Mardi 21 février 2017 ((rezonodwes.com))– Le droit, vous en avez justement pour s’interroger sur la durée, non impartie bien sûr, pour choisir un Premier Ministre après l’installation du Président de la République. Mais savez vous que le choix d’un Premier Ministre n’est pas une lettre à la poste?
L’argumentation s’inscrit en droit et en fait.
En droit
Nul ne peut en prétexter l’ignorance. Le Premier Ministre est choisi par le Président de la République parmi les membres du parti ayant la majorité ABSOLUE ( Art 136 amendé). Avons nous une majorité absolue (50%+1) au parlement?
A défaut de cette majorité, le Président de la République le choisit en consultation avec les Présidents des deux chambres. Consultation implique avis. Celui qui demande l’avis n’est pas censé tenir de respecter l’avis obtenu. Mais est il possible dans ce schéma précis? La réponse est sûrement négative dans la mesure où le choix et la politique générale du Premier Ministre doivent être ratifiés par les deux chambres.
Avec l’amendement de la Constitution de 1987, les consultations deviennent de plus en plus rigides. Une seule ratification du choix et de la politique générale en un seul temps. Mais avant, deux ratifications en deux temps distincts étaient constitutionnelles. D’où la nécessité de bien consulter. Légalement, le choix du Premier Ministre demande du temps. De la consultation, encore de la consultation sinon le choix et la politique générale du Premier Ministre auront un vote de non confiance. Et les consultations recommenceront au statu quo. Vaut mieux bien faire préalablement que de recommencer son oeuvre.
Dans les faits,
La consultation de fait n’est pas la moindre, ni anodine. Elle est d’une importance considérable et s’étend sur d’autres secteurs non négligeables de la vie nationale. D’ailleurs, nous sommes en démocratie.
Aucun Président, de gauche ou de droite, du centre ou de l’extrême ne pourrait se permettre de ne pas travailler avec les secteurs privé des Affaires, de la société civile et de la classe politique. Autrement dit, le Premier Ministre doit pouvoir refléter toutes les tendances pour le bien être de la population. Aussi rassembleur possible, il doit l’être pour pouvoir dialoguer et recevoir toutes les doléances sans compromettre l’avenir et le bien être de la société haïtienne déjà en souffrance.
In fine, le Premier Ministre ne peut être en total déséquilibre avec l’international pour mieux défendre les interêts de la République. Le pays a besoin d’un Premier Ministre. Les négociations ne peuvent être interminables, jamais. Mais, le choix d’un Premier Ministre pour diriger la politique générale de la nation n’est pas une lettre envoyée à la poste. Les consultations sont d’importance et se termineront de toute façon.
Antonelly Tony Claude François
Ancien candidat à la députation
Port-de-Paix
Ancien candidat à la députation
Port-de-Paix

