigne et déloyal est juste bon pour la poubelle. Une véritable chronophagie budgétivore !

Moïse, par ton esprit kwashiorkor, les corps acéphales et multi-céphales enflent l’ectopie de l’administration publique caricaturée d’une minorité d’extraterrestres qui atermoient, soudoient, se fourvoient et festoient dans l’opulence, au frais de la princesse. Parallèlement, la disette s’accroche aux poches de la majorité, des déshérités traités comme des dépotoirs et des êtres dérisoires à emmener vers l’abattoir.

Par ta petitesse cardiaque et cervicale, l’éducation, la santé, la paix et le loisir sont constipés dans l’embolie et la survie sans vie hypothéquée par une circulation sanguine au compte-goutte, dans une respiration lacrymogène, un paysage pyrogène et criminogène.

Par ta condescendance envers la descendance, la démence s’imprime en caractères gras pendant que l’excellence académique danse un dernier tango avec ses deux pieds cloitrés dans une seule chaussure offerte avec disgrâce par une médiocratie rancie qui enterre la méritocratie.

Par moment, le désespoir tend à damer le pion au rêve et à la bravoure infectés de la mentalité fataliste qui cloue le développement d’Haïti au pilori.  Dieu merci, le pays regorge d’une minorité qualitative qui sait renoncer à la richesse illicite et à l’argent facile en claironnant toujours à haute voix : Fontaine de la corruption, je ne boirai pas de ton eau.

De cette attitude probe, la dialectique déduit qu’il existe des citoyens aux colonnes vertébrales idoines qui se tiennent ferme sur leurs jambes infatigables pour que la lumière évince les ténèbres en verrouillant dans le tiroir ce projet de référendum délirium comme un faux kòb.

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.