Vendredi 27 janvier 2017 ((rezonodwes.com)).- Nous sommes plus d’un à avoir ce désir d’atteindre ce long sommet. Depuis notre enfance, on nous fait dire bien souvent que la réussite passe nécessairement par l’éducation. Il faut apprendre à être moral sur toute la ligne, travailler durement pour enfin gagner le gros lot. Mais ce qui paraît un peu paradoxal dans cette histoire, c’est que l’on ne trouve pas parfois les prémisses devant conduire vers ce centre visé.
Considérons un jeune haitien qui se bat depuis son enfance pour affronter la vie, élevé orphelin avec toutes les peines du monde. Bon gré, mal gré, il réussit à terminer ses études secondaires. Peu de temps après, le ciel lui sourit, il décroche un billet pour aller étudier ailleurs. De retour, il vit chaque jour comme ses proches qui se laissent noyer dans le chômage déguisé. Au final, il décide de quitter le pays pour de bon, on le qualifie du coup de mauvais patriote.
Partant de cela, comment devrait on définir la Réussite pour ces gens en Haiti? Il semblerait que la réussite dépende du lieu et de l’espace. Devrait-on interpeller la science pour nous élaborer une loi autour de cette dernière?
Ça fait longtemps en Haiti depuis qu’on forme des gens pour échouer, ceux qui s’en sortent de cette impasse sont naturellement des héros.
Le pourquoi, l’Etat Haïtien ne sait même pas encore ce qu’il veut faire du pays dans les cinq prochaines années. Combien de cadres avons nous besoin, quels sont nos vrais problèmes? Nos jeunes étudiants pour la plupart sans orientation professionnelle, parfois se laissent guider par leurs parents vers des métiers traditionnels comme: Droit, Génie Civil, Agronomie, Sciences Comptables etc.. On en a besoin certes, mais y a t – il vraiment un pays qui vit seulement de ces gens là? Etudier pour faire quoi, dans quel pays?
Cette même catégorie, une fois leurs licences obtenues, a leurs yeux rivés vers plusieurs El Dorado comme Chili, Brésil et tant d’autres. Pas de prêt à la banque pour eux, ni de garantie sociale, encore moins de stabilité politique.
Outre, ces modèles de gouvernement nous rend corruptible certaines fois. Par exemple, pour trouver un petit prêt pour financer un mini projet, décrocher notre premier boulot nécessitent des (colonnes), il faut être « liquide », half half.
Comment encourager les jeunes générations à mettre leur potentiel intellectuel et affectif au service de la nation? Sommes-nous encore capables de nous armer de courage et de grandeur d’âme pour résister à la culture du désespoir ? Comment habiter la terre haïtienne comme des universitaires conséquents et engagés avec tout le risque que cela comporte?
Je suis persuadé que le prof Hérold Toussaint n’est pas vraiment désespéré pour avoir élaboré dans ses 235 pages le courage d’habiter Haïti au XXIème siècle. Il s’agit en effet, de sa bonne vision des choses, son amour et son altruisme de vrai patriote pour Haïti. N’en déplaise par ailleurs, au parlementaire Jerry Tardieu qui croit que investir et s’investir en Haïti est un acte de foi.
Que voulez apprendre, quels sont vos rêves les plus chers, quel est votre postulat sur le futur? Combien disposez vous? Où allez vous trouver ça?
Je n’ai jamais entendu une autorité nous poser cette question pas un membre de la famille. Vous êtes le capitaine de votre propre vie [ « Naje pou soti »] nous dit René G. Preval. On attend seulement que vous débarquez avec des millions peu importe leurs origines pour vous féliciter. Dès lors, on vous appellera « Grand Patron » « Grand Boss » « Papa ».
Peu importe votre parcours la société ne s’en mêle pas, elle s’attendait à ce que vous touchiez les étoiles. Pour eux « rezilta se li k enpòtan » à en croire ZENGLEN. Sans quoi on ne vous respectera pas, vous n’êtes plus dans les salons en dépit du fait que vous n’êtes pas vertueux!
CLAUDY LOUIS JEAN.
Étudiant à l’IERAH/ISERSS