Port-au-Prince, vendredi 24 février 2017 ((rezonodwes.com))– La politique à géométrie variable pratiquée en Haiti ne cesse d’étonner le public, à mesure que les gymnastiques cocasses de nos différents gouvernants font chantonner ou ricaner les mêmes têtes à tour de rôle.
La cérémonie organisée par la présidence en l’honneur du nouveau premier ministre nommé n’échappe pas à longue liste de nos bouffonneries. Convoqués au palais en milieu de journée, les journalistes ne savaient pas vraiment quel nom donner à cette cérémonie, car tantôt les responsables lui donnaient le nom d’investiture, tantôt ils rectifiaient pour parler plutôt de présentation à la nation.
Assurément, le président Jovenel Moise, ou ses collaborateurs, a voulu éviter le tollé provoqué par la cérémonie organisée pour le premier ministre nommé par le président Jocelerme Privert, mais non ratifié par le parlement, Fritz Alphonse Jean. Une situation qui a suscité la grogne chez les parlementaires et a provoqué la sortie fracassante de K-Plim (Le Premier Ministre Evans Paul) avec son farouche slogan Composer ou décomposer.
Il n’en fallait que de peu d’ailleurs, car le député de Delmas, Gary Bodeau, avait prévenu le nouveau pouvoir de toute velléité d’installer Jack Guy Lafontant à la primature, avant les séances de ratification à la Chambre Basse et au Sénat, sous peine d’attirer les foudres des collègues. parlementaires sur le président, quoique la majorité d’entre eux soient des alliés.
Finalement, elle a eu lieu cette fameuse cérémonie qui n’était ni une investiture, ni une installation. Une cérémonie boudée par les présidents des deux chambres et une partie des diplomates en poste en Haiti. Et, pour clôturer le tout, les journalistes, déjà sur le chemin du retour à leur salle de rédaction, ont vite été rappelés pour permettre au président de présenter… une énième commission présidentielle sur la situation misérable des prisonniers.
Dont acte!