15 novembre 2025
Contradictions dans les taux de participation! par Claudy Briend Auguste
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Contradictions dans les taux de participation! par Claudy Briend Auguste

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ET RÉGIONALES DU 29 JANVIER 2017

Mercredi 1er février 2017 ((rezonodwes.com)).- Si l’on donnait foi aux rumeurs qui, par la suite, se sont révélées fondées, à savoir il n’y aura que « yon sèl kout kle », c’est-à-dire un seul tour pour la présidentielle, selon les vœux d’une frange d’un puissant secteur de la société, les décideurs, de leur côté, n’avaient pu imaginer que le peuple en grande majorité allait bouder leurs élections du 29 janvier 2017.




Désormais, il apparaît évident qu’à chaque tenue de scrutin en Haïti, le taux de participation a tendance à baisser nettement et dramatiquement. Les élections deviennent une affaire « des plus offrants ». Ce désintéressement donne beaucoup à penser avec la désinvolture affichée par le vice-président du CEP, Carlos Hercule, dans l’organisation programmée des BCENs, en décembre dernier, devant statuer sur les litiges électoraux, après les résultats préliminaires de la présidentielle de novembre 2016.

Puisque c’est au CTV (Centre de tabulation des votes) avec la complicité éhontée d’un BCEN que le sort de la dernière présidentielle se jouait, les Haïtiens ont commencé à manifester peu d’intérêt aux élections. Ils deviennent très méfiants face à ce « grand électeur » par qui arrive toujours le scandale. Et ceci à tous les niveaux. Le long fleuve sur lequel naviguait le bateau du CEP ne se révèle pas aujourd’hui tranquille. Car le peuple ne voudrait pas sombrer avec la 50e Législature que l’organisme électoral a complétée sans se soucier du statut réel d’un des passagers, au moins connus pour son casier judiciaire aux États-Unis. En dépit du rapport accablant du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) sur le sénateur-élu Wilfred ou Wilfrid Gelin, le CEP a foncé, et laisse croire que sa mission devait être accomplie coûte que coûte.



Le peuple haïtien, ou des citoyens en âge de voter dûment enregistrés, en restant loin des urnes, dimanche, pour vaquer à ses occupations coutumières, a facilité au CEP de Berlanger/ Hercules et Uder un décompte rapide et facile des voix exprimées, sans le besoin pressant pour eux d’un recours aux tours de prestidigitation pour proclamer les vainqueurs, le 3 février ou au plus tard. La recette est maigre. C’est la bataille des chiffres pour légitimer la présence au Sénat des quelques 8 autres sénateurs, en majorité PHTKistes, à venir. L’essentielle de leur mission, déjà accomplie, pas de second tour des élections présidentielles.

Si pour des observateurs indépendants, le taux de participation serait moins de 20 %, pour l’organisation de Rosny Desroches, financée par les Européens, qui a, probablement, eu recours à ses lunettes épaisses pour agrandir les images au quintuple, le nombre de votants surpasserait celui de novembre dernier. Le taux de participation au second tour, qui a lieu dimanche, se situe dans la fourchette des 25 %. Un chiffre qui ne dérange pas trop la bande à Berlanger qui se donne un satisfecit d’avoir réussi là où PierreLouis Opont a échoué, car ayant ouvertement démontré l’ultime but de sa mission, car il n’avait pas su comprendre que « la fin justifie tous les moyens ».

À rappeler que, selon une déclaration faite samedi dernier par le sénateur Antonio Cheramy, dit Don Kato, « aucune intervention de M. Desroches ne devrait être prise au sérieux à l’avenir quand il refusa de se prononcer sur le dossier UCREF-Jovenel Moise ». Il avait demandé au peuple haïtien de prendre note des actes posés par cet homme et l’Église catholique d’ Haïti qui se complaisent dans un silence quand des questions de « moralité et d’éthique » sont en jeu au plus haut niveau de l’ État.

Le CEP de Berlanger/Hercule et Uder, quoiqu’on puisse penser, en dépit de deux journées électorales dites «réussies», car il fallait en tout premier lieu adopter cette nouvelle formule pour donner un brin de crédibilité au processus, dans la foulée des événements qui ont suivi la tabulation des données, et qui ne jouit pas d’une grande crédibilité auprès des acteurs politiques. Ils en veulent pour preuve les démarches intéressées des membres du BCEN qui ont foncé tête baissée dans une vérification maquillée des procès-verbaux de la présidentielle.




Peu importe les chiffres avancés pour évaluer le taux de participation du peuple aux élections de dimanche dernier, un fait est certain: personne n’est dupe. Les correspondants de presse éparpillés partout ont constaté de visu que le peuple a banalisé le scrutin du dimanche. Les taux de participation avancés par M. Desroches, de Berlanger ou d’Espérance ne rassurent guère quand une élection devrait être l’affaire de tous les citoyens.

Aussi longtemps que nous n’aurons pas dépassé la barre des 50 % d’électeurs, des questionnements s’imposent sur l’utilité de ce système électoral désuet qui n’inspire plus confiance. Et les raisons évoquées pourraient paraître claires et simples, en se posant l’unique question : « depuis quand, durant les cinq dernières années, un parlementaire ou un président de la République s’est-il montré vraiment utile à la nation » ? Le pays s’est-il éloigné ou rapproché de la pauvreté extrême ?

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