2 juillet 2024
Référendum constitutionnel et élections : La FJKL dénonce une volonté de l’Exécutif d’aggraver la crise actuelle à des fins inavouables et inavouées
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Référendum constitutionnel et élections : La FJKL dénonce une volonté de l’Exécutif d’aggraver la crise actuelle à des fins inavouables et inavouées

Communiqué

Référendum constitutionnel et élections :

Une avancée en solo du pouvoir politique sur fond d’insécurité généralisée : La FJKL dénonce une volonté de l’Exécutif d’aggraver la crise actuelle à des fins inavouables et inavouées

Vendredi 8 janvier 2021 ((rezonodwes.com))– La Fondasyon Je Klere (FJKL) a pris connaissance, non sans étonnement, du décret du 31 décembre 2020 sur le référendum constitutionnel, publié au journal officiel, le Moniteur du 5 janvier 2021, 176e   année, spécial No. 1 ainsi que du calendrier publié 48 heures plus tard par les membres du Conseil Electoral Provisoire contestés, non autorisés par la Cour de Cassation de la République à engager l’Etat ni à occuper une si Haute Fonction Publique.

La   FJKL   note   que   ces   initiatives   coïncident   avec   la   montée   vertigineuse   du   climat d’insécurité. En  effet,  les  actes  d’enlèvement  contre  rançon,  de  séquestration,  de  torture  et d’assassinats augmentent dans l’indifférence des autorités étatiques. Pire, des policiers chargés de la sécurité de la population sont enlevés et séquestrés par des gangs armés. Et la police est incapable d’intervenir pour les libérer. Les cas les plus connus concernent :

–     L’inspecteur de police Wilner SERAPHIN séquestré depuis le 3 janvier 2021 ;

–     Sanon Ernso THEODORE et VINCENT Jean Maxo, deux agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH)  affectés  respectivement  à  POLIFRONT  et  à  la  Brigade  d’Intervention  Motorisée (BIM)sont enlevés et séquestrés le 6 janvier 2021 ;

–     Toujours à la date du 6 janvier, des membres du gang 400 Mawozo que la Police prétend avoir démantelé ont enlevé plusieurs personnes à bord d’un bus en provenance du Cap- Haitien ;

–     Un policier enlevé et séquestré à la même date par des bandits du gang 400 Mawozo a été interrogé par le chef de gang recherché par la police, humilié, filmé, obligé d’admettre que la Police est un corps arbitraire ; et la vidéo est depuis postée sur les réseaux sociaux ;

–     L’inspecteur de police Wilfrid PIERRE est tué par balles dans la matinée du jeudi 7 janvier

2021 dans la zone de Delmas 2.

–     La FJKL se demande comment dans un tel climat d’insécurité le pouvoir en place peut prétendre engager seul, avec uniquement ses zélés partisans, un référendum pour formuler, adopter  et  mettre  en  œuvre  des  réformes  constitutionnelles  sans  le  peuple  et  ses représentants en violation des règles strictes y relatives contenues dans la Constitution en vigueur ?

–     La  FJKL  note  que  la  réforme  constitutionnelle engagée  par  le  pouvoir  politique  en place comporte:

1-   des   risques   élevés     de   marginalisation   de   groupes,   de   quartiers,   de   zones   ou

d’importants segments de la société;

2-   une évidente monopolisation des réformes constitutionnelles par le pouvoir exécutif en place qui agit seul, sans contre-pouvoir et sans consensus politique;

3-   une désaffection du public à l’égard du processus ;

4-   une   domination   supposée   du   processus   par   des   puissances   étrangères   et   des organisations régionale et/ou internationale.

La FJKL rappelle qu’une Constitution pour jouir du plus haut degré de légitimité politique possible doit être le fruit de la participation du peuple et de tous les segments de la société et non  de  référendums  scélérats  comme  ceux  du  Dr  Francois  DUVALIER   ou  du  Dr  Roger LAFONTANt avec plus de 99% de ouis connus d’avance.

La FJKL défend le principe de l’appropriation par le peuple des réformes constitutionnelles en raison de :

–     l’incidence globale de la Constitution sur la vie d’un peuple et ses droits fondamentaux ;

–     la  nécessité  pour  un  peuple  de  s’entendre  sur  les  valeurs  et  principes  communs  de

gouvernance inscrits dans une Constitution ;

–     l’obligation pour le peuple de considérer que la Constitution est née de sa volonté et reflète ses valeurs, ses intérêts et ses principes.

La  FJKL invite  l’Exécutif  –  trop  décrié par  les  scandales  de  corruption,  les  faits  avérés  de supports aux gangs armés et des actes de répressions politiques – de renoncer à son projet de réforme constitutionnelle afin d’éviter au pays des jours encore plus sombres.

Port-au-Prince, 8 janvier 2021

Marie Yolène GILLES

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