Comment peut-on être appelé à diriger l’État lorsque quand on est sous l’accusation de crimes contre l’État, comme corruption et de blanchiment, par exemple ?
Évidemment, l’acceptation par M. Jovenel Moïse de se présenter au cabinet du juge instructeur Breddy Fabien ne fait pas l’unanimité au sein de la société. Pour plus d’un, c’est un acte de reconnaissance de culpabilité; pour d’autres, c’est simplement une attitude d’intimidation et/ou visant à semer le doute sur la conduite du magistrat. Mais pour nous autres, c’est une prédisposition du président élu à se mettre au- dessus des institutions républicaines.
À l’analyse, nul ne peut occuper la fonction de président tout en ayant un dossier judiciaire pendant à son encontre. En effet, comme on le sait depuis la Grèce antique, le doute tue la vérité. Notre président élu, en dépit de toute cette pléiade d’avocats pour la plupart réputés très brillants, se révèle, aux yeux de certains, com me étant une future marionnette aux mains de ceux-là qui font de la politique souterraine en Haïti, par le trafic de toutes sortes. De l’exécutif, en passant par le judiciaire, pour aboutir au Législatif, sans oublier des organismes autonomes et indépendants de l’ État, la corruption règne en maître.
Faudrait-il éliminer les perceptions ?
Ce dossier de corruption n’est pas le premier du genre, si l’on se réfère à la conclusion du rapport d’enquête de la Commission anticorruption présidée par le sénateur Youri Latortue qui, lui aussi, ne jouit pas d’une bonne presse chez ses détracteurs, quoiqu’il soit devenu aujourd’hui le deuxième personnage le plus important du pays.
Nous voulons désormais apprendre à connaître nos hommes politiques et tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, veulent apporter des idées novatrices au débat et se mettre ainsi au service de la communauté.
Pourquoi nos dirigeants n’inspirent-ils pas confiance?
Quand le fanatisme croit avoir le monopole du patriotisme, que faire ?
– nous ne rencontrons jamais un Haïtien qui ne veut pas voir une nouvelle Haïti? Avec la seule différence beaucoup d’entre eux se battent pour une tranche du gâteau. L’inverse se pratique.
Un tel comportement se résume comme une manifestation de support à ceux qui volent et pillent les maigres ressources du pays dans une tolérance partisane et crasseuse.
Mais interprétons le mobile qui aveugle les Haïtiens… Le pouvoir pour servir ou pour s’enrichir ?
Le courant de pensée qui traverse nos politiques est le résultat de la pauvreté spirituelle, morale et matérielle. Puisque toutes nos valeurs de peuple se perdent dans des intérêts de clan.
Quand le slogan creux fait place à la justice Les idées politiques dégagées sont sans aucun doute, plus proches de l’ « auto-enrichissement » que la « globale richesse». La population haïtienne dans son silence de martyr n’a cessé de réclamer une forme de société plus juste, plus solidaire et plus fraternelle où le chef est un citoyen-service en lieu et place de celui par qui le doute suspicieux gère l’État.

