Premières élections démocratiques post-Duvalier en Haïti|16 décembre 1990 : trente ans plus tard, des manifestants réclament la libération de prisonniers politiques!

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Port-au-Prince, 16 décembre 2020 ((rezonodwes.com))–Trente ans après l’organisation des premières élections démocratiques en Haïti après la dictature des Duvalier, le rêve d’un pays libéré des étreintes dictatoriales pour emprunter la voie démocratique balbutie encore. La situation des citoyens qui croupissent dans des cellules en raison de leur conviction politique, témoigne d’un anachronisme dangereux, selon des manifestants.

Au Carrefour de l’Aéroport, le relief d’une foule disparate ne contrarie en rien la circulation automobile sous le viaduc et dans les intersections limitrophes. Cependant, la musique engagée qui retentissait des haut-parleurs d’un truck sound a galvanisé un rassemblement de militants conviés à la commémoration du 16 décembre marquant un tournant dans le passé historique d’Haïti.

Trente (ans) déjà depuis que les premières élections démocratiques pour entamer une ère nouvelle ont été organisées en Haïti, l’édifice espéré se heurte encore à des pratiques pourtant combattues. Le cas des citoyens enfermés dans des geôles pour leur idéologie politique et leur conviction, rappelle que le combat pour l’avènement d’un système démocratique se corse et il faut s’investir autant, soulignent des protestataires.

À l’avenue Martin Luther King, le défilé des militants parti du Carrefour de la Résistance grossissait progressivement. Les revendications visant la libération des prisonniers politiques, la fin des décrets controversés de l’Exécutif, le retour de la paix dans les quartiers agités dominaient les refrains des protestataires. 

Le mode opératoire habituel de dresser des barricades de pneus enflammés, s’occuper la chaussée de pierres et tas d’immondices s’exécutait tout au long du trajet. Le départ de Jovenel Moïse le 7 février 2020, traversait également la foule.

 »Arnel Belizaire, Pierre Kilick Semelus et les autres citoyens doivent être libérés. Ils sont retenus pour des causes politiques », ont scandé Serge Jean Louis et Rony Thimoté.
L’un des avocats de l’ancien député de Delmas perché sur un truck sound dénonce le comportement d’un juge de la Cour d’appel qui oriente le dossier selon son humeur et qui applique les 4 volontés des officiels du pouvoir. Selon Me Caleb Jean-Baptiste, le juge Claude Jean agit conformément aux instructions du Palais national.

Du Carrefour de l’Aéroport jusqu’à l’avenue Charles Sumner, des éléments de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) ont accompagné les manifestants dans le cadre d’un mouvement pacifique. La destination finale visée par les organisateurs n’a pas pu être atteinte. Devant les locaux du ministère de la Justice et de la Sécurité, la police a déployé de grandes manœuvres pour empêcher la lecture du message final.

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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