une minute de la rédaction
Depuis 48 heures, la périphérie sud de la capitale traverse une période d’extrême turbulence, marquée par une escalade de la violence sans précédent depuis la prise de fonction du Dr Garry Conille. La ville de Gressier, au sud de Port-au-Prince, est sous le joug de gangs qui imposent leur loi en toute impunité depuis le week-end dernier.
Cette situation critique intervient alors que le Premier ministre Garry Conille est en déplacement à l’étranger. M. Conille, sur son compte Twitter, s’est contenté de faire état de discussions avec des autorités internationales de haut niveau à Washington, sans fournir de détails.Les séances de photos et les déclarations avec le Secrétaire de l’OEA ont ravivé le spectre des élections frauduleuses de 2011 qui ont vu Michel Martelly, par accident de l’histoire, devenir président d’Haïti et lui, le premier de ses trois Premiers ministres, avec des souvenirs tristes et inoubliables.
Dans la nuit de dimanche à lundi, une série d’attaques brutales de gangs a entraîné le meurtre d’une vingtaine de citoyens. Ces événements tragiques se sont déroulés sans réaction immédiate des autorités et sans que les familles ne reçoivent de condoléances ou de sympathie pour avoir été laissées sans défense par le pouvoir. Les gangs ont également pris d’assaut trois commissariats de police, dont deux ont été partiellement incendiés et les locaux du troisième partiellement détruits.
L’absence de réaction du Premier ministre, qui est en déplacement, est d’autant plus étonnante qu’il avait promis une lutte acharnée contre les gangs. Or, plus de deux semaines après le remplacement du chef de la police et environ une semaine après le déploiement des troupes étrangères, rien ne s’est passé.
Autre événement inquiétant, l’enlèvement d’un prêtre dans la région de Gressier, officiellement signalé pour la première fois depuis l’arrivée de M. Rameau Normil à la tête de la police haïtienne. Cet enlèvement symbolise la montée en puissance des gangs et leur capacité à agir et nuire en toute impunité.