ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ET RÉGIONALES DU 29 JANVIER 2017
Désormais, il apparaît évident qu’à chaque tenue de scrutin en Haïti, le taux de participation a tendance à baisser nettement et dramatiquement. Les élections deviennent une affaire « des plus offrants ». Ce désintéressement donne beaucoup à penser avec la désinvolture affichée par le vice-président du CEP, Carlos Hercule, dans l’organisation programmée des BCENs, en décembre dernier, devant statuer sur les litiges électoraux, après les résultats préliminaires de la présidentielle de novembre 2016.
Le peuple haïtien, ou des citoyens en âge de voter dûment enregistrés, en restant loin des urnes, dimanche, pour vaquer à ses occupations coutumières, a facilité au CEP de Berlanger/ Hercules et Uder un décompte rapide et facile des voix exprimées, sans le besoin pressant pour eux d’un recours aux tours de prestidigitation pour proclamer les vainqueurs, le 3 février ou au plus tard. La recette est maigre. C’est la bataille des chiffres pour légitimer la présence au Sénat des quelques 8 autres sénateurs, en majorité PHTKistes, à venir. L’essentielle de leur mission, déjà accomplie, pas de second tour des élections présidentielles.
Si pour des observateurs indépendants, le taux de participation serait moins de 20 %, pour l’organisation de Rosny Desroches, financée par les Européens, qui a, probablement, eu recours à ses lunettes épaisses pour agrandir les images au quintuple, le nombre de votants surpasserait celui de novembre dernier. Le taux de participation au second tour, qui a lieu dimanche, se situe dans la fourchette des 25 %. Un chiffre qui ne dérange pas trop la bande à Berlanger qui se donne un satisfecit d’avoir réussi là où PierreLouis Opont a échoué, car ayant ouvertement démontré l’ultime but de sa mission, car il n’avait pas su comprendre que « la fin justifie tous les moyens ».
À rappeler que, selon une déclaration faite samedi dernier par le sénateur Antonio Cheramy, dit Don Kato, « aucune intervention de M. Desroches ne devrait être prise au sérieux à l’avenir quand il refusa de se prononcer sur le dossier UCREF-Jovenel Moise ». Il avait demandé au peuple haïtien de prendre note des actes posés par cet homme et l’Église catholique d’ Haïti qui se complaisent dans un silence quand des questions de « moralité et d’éthique » sont en jeu au plus haut niveau de l’ État.
Peu importe les chiffres avancés pour évaluer le taux de participation du peuple aux élections de dimanche dernier, un fait est certain: personne n’est dupe. Les correspondants de presse éparpillés partout ont constaté de visu que le peuple a banalisé le scrutin du dimanche. Les taux de participation avancés par M. Desroches, de Berlanger ou d’Espérance ne rassurent guère quand une élection devrait être l’affaire de tous les citoyens.
Aussi longtemps que nous n’aurons pas dépassé la barre des 50 % d’électeurs, des questionnements s’imposent sur l’utilité de ce système électoral désuet qui n’inspire plus confiance. Et les raisons évoquées pourraient paraître claires et simples, en se posant l’unique question : « depuis quand, durant les cinq dernières années, un parlementaire ou un président de la République s’est-il montré vraiment utile à la nation » ? Le pays s’est-il éloigné ou rapproché de la pauvreté extrême ?

