L’agriculture mondiale paie un lourd tribut à la multiplication des catastrophes naturelles. Selon un nouveau rapport de la FAO publié vendredi, sécheresses, inondations, ravageurs et tempêtes ont causé 3 260 milliards de dollars de pertes au secteur agricole entre 1991 et 2021, soit près de 100 milliards par an, l’équivalent de 4 % du PIB agricole mondial.
Jamais l’impact global de ces événements n’avait été chiffré avec autant de précision : 4,6 milliards de tonnes de céréales, 2,8 milliards de fruits et légumes et près de 900 millions de tonnes de viande et produits laitiers ont été perdus. L’Asie concentre 47 % des pertes, devant les Amériques (22 %) et l’Afrique, où les dégâts représentent 7,4 % du PIB agricole – une proportion record.
Face à cette hémorragie, la FAO mise sur la transition numérique pour anticiper les risques plutôt que réparer les dégâts. De nouveaux outils – surveillance climatique, systèmes d’alerte, cartographie des sols, applications de suivi des ravageurs ou assurances paramétriques – sont déjà déployés dans des dizaines de pays. Chaque dollar investi dans l’anticipation pourrait générer jusqu’à sept dollars de bénéfices.
Mais l’organisation prévient : sans accès à Internet, sans formation et sans politiques inclusives, « la révolution numérique » risque de creuser les inégalités. Pour la FAO, prévenir les catastrophes n’est plus une option, mais une condition de survie pour la sécurité alimentaire mondiale.

