Les États-Unis intensifient leur pression sur le régime de Nicolás Maduro, au point de relancer les spéculations sur une possible action militaire contre le Venezuela. Le redéploiement du porte-avions USS Gerald R. Ford et de plusieurs destroyers dans l’Atlantique, portant à 16 000 le nombre de militaires américains mobilisés, est officiellement justifié par la lutte antidrogue. Mais pour plusieurs spécialistes, il s’agit surtout d’une opération déguisée de changement de régime.
Selon l’analyste John Polga-Hecimovich, Washington espère susciter un coup d’État, même si l’idée paraît improbable tant Maduro a consolidé son emprise sur l’appareil sécuritaire. Faute d’obtenir une rupture interne, Donald Trump pourrait être tenté de recourir à des frappes ciblées contre des infrastructures militaires, présentées comme relevant du combat contre les narcotrafiquants.
Une intervention directe, prévient l’historien Alan McPherson, dépasserait de loin les précédentes opérations américaines en Amérique latine et risquerait d’entraîner une longue guérilla meurtrière. Sur le plan juridique, l’experte Mary Ellen O’Connell juge qu’une attaque contre le Venezuela serait illégale et comparable, dans son principe, à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Alors que plusieurs pays dénoncent déjà les frappes américaines qualifiées d’« exécutions extrajudiciaires », le spectre d’une escalade continue de planer sur la région.

