Les radios communautaires, un outil de résilience pour Haïti

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Un webinaire pour célébrer la Journée mondiale de la radio a été organisé le 12 février 2020 par le bureau de l’UNESCO en Haïti, en collaboration avec l’École de radio et le Groupe Medialternatif. Loin d’être une simple session d’échange, ce webinaire était avant tout une session de réflexion sur la radio communautaire en Haïti comme outil de résilience dans les communautés isolées.

Mardi 16 février 2021 ((rezonodwes.com))– Quatre thèmes ont été abordés au cours de ce webinaire. L’évolution de la radio en Haïti, la radio communautaire à l’ère d’Internet, la lutte contre la désinformation et pour l’égalité des sexes à la radio.

Imelienne Ulysse de Rezo Fanm Radyo Kominotè Ayisyen (REFRAKA) a centré son intervention sur la politique de genre dans les radios communautaires. Elle a montré comment les femmes des zones rurales n’ont pas toujours eu accès à la technologie, d’où le rôle des radios communautaires. Elle a appelé les responsables de ces radios à prendre en compte cette catégorie sociale dans leur programmation.

D’autre part, Kechner Toussaint, directeur de la Radio Communautaire Abricot, estime que les radios communautaires rattrapent le train de l’innovation. Nombre d’entre elles diffusent actuellement sur Internet et permettent à la diaspora haïtienne de rester en contact avec sa communauté.

En cas d’urgence, ce sont les radios communautaires, gérées par des organisations de base, qui sont les premiers secours des citoyens en diffusant des instructions. Dans certaines communautés, elles servent de points de rassemblement en cas de catastrophe.

Alors que la presse haïtienne a traversé des moments très difficiles dans son histoire, Jean Rommel Pierre, Journaliste, Formateur, estime que 94% des Haïtiens écoutent la radio. Cependant, de nombreux problèmes affectent les diffuseurs haïtiens, en particulier les radios communautaires, qui n’ont pas toutes les moyens de diffuser 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Pour lutter contre la désinformation, Edner Fils Décime a recommandé une formation continue pour les diffuseurs radio. Afin que la radio puisse jouer son rôle en Haïti, une synergie doit être établie entre les diffuseurs. Il s’agit de créer un espace, comme un miroir, qui permettra aux journalistes de faire une auto-analyse, un regard critique sur la façon de diffuser l’information.

« Les diffuseurs ont besoin de se remettre en question, de se former en permanence, afin de mettre à la disposition du public des informations fiables », a martelé M. Décime.

Dans son discours d’ouverture, M. Ag Muphtah, Elmehdi, représentant du bureau de l’UNESCO en Haïti a reconnu que la Journée mondiale de la radio est célébrée cette année dans le contexte difficile de COVID-19. Selon lui, cette crise touche toutes les institutions, y compris les radios.

Mme Lydia Antoine, fondatrice et directrice de Radio Passion Culturelle (RPC), une station de radio diffusant exclusivement sur internet, a parlé des avantages de l’innovation et de la façon dont elle crée, grâce à ce média, une communauté d’Haïtiens vivant à Paris, en France.

La Journée mondiale de la radio a été l’occasion pour les différents acteurs de montrer comment les stations de radio haïtiennes émettant en AM, FM ou sur Internet jouent un rôle fondamental dans la création de liens entre les communautés et l’information de la population, notamment en cas de catastrophes naturelles.

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