Tanzanie – Afrique : Halotel, une filiale de la maison-mère de Natcom, accusée de sabotage économique et de crime organisé causant la perte de millions USD à l’État

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VIETTEL Tanzania PLC (Halotel) et cinq hauts fonctionnaires ont été interpellés par devant le tribunal de première instance de Kisutu à Dar es Salaam pour faire face à dix accusations pénales, dont le blanchiment d’argent et crime organisé occasionnant la perte de plus de 78 milliards Shilling (1 USD = 1319 Shilling Tanzanien) au gouvernement de la Tanzanie representé par la Tanzania Communication Regulatory Authority (TCRA). En 2018, un dirigeant de Halotel, Le Van Dai, en poste actuellement à la Natcom en Haïti, avait été au centre d’un scandale de fraude fiscale dans ce pays d’Afrique de l’Est

Mercredi 25 novembre 2020 ((rezonodwes.com))– L’actuel directeur de Halotel Tanzania, M. Son Nguyen (46 ans), et cinq autres co-accusés sont en négociation afin de trouver une entente avec le directeur des poursuites pénales (DPP) pour régler cette affaire.

Les responsables de la sociéte Halotel en cause dans cette affaire sont tous de nationalité vietnamienne. Il s’agit de M. Son Anh Nguyen (46 ans), le directeur général, Nguyen Binh Minh (40 ans), un directeur; Ha Min Tuan (39 ans), dont la qualité officielle identifiée a été mentionnée comme CTO, Vu Van Tiep (30 ans), un directeur, et Nguyen Thanh Cong (35 ans), le directeur financier.

Nguyen et les co-accusés font face à 10 chefs d’accusation dans l’affaire de sabotage économique no. 28/2020, provoquant notamment une perte de 78 milliards de shillings au profit de la Tanzania Communications Regulatory Authority (TCRA).

L’Autorité de régulation des communications de Tanzanie (TCRA) est un organisme gouvernemental quasi indépendant chargé de réglementer les secteurs des communications et de la radiodiffusion en Tanzanie. Il a été établi en vertu de la loi n ° 12 de 2003 sur la réglementation des communications en Tanzanie pour réglementer les communications électroniques, les services postaux et la gestion du spectre de fréquences national en République-Unie de Tanzanie. L’Autorité est devenue opérationnelle le 1er novembre 2003 et a effectivement repris les fonctions de la Commission tanzanienne des communications (TCC) et de la Commission tanzanienne de radiodiffusion (TBC), aujourd’hui disparues.

Le directeur de Halotel Tanzania, Son Nguyen (46 ans), et cinq autres co-accusés sont toujours en négociation de plaidoyer avec le directeur des poursuites pénales (DPP) pour régler l’affaire.

L’avocat des accusés Benedict Ishabakaki avait, le 8 juillet 2020, déclaré au tribunal de première instance de Kisutu que ses clients avaient écrit au DPP pour admettre les charges qui pesaient sur eux.

Dans la lettre, ils avait également demandé au tribunal de réduire la sanction éventuelle afin de pouvoir régler leur cas.

Ishabakaki avait allégué devant le tribunal que ses clients avaient décidé d’écrire au DPP afin qu’ils puissent régler l’affaire avec ce dernier.

Cependant, aujourd’hui, l’avocate Esther Martin, devant le magistrat résident, Janeth Mtega, a déclaré que l’affaire avait été mentionnée et que les enquêtes sur l’affaire étaient incomplètes, demandant ainsi au tribunal de fixer une autre date de mention.

Le magistrat, après avoir entendu les deux parties, avait ajourné l’affaire au 28 juillet 2020, date à laquelle elle sera mentionnée.

Les accusés, qui sont tous des ressortissants vietnamiens et des résidents de Msasani, Dar es Salaam, sont accusés d’avoir causé la perte au gouvernement en construisant un câble qui canalisait des communications cachées sans autorisation du TCRA dans le processus mettant la sécurité nationale en danger.

Sur les 10 chefs d’accusation auxquels ils sont confrontés, quatre ont rapport avec l’argent.

Dans l’affaire principale, les responsables de Halotel sont accusé d’avoir mis en place une organisation criminelle entre le 8 juin 2017 et le 26 mars 2020, dans la région de Mikocheni dans le district de Kinondoni, dans la région de Dar es Salaam, afin de réaliser des profits.

Ils sont également accusé d’avoir utilisé des fréquences entre le 8 juin 2017 et le 26 mars 2020 dans la même zone sans un permis de la TCRA causant ainsi une perte de 75 bilions de Shilling à l’Autorité de régulation.

Au cours de la même période, les personnes accusées auraient utilisé un équipement de réseau privé virtuel (VPN), causant ainsi une perte de 3,3 milliards de shillings au TCRA.

Une histoire qui remonte à 2018

Ce n’est pas la premiere fois la filiale de Viettel en Tanzanie fait face à des accusations de fraude . Selon l’agence Reuters , en 2018, les autorités Tanzaniemnes avaient accusé les dirigeants des télécoms de fraude dans la répression de l’évasion fiscale.

Les procureurs tanzaniens avait inculpé alors deux dirigeants des entreprises de téléphonie mobile et quatre autres suspects de fraude dans le cadre d’une répression contre l’évasion fiscale dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Selon l’agence de presse Reuters, les dirigeants inculpés en 2018 étaient Le Van Dai, directeur général de Halotel Tanzania d’alors ( actuellement Directeur Général de la Natcom en Haïti), propriété de l’opérateur de télécommunications vietnamien Viettel, et Sherif El Barbary, directeur général de Zantel. Le Van Dai est un citoyen vietnamien, tandis que Sherif El Barbary est de nationalité égyptienne.

Les quatre autres suspects étaient deux ressortissants chinois et deux Tanzaniens.

Réaction officielle de Viettel
Le géant vietnamien des télécommunications, dirigé par l’armée, Viettel, avait à l’occasion publié un communiqué relatif aux informations selon lesquelles l’exécutif de sa filiale basée en Tanzanie serait accusé de fraude et de sabotage économique par des procureurs dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Le Van Dai, directeur général de Halotel, propriété de Viettel, et Sherif El Barbary, directeur général de Zantel, avaient été interpellés par un tribunal tanzanien le 6 juin 2018 pour leur implication présumée dans une affaire de fraude aux télécommunications, selon ce communiqué de la société vietnamienne.

Les autorités tanzaniennes avaient déjà surpris un groupe d’étrangers dans ce pays d’Afrique de l’Est qui détenait illégalement quelque 300000 cartes SIM non enregistrées, y compris celles de Halotel et Zantel, qui auraient été utilisées pour contourner les tarifs payables pour les messages internationaux.

Le Van Dai et Barary, un ressortissant égyptien, avaient été traduits en justice avec quatre autres personnes – deux ressortissants chinois et deux ressortissants tanzaniens, accusés de complot, de fraude et d’évasion fiscale qui auraient causé des pertes gouvernementales d’environ 530.000 USD, selon le site d’information The EastAfrican.

Les infractions comprennent l’utilisation de cartes SIM non enregistrées, l’importation et l’installation illégales de matériel de communication et l’utilisation frauduleuse de réseaux de télécommunication. L’équipement leur a permis de contourner illégalement le système de surveillance du trafic de télécommunications de la Tanzanie, selon The EastAfrican.

Viettel a affirmé dans ce communiqué qu’il ne s’agissait que d’accusations et qu’aucune décision de justice officielle n’avait été rendue pour cette affaire.

La société vietnamienne a déclaré que les 300000 cartes SIM non enregistrées dans l’affaire avaient été achetées par des étrangers impliqués auprès de concessionnaires de cartes SIM en Tanzanie, ce qui signifie que Halotel n’a jamais vendu directement aucune de ces cartes SIM illicites aux personnes accusées dans l’affaire.

En ce qui concerne les infractions présumées d’importation, d’installation et d’utilisation d’équipements de réseau mobile à des fins frauduleuses et de contournement des réglementations locales, Viettel a souligné que toutes ces mesures ont été prises par les étrangers impliqués dans l’affaire et n’ont rien à voir avec Halotel.

«Halotel travaille activement avec des agences d’enquête [en Tanzanie] pour faire la lumière sur l’affaire», avait déclaré Viettel, ajoutant qu’il avait embauché un cabinet d’avocats expérimenté pour traiter l’affaire.

« Halotel dispose de preuves suffisantes pour protéger les droits et les intérêts juridiques de Le Van Dai et de la marque Halotel contre toutes les accusations du tribunal », indique le communiqué.

En juin 2018, Viettel Group annonca que Le Van Dai, directeur de Halotel d’alors (la filiale de Viettel en Tanzanie) avait été libéré après que le juge local eut entendu le cas d’accusations de télécommunications frauduleuses.

En depit de la libération de M. Le Van Dai et de son remplacement à la tête de Halotel Tanzania PLC , la justice Tanzannienne n’a pas encore dit son dernier mot dans cette affaire.

Source :
https://allafrica.com/stories/202003300161.html

https://www.google.com/amp/s/mobile.reuters.com/article/amp/idUSKCN1J22PD

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