1 juillet 2024
La vérité révélée : Jovenel Moïse, un citoyen foncièrement répugnant, n’a aucune qualité pour la présidence
Actualités Cas d'assassinat Corruption Diplomatie Élections Insécurité|Kidnapping Justice Pages d'Histoire d'Haiti Société

La vérité révélée : Jovenel Moïse, un citoyen foncièrement répugnant, n’a aucune qualité pour la présidence

À partir d’aujourd’hui, toutes les forces vives du pays ont l’obligation de s’unir autour d’un projet visant à créer les moyens ― tous les moyens ― visant à garantir l’intégrité morale de tous ceux qui se portent candidats à des postes électifs.

Sous la présidence de Jovenel Moïse, Haïti est devenu un terrain fertile pour la violation des droits humains. Alors que les diplomates, autrefois connus pour leur sensibilité à l’ égard de tels actes, face auxquels ils se montraient prompts à attirer l’attention de leurs pays respectifs, réagissent, de nos jours, avec une rare indifférence.

Editorial de Haiti-Observateur
Journal 10 - 17 mars 2021.

New York, samedi 13 mars 2021 ((rezonodwes.com))–

Si la vérité n’éclate pas encore pour démontrer, peut-être au grand dam de ses supporters, que Jovenel Moïse n’a aucune qualité pour être président d’Haïti, c’est une question de temps. L’arrestation d’un trafiquant de drogue et d’un bandit spécialiste du kidnapping pour rançon, par des agents de la Drug En forcement Adminisitration (DEA) et du Federal Bureau of Investigation (FBI) ne tarde pas à exposer tout ce que clame la grande majorité des Haïtiens de -puis des années. Car, tous les dérives et actes criminels reprochés quasi quotidiennement au président de facto, par un peuple à bout de patience, se résument en ces deux hommes.

Bien que le président de facto d’ Haïti ait prêté serment sous le coup d’une inculpation pour blanchiment d’ argent, ses critiques ont, très tôt, après sa prestation de serment, cessé les accusations, sans doute fatigués d’avoir continué à répéter cette rengaine à un pays dont les citoyens mon-traient un désintéressement total à ce sujet. Les élections de 2016 organisées par Léopold Berlanger ayant, au fait, porté au pouvoir un citoyen foncièrement répugnant, qui ne tardait pas à afficher ses tendances criminelles. Aussi, Jovenel Moïse, qui s’est entouré de collaborateurs ayant les mêmes tendances que lui, a-t-il passé quasiment tout son terme constitutionnel à multiplier ses dérives. Aussi il n’a raté une seule occasion de violer la Constitution, accumulant crimes sur crimes, privilégiant les infractions criminelles financières. De détournements de fonds publics aux faits de corruption, en passant par la surfacturation, il dilapide les ressources du pays tel un héritage familial légué par sa famille. La nation se soulève comme un seul homme pour exiger des comptes, sans avoir encore aucune possibilité de faire entendre ses revendications de la part des pays s’érigeant en supporteurs de cette équipe de mafiosi tenant le pays en otage.

Non content de décréter la permanence, dans de telles dérives, Jovenel Moïse s’enfonce sans retenue dans les crimes de sang. Sous son régime scélérat, les assassinats sont devenus monnaie courante. De même que les tueries dont les exécutions dans les quartiers défavorisés sont confiées à ses alliés, les gangs armés qui y règnent en maîtres, se proliférant avec impunité. Sous la présidence de Jovenel Moïse, Haïti est devenu un terrain fertile pour la violation des droits humains. Alors que les diplomates, autrefois connus pour leur sensibilité à l’ égard de tels actes, face auxquels ils se montraient prompts à attirer l’attention de leurs pays respectifs, réagissent, de nos jours, avec une rare indifférence. Le CORE Group, l’Union européenne (EU), l’ambassade américaine, en Haïti, pour des raisons inexplicables, cautionnaient le régime en place, alors que, presqu’unanimement, ils flagellaient, de temps à autres, l’opposition charriant les justes revendications du peuple haïtien.

On comprend pourquoi, face à cette nonchalance dont font montre ces diplomates regroupés au sein de la communauté internationale, Jovenel Moïse et son équipe du PHTK se croient autorisés à s’enfoncer davantage dans le crime. Le phénomène du kidnapping, qui commençait à montrer le nez timidement, s’est développé avec plus d’agressivité chaque jour, au cours de la dernière partie de l’année 2020. Les crimes, toutes catégories con fondues, étant l’œuvre de l’État, n’ ont pas diminué avec la nouvelle année. Au fait, les preuves n’ont cessé de s’accumuler, prouvant que les assassinats et les kidnappings contre rançon étaient l’apanage du pouvoir en place.

Une fois qu’ils ont pris le monopole de ces crimes signalés ici, les dirigeants du pays ne s’y arrêtent pas. Aussi se sont-ils lancés aussi dans les activités illicites. Mais ce sont surtout les parlementaires proches de l’Exécutif qui s’installent confortablement dans le trafic des stupéfiants. Mais, forts de l’immunité parlementaire dont est assortie la fonction qu’ils occupent, ils y trouvent un créneau idéal pour s’enrichir. Entre la présidence et les «pharmaciens des deux Chambres, la protection est mutuelle, la richesse assurée. Pas de problème !

À la lumière de tous ces faits constatés, en ce qui concerne le régime PHTKiste, auquel Jovenel Moïse continue de s’accrocher, tout un mois après la fin de son mandat constitutionnel, comment la communauté in -ter nationale a-t-elle jugé opportun, voire normal, d’appuyer ce dernier et son équipe de corrompus ? Quels sont les motifs derrière cet appui insolite ? Car il y a de grands risques de voir le méga scandale que constitue le président de facto leur éclater en plein visage.

En effet, l’arrestation de deux membres de la pègre, dont l’un est un proche du président de facto, son homme lige, en sus d’être le chauffeur de la présidence, annonce la couleur. Et l’autre, un chef de gang, spécialiste de l’enlèvement contre rançon, est en mesure de livrer les secrets du kidnapping d’État.

De toute évidence, ces deux arrestations n’augurent rien de bon pour Jovenel Moïse. En ce qui a trait à ce der nier phénomène, la débandade s’ est déjà déclarée au sein de l’équipe au pouvoir. Puisque, avant même qu’ -aient lieu les premières séances d’interrogation du baron du kidnapping, un des maillons de ce réseau a fait défection, déclarant sa décision de claquer la porte, en douce, à la face du pouvoir. Magalie Habitant dit n’avoir plus de raison de faire partie du gouvernement, estimant le moment venu d’en prendre ses distances. De ce côté, s’annonce le signal de l’effondrement de l’édifice du PHTK. Car il est possible que, voyant venir la fin du régi-me, d’autres proches de Jovenel Moïse décident d’imiter le geste de Mme Habitant.

Mais en terme de proximité, Mathieu L. Joseph constitue l’idéal d’un alter ego pour Jovenel Moïse. En raison de son statut de repris de justice, l’homme que Michel Martelly allait mettre en piste pour atterrir au Palais national avait, à son tour, trouvé l’individu parfaitement adapté pour son entreprise déjà engagée à fond dans des activités criminelles. Quand on sait que Michel Martelly, Evinx Daniel et Mathieu Joseph collaboraient étroitement dans l’exploitation des créneaux de la drogue, il y a fort à parier qu’ils ont exécuté ensemble ce que ces genres d’individus sont capables de faire. Voilà pourquoi, dans l’entourage du président de facto et de Sweet Micky, toute allusion à « prestation de serment sous le coup d’une inculpation pour blanchiment d’argent » donne la frousse. De même que la disparition permanente d’Evinx Daniel, dealer de drogue converti en «informateur » de la DEA. Il fut porté disparu suite à une mission dans l’Artibonite avec Jovenel Moïse et d’autres individus non identifiés.

Si les deux derniers Conseils électoraux provisoires ont pu amener au pouvoir des citoyens de l’acabit de Michel Martelly et de Jovenel Moïse, sans déclencher les réflexes de protection socio-culturelle et politique du pays, il faut alors reconnaître qu’Haïti a atteint un niveau de déchéance morale irrécupérable. De tels individus n’ont aucune qualité pour être présidents de la République. Dès lors, notre société doit se doter de mécanismes capables de les tenir loin du système électoral.

À partir d’aujourd’hui, toutes les forces vives du pays ont l’obligation de s’unir autour d’un projet visant à créer les moyens ― tous les moyens ― visant à garantir l’intégrité morale de tous ceux qui se portent candidats à des postes électifs. En dépit des pressions que les forces exogènes puissent vouloir exercer sur nos institutions. En ce sens, les Haïtiens ont besoin de proclamer leur deuxième indépendance !

Editorial de Haiti-Observateur

VOL. LI, No. 10 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 10 - 17 mars 2021

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.