Sans le soutien d’Haïti, la Caricom exige de l’Europe une dette historique envers les ex-colonies victimes d’un esclavagisme inhumain

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"l'Europe s'est soustraite à ses obligations après avoir commis des crimes atroces contre l'humanité dans la région, l'avoir dépouillée de ses ressources naturelles et avoir réduit ses populations en esclavage", CARICOM.

Dans ce dossier de reconnaissance d’une dette envers des pays de la Caraïbe, des ex-colonies qui ont subi le joug de l’esclavage ayant déshumanisé des Africains et leurs descendants, ni Jovenel Moise ni son ministre des Affaires Etrangères, l’idéologue Claude Joseph, ni le PM de facto Joseph Jouthe, n’ont osé apporter leur soutien direct à CARICOM, comme si d’après eux, Haïti ne serait pas habité de nègres et descendants d’anciens esclaves de Saint-Domingue.

CARICOM : « l’Europe privilégie l’assistanat que le développement… »

Samedi 12 décembre 2020 ((rezonodwes.com))–Le Parlement européen a reçu un autre appel à « mettre fin à la colonisation dans la zone des Caraïbes » et à « payer la dette historique » qu’il a envers les pays de cette région incluant Haïti, a-t-on appris vendredi.

Selon un rapport publié sur le site officiel de la Communauté des Caraïbes (Caricom), la revendication a été adressée à cet organe de l’Union européenne par Hilary Beckles, président du comité des réparations du mécanisme d’intégration régionale, qui regroupe la plupart des anciennes colonies des Caraïbes. Toutefois, les dirigeants haitiens au pouvoir grâce à l’appui inconditionnel du Core Groupe intégrant des pays européens, n’ont pas encore emboîté le pas, ni publiquement manifesté leur appui aux revendications de CARICOM.

Le développement économique de l’Europe a été financé par un système brutal et inhumain d’extraction des richesses qui a laissé les Caraïbes appauvries et incapables d’atteindre leurs objectifs de développement économique, a déclaré le célèbre professeur de l’Université West Indies (UWI).

Il a fait valoir que la zone des Caraïbes reste l’une des rares zones colonisées au monde, avec un héritage européen d' »exploitation économique et de politiques et de politiques suprémacistes blanches« .

Plus loin, il a ajouté que « l’Europe s’est soustraite à ses obligations après avoir commis des crimes atroces contre l’humanité dans la région, l’avoir dépouillée de ses ressources naturelles et avoir réduit ses populations en esclavage« .

Beckles a qualifié d’épouvantable l’héritage social et économique laissé par l’Europe dans les Caraïbes, une région qui a droit à l’équité et à la justice économiques.

Il a dénoncé l’insistance de l’Europe à privilégier l’assistanat plutôt que le financement du développement comme « le reflet d’une mentalité dépassée qui n’a pas sa place au XXIe siècle« .

À cet égard, il a pris comme exemple l’impulsion européenne à monter des listes noires de prétendues « juridictions fiscales non coopératives » dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, qui touchent plusieurs pays des Caraïbes.

Cette modalité a été décrite par la Caricom comme une stratégie unilatérale, arbitraire et non transparente de la part des ex-métropoles, surtout lorsque la région et le monde entier souffrent des conséquences de la pandémie de Covid-19. Haïti n’en sortira jamais d’une dette de l’Indépendance.

Depuis 1993, la Commission dirigée par M. Beckles cherche à obtenir des compensations pour le génocide dit autochtone et l’esclavage africain par le Royaume-Uni, la Francedans le cas d’Haïti -, l’Espagne, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal, la Norvège, la Suède et la Suisse.

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