Listin Diario|Europa press – L’ONU dénonce les violations répétées des droits de l’homme en Haïti suite aux manifestations anti-gouvernementales

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Le porte-parole du Haut Commissaire exhorte les autorités haïtiennes à prendre « immédiatement » des mesures pour éviter que les abus ne se reproduisent, notamment en veillant à ce que les forces de l’ordre respectent les normes internationales lorsqu’elles répondent à une manifestation, par exemple en n’utilisant la force qu’en cas de stricte nécessité, et à ce que les gangs « ne portent pas atteinte au droit de la population de manifester pacifiquement« .

Mardi 19 janvier 2021 ((rezonodwes.com))–Les Nations unies ont constaté un ensemble d’abus et de violations des droits de l’homme en Haïti suite à la vague de protestations anti-gouvernementales et aux craintes que, toujours avec le « mécontentement populaire » comme toile de fond, les cas de répression policière violente ou de limitation des libertés fondamentales de réunion aux manifestations, ne s’accroissent dans les prochaines semaines.

L’instabilité politique et la crise sociale ont fourni un terrain propice aux protestations qui remontent à 2018, où, selon un nouveau rapport des Nations unies, il y a eu des abus de la part des forces de sécurité et des groupes armés, et où pratiquement personne n’a eu à rendre compte de ce qui s’est passé. Les tensions, loin de s’apaiser, persistent encore.

L’opposition a appelé à de nouvelles protestations contre le président haïtien Jovenel Moise, dont le mandat expire le 7 février 2021 et qui est donc sur le point de gouverner en dehors des termes de la constitution. M. Moise fait la promotion d’une nouvelle Constitution – NDLR : déjà écrite – qui devrait être soumise à un référendum, probablement en avril, tandis que les élections présidentielles et législatives auront lieu en septembre, en principe sans la présence du président actuel.

Le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme est « préoccupé » par le fait que « l’insécurité, la pauvreté et les inégalités structurelles persistantes, associées à des tensions politiques croissantes », pourraient conduire à de nouveaux abus. Une porte-parole du bureau, Marta Hurtado, a déclaré que le contexte est celui d’une « impunité presque totale ».

« Les tensions politiques réapparaissent en raison du calendrier et de la prpjection du référendum sur la réforme constitutionnelle – NDLR : illégale – proposée par le gouvernement » et « les appels à des protestations de masse se multiplient », a déclaré M. Hurtado, craignant que les schémas d’abus déjà observés en 2018 et 2019, ainsi qu’en octobre et novembre 2020, ne se répètent.

Dans son rapport, l’ONU rend également compte des effets que les barricades érigées ces dernières années ont sur la vie quotidienne des Haïtiens, car elles limitent leurs déplacements et leur accès aux services de base tels que la santé ou l’éducation.

Le porte-parole du Haut Commissaire a exhorté les autorités haïtiennes à prendre « immédiatement » des mesures pour éviter que les abus ne se reproduisent, notamment en veillant à ce que les forces de sécurité respectent les normes internationales lorsqu’elles répondent à une manifestation, par exemple en n’utilisant la force qu’en cas de stricte nécessité, et à ce que les gangs « ne portent pas atteinte au droit de la population de manifester pacifiquement ».

En outre, selon M. Hurtado, ils doivent se départir de leurs responsabilités pour les incidents passés et, en fin de compte, s’attaquer aux « causes qui ont encouragé les protestations », à savoir les inégalités, la corruption et la pauvreté, entre autres problèmes en suspens.

DES RÉFORMES « INQUIÉTANTES

Le porte-parole a plutôt déploré des mesures telles que des décrets présidentiels établissant une agence nationale de renseignement ou renforçant la sécurité publique. « Ils sont inquiétants » aux yeux du bureau des droits de l’homme des Nations unies, car « les analyses préliminaires indiquent qu’ils ne semblent pas être conformes aux normes et standards internationaux en matière de droits de l’homme.

« Ils peuvent conduire à une répression accrue des droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression pacifique. Les actes de violence commis par les manifestants lors de précédentes mobilisations ne doivent pas servir de prétexte pour restreindre les libertés fondamentales et réduire l’espace civique », a averti M. Hurtado.

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