La classe possédante veut le statu quo, les masses populaires veulent le changement
Port-au-Prince, mardi 6 décembre 2016 (rezonodwes.com).- Il y a depuis le départ du Président Jean Claude Duvalier et avec le développement des quartiers populaires et les bidonvilles, une lutte sans merci entre la classe possédante (l’oligarchie économique) et les masses populaires à travers le jeu politique pour le contrôle de l’Etat. Le lieu de prédilection de déroulement de cette lutte s’observe surtout lors des élections et quand il y a au pouvoir un leader populaire (Président Aristide).
La première (la classe possédante) veut le statu quo, c’est-à-dire maintenir les mêmes privilèges que leur garantissait l’Etat traditionnellement (Franchises douanière, contrôle de port, exonération de taxes, monopole de certains marchés, etc.) pendant que la situation sociodémographique du pays change rapidement à cause notamment de l’exode rural, l’augmentation de la misère et des besoins de la population pris globalement.
La deuxième (les masses populaires) veut le changement, un Etat qui se préoccupe d’elles et travaillent pour changer leur situation socioéconomique. Cependant, leurs représentants (Président Aristide, Lavalas en particulier) n’ont jamais su comment y parvenir et se dévoient à chaque fois de leur mission principale, mais ceci non sans contraintes provenant du premier groupe avec le support de l’international.
Cette lutte prend des cimes, des sommets maintenant plus qu’inquiétant pour l’avenir du pays, car mêmes les élections honnêtes deviennent aujourd’hui quasiment impossibles et aucun des deux ne semblent disposer à laisser la main à l’autre (m pap kite pou ou se ou ki pou kite pou mwen). Les positions se polarisent dangereusement et la presse à travers certains de ses vedettes, sans s’en rendre compte de la gravité de la situation ap fè ti dife boule.
Nous pensons que l’heure serait de préférence à la médiation entre ces deux catégories sociales à travers des représentants légitimes qu’elles auront à choisir, pour entamer des discutions qui devront aboutir à une redéfinition des choses dans ce pays et ou les intérêts des deux seront dans une certaines mesures préservés. Ces assises entre ces deux secteurs fondamentaux du pays devront aboutir entre autres choses, à la proclamation de la faillite de l’Etat que nous avons actuellement et la proclamation de la deuxième République d’Haïti en passant par la transformation de celui-ci. Cette dernière passera par un arrêt quasi complet de l’administration publique et le rapatriement de tous les moyens de l’Etat pour les mettre au service du nouveau projet de société que ses assises permettront de définir.
En fin, messieurs les journalistes et de la classe moyenne nous vous interpellons à cesser de polariser la situation, en vous positionnant d’un cote ou de l’autre, mais de préférence à chercher à persuader les représentants des deux classes belligérantes à travers vos interventions à chercher un terrain d’entente pour le bonheur du pays.
Jhonny Estor
Sociologue