Tout se jouera après le 7 février : le CPT, dont trois membres restent cités dans le dossier de la BNC, laissera-t-il au pays un « cadeau empoisonné » en matière électorale, exactement comme il fut lui-même l’héritier direct de l’administration chaotique Ariel Henry – SDP/Fusion/RDNP ?
délai incompressible de huit mois, incertitudes majeures autour de l’Exécutif et du CEP-Haïti
Port-au-Prince, 14 novembre 2025 — Les prochaines élections générales ne pourront matériellement pas se tenir avant un délai minimal de huit mois, a appris Rezo Nòdwès de source autorisée, au jour de la remise à l’Exécutif du projet de décret électoral et du calendrier préparé par le Conseil électoral provisoire (CEP).
Selon cette source, la mise en œuvre du calendrier suppose plusieurs étapes techniques incontournables : validation du décret, finalisation du registre électoral, audit des listes, refonte de segments du fichier national et déploiement logistique dans les départements. À cela s’ajoute la question centrale des 800 000 doublons toujours en circulation, un dossier que les spécialistes notamment l’ingénieur Alex Saint-Ange JeCrois, jugent déterminant pour la crédibilité d’un éventuel scrutin.
L’interrogation majeure demeure cependant politique : qui sera à la tête de l’Exécutif au moment d’ouvrir officiellement le processus électoral ?
Une large frange de la population, sous la coupe réglée des gangs fédérés, estime que ni le CPT ni Alix Didier Fils-Aimé ne disposent de la légitimité suffisante pour conduire un scrutin honnête, compte tenu des contestations persistantes et de la méfiance exprimée dans plusieurs secteurs.
Autre point sensible : certaines figures pressenties pour être candidates seraient déjà en négociation informelle avec des acteurs du pouvoir, soutiennent plusieurs sources politiques consultées. Des craintes émergent quant à une éventuelle campagne financée, directement ou indirectement, par des fonds publics, ce qui alimenterait des soupçons de favoritisme et de pré-campagne déguisée.
Le pays entre ainsi dans une zone d’incertitude où les préalables techniques, la question de la gouvernance transitoire et la bataille autour de la légitimité risquent de peser lourdement sur la tenue d’élections reconnues par tous.
RN

