Des Elections-sélections dans un Etat monopartite

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par Kerlens Tilus

“La haine doit être vaincue par l’amour et la générosité”(Baruch Spinoza)

 Dimanche 4 octobre 2020 ((rezonodwes.com))–

« La démocratie est le régime politique le plus accepté dans le monde contem­porain. Cette démocratie est souvent appréciée sous l’angle de l’organisation d’élections libres et transparentes. Certes, les élections sont un critère indispensable pour mesurer la vitalité de la démocratie d’un pays, mais, à elles seules, elles ne suffisent pas. D’où l’im­portance de prendre en compte d’autres critères relatifs au respect des droits de l’homme et à la bonne gouvernance. » (Amadou Moctar Diallo)

Jovenel Moise va réussir un coup-de-maitre, mais c’est dans la perspective du régime monopartite dont il est le chef suprême « popetwèl ». Je ne cesse de le répéter depuis 2011, les élections en Haïti qui devraient être démocratiques, sont, en réalité des élections-sélections pour ne pas dire bidons. Le Professeur Monferrier Dorval a été assassiné parcequ’il a osé jeter les jalons pour une refondation de l’Etat-Nation Haytien. Les forces dites vives de la nation sont restées bouches fermées. Mèt Dorval mouri pou po je li. Le Bâtonnier assassiné a bel et bien refusé de piloter une Assemblée Constituante qui devrait être montée sous la coupe réglée de BINUH et de l’Ambassade Américaine. Maitre Samuel Madistin s’est prononcé sur ce refus puisqu’il a été contacté par le défunt pour requérir ses conseils et sa vision  clairvoyante. Un agent du Palais National a vendu la mèche une semaine de cela, en déclarant que l’Assemblée Constituante est à pied d’œuvre et que la Nouvelle Constitution est presque prête. Maitre Bernard Gousse, un brillant juriste a déclaré au micro de Roberson Alphonse qu’aucun des brillants spécialistes en droit constitutionnel ne fait partie d’une Assemblée Constituante en ce moment. Donc, nous pouvons déduire que BINUH et le Département d’Etat via l’Ambassade Américaine vont imposer à Haïti et aux Haïtiens une constitution « papita » et des élections-sélections pour continuer à marcher dans la logique de la perfidie banane de Jovenel Moise. On dit que le ridicule tue, mais nos mercenaires politiques sont en bonne santé et ils montent des structures politiques avec le financement du Core Groupe et de la mafia locale.

Avec une quinzaine de partis politiques bidons fraichement constitués, et quatre « partis pa ka pa la », Jovenel Moise organisera des élections-sélections législatives et autres avant le printemps 2021. Tous ceux qui ont été les mordus de l’opposition et qui ont pris le pays en otage pendant trois années dans cette histoire de « pays lock » que nous avons toujours dénoncé, finiront par donner quorum à ces élections-sélections à coup d’argent. Il faut signaler que les joueurs de Bill Clinton sont sur pied déjà sur pied de guerre et font campagne ouvertement. Haïti est un Etat monopartite à régime présidentiel autoritaire. Le seul parti existant dans l’Haïti latrinisé est le « parti san koutchya ». Nous laissons le soin aux politologues, aux sociologues et aux philosophes en chaise longue de pérorer sur l’Etat monopartite. Aujourd’hui, nous vivons dans un état délinquant comme le dit si bien Maitre Samuel Madistin. Les Tèt Kale ont des centaines de millions de dollars à leur disposition et ils mènent la danse avec leurs alliés Ali Baba. Le Professeur Monferrier Dorval a fait le sacrifice de sa vie pour l’érection d’une Haïti Nouvelle(Hayti) et nous pouvons remarquer que l’enquête est étouffée puisqu’on ne pourra pas interroger Martine Moise, la femme du « chef suprême ». Haïti innove toujours, mais dans la bêtise. C’est une première où des anciens parlementaires qui devraient être sans sous puissent arriver à monter des « Ti pati » dans un temps record. Le chef suprême avait déclaré : « nenpòt lè eleksyon fèt, pa gen moun k ap ka pran pouvwa sa nan men nou ». N’est-ce pas que son premier ministre clairinier, Jacques Guy Lafontant eut à déclarer que « nou pran pouvwa sa pou 50 tan ».

Je m’assieds à côté de ma tasse de thé pour voir comment les « machann mikwo » et les autoproclamés « journalistes » des réseaux sociaux vont porter le peuple à avaler cette couleuvre qui a toutes les caractéristiques d’un boa constricteur. N’est-ce-pas que le CEP est décrié comme un CEP Krèy ? N’est-ce-pas qu’on aura des registres électoraux fantômes ? N’est-ce-pas que l’opposition metteuse en scène avait dénoncé les cartes Dermalog ? N’est-ce-pas qu’on a une Assemblée Constituante inconstitutionnelle qui va pondre une constitution taillée sur mesure pour faire l’affaire du Core Group, du BINUH et de l’Ambassade Américaine ? Est-ce que des apatrides corrompus, sans convictions et sans honte vont continuer à se réclamer de Dessalines qui était un homme qui se dépassa pour mettre en avant l’intérêt de tous et prôna la liberté pour tous les enchaînés du monde ? Le Professeur Monferrier Dorval sera le dernier à rire d’un rire profond qui amènera bien des larmes.

Nous ne faisons plus confiance aux éléments de la classe moyenne qui parlent de révolution ; mais qui marchent tête baissée devant les dictats de l’Ambassade Américaine et du BINUH. Ils n’ont pas de couilles. Les intellectuels noirs de la classe moyenne ont détruit ce pays en connivence avec la classe d’affaires. On peut avoir des problèmes avec Leslie François Manigat sur sa façon d’accéder au pouvoir dans un bain de sang, mais il a vu juste. L’injustice sociale, comme il a dit finira par déboucher sur un soulèvement général qui peut être même une révolution. Nous ne sommes pas loin du chaos. Je prédis qu’il y aura un déchouquage en Haïti, même des chiens seront abattus. Ce n’est pas possible que des patrons de médias en Haïti passent des mots d’ordre à leurs journalistes « machann mikwo » pour défendre l’indéfendable. La presse en Haïti pouvait bien orienter les gens vers le changement et favoriser un changement de système sachant que « la démocratie transcende les élections et doit être une pratique constante qui doit guider l’action des gouvernants. » Les gens aisés pensent que le peuple est tout à fait zombifié et qu’il ne peut pas faire un « leve kanpe », mais il oublie qu’il y a des Jean Marie Vincent, des Jean Dominique un peu partout en Haïti. J’ai vu et j’ai entendu. Ils seront étonnés de voir qu’un mouvement structuré favorise une révolution en Haïti. Ils seront pris par surprise.

A la jeunesse haytienne, je vous dis qu’à côté de la diaspora, vous êtes le dernier rempart de ce pays. N’attendez pas que les intellectuels et les politiciens vous indiquent la voie. Vous devez agir de par vous-mêmes. La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Nous avons besoin des meneurs au niveau de la jeunesse. A vous les hommes et femmes conscients de la classe d’affaires haitienne qui êtes conscients que les choses ne peuvent pas continuer ainsi, je vous encourage à encourager les jeunes dans leur démarche. Il y de nombreux jeunes qui ont de très bonnes idées que ce soit pour la révolution économique, la révolution sociale et la révolution politique. Il faut les soutenir et les épauler. Il ne suffit pas de dire que vous êtes animés de bonnes intentions, il faut le prouver par des actions probantes. Il y a des gens fortunés, surtout au sein de la diaspora qui croient que quand l’image du pays est souillée qu’ils ne sont pas touchés. Nous sommes tous Haitiens et nous sommes perçus par les étrangers comme des gens indignes que l’on soit professionnel, riche ou savant. Nou pa gen peyi. Il ne nous reste qu’à être dirigé par un chien et un cochon. Je me demande bien qu’avec l’arrivée au pouvoir de Michel Joseph Martelly et de Jovenel si nous ne sommes pas entrés dans cette ère.

Le grand défi de l’heure est de « Réinventer » l’Etat pour répéter le Professeur Samuel Pierre du GRAHN qui écrivit en Eté 2012 : « D’aucuns en parlent comme d’un Etat en déliquescence ou d’un Etat déstructuré, pour traduire le fait que ce Etat ne parvient pas à assurer ses missions essentielles ou régaliennes, dont le respect de l’Etat de droit, la protection des vies et des biens, et j’en passe. D’autres encore vont plus loin en disant tout simplement que l’Etat n’existe pas. Quelle que soit la tournure utilisée pour caractériser l’Etat d’Haïti, il y a une chose qui semble faire consensus, c’est le déficit de gouvernance qui le rend particulièrement inefficace dans la prestation des services de base à la population et l’incapacité chronique de cet Etat de jeter les bases d’un développement social et économique durable. » Nous ne pouvons pas réinventer l’Etat avec cette classe politique composée de mercenaires dans sa grande majorité. Même quand il y aurait des élections libres et transparentes en Haïti ; les notions de respect des droits de l’homme, de participation des citoyens et de bonne gouvernance ne seront jamais des aspects importants qui visent à renforcer la vitalité démocratique du pays. Comment peut-on réaliser des élections libres et transparentes en Haïti dans ce climat d’insécurité généralisée avec des gangs armés dans toutes les communes de la République ?

Nous sommes clairs là-dessus,  tous ceux et toutes celles qui participeront aux élections-sélections prévues pour 2021 en différentes dates signent le pacte de trahison pour continuer  à maintenir Haïti dans l’abjection. Qu’est-ce-qui explique ce « mache prese » pour changer la Constitution en dehors des normes constitutionnelles, dans la cooptation comme le dit la Fondation Je Klere(FJKL) ; et organiser des élections-sélections qui ne feront que mettre de la poudre au feu ? Haïti ne peut plus compter sur sa société civile pour favoriser une entente, une sorte de dialogue nationale pour remettre les pendules à l’heure. Depuis quelques mois, pas un jour ne passe sans qu’on compte des cadavres ; et même ceux qui doivent nous mettre en confiance et assurer notre sécurité sont touchés. Nous avons pu remarquer durant ces deux dernières semaines comment la mafia locale a pu faire fluctuer le taux de change du dollar. Elle utilise cet outil pour punir la population et la crever comme bon lui semble. La population haitienne est composée en grande majorité d’appauvris et de chômeurs réduits à la mendicité ; quel avenir pour ces gens ? Je prendrai tout mon temps pour observer et dénoncer les pyromanes et les casseurs qui ont fait le « pays lock » dans une perspective de bras de fer pour rançonner le pouvoir en place contrôle par des bandits dits légaux qui ont pillé les fonds Petrocaribe. Les diseurs et les diseuses de bonnes aventures seront démasqués ; les mercenaires politiques seront exposés et les sodomites prédateurs auront la démangeaison. Hayti finira par triompher !

« L’Etat monopartite est la consécration du parti unique, confondu avec l’Etat altérant dès lors la définition de l’intérêt général et rend ainsi totalement illusoires les notions mêmes d’espace public et de souveraineté populaire. » Nous avons assisté ces dernières années à une lutte fratricide inter-minables ; inter-corrupteurs et inter-corrompus qui ne disaient pas leurs noms ; maintenant ils agissent à visière levée et ils choisissent de faire les quatre volontés du Blanc raciste et esclavagiste. Les bien-pensants ont du pain sur la planche puisque nous sommes au cœur de l’Etat voyou et de l’Etat mafia. Nous rejetons toute révision constitutionnelle en dehors d’un consensus entre les Haitiens eux-mêmes ; nous rejetons les prochaines élections à venir qui ne seront que des élections-sélections pour porter au pouvoir des corrompus gardiens de valeurs antinomiques à celles qui furent le socle de notre indépendance comme la Liberté, L’Egalité, la Fraternité, la Combativité, le Communautarisme, etc. Chers compatriotes, faites travailler vos méninges et ne vous laissez pas embobiner dans ce jeu macabre à vos dépens. Les bandits légaux dilapidateurs des fonds Petrocaribe préparent un hold-up électoral pour empêcher la tenue du procès du siècle et la reddition de compte global.

« Jowèl 2 v 12-32 :

12Seyè a pale, li di: -Menm koulye a, tounen vin jwenn mwen ak tout kè nou! Fè jèn, kriye kont kò nou, plenn sò nou!

13Se pa rad sou nou pou nou chire, se kè nou menm pou nou chire pou fè wè jan nou nan lapenn. Tounen vin jwenn Seyè a, Bondye nou an. Li gen bon kè anpil, li gen pitye pou moun. Li pa fache fasil, li p’ap janm sispann renmen nou. Li toujou pare pou padonnen nou.

14Sa ki konnen? Li ka chanje lide, li ka padonnen nou. Li ka ban nou benediksyon. N’a gen grenn jaden ak diven ankò pou nou fè ofrann bay Seyè a, Bondye nou an!

15Kònen twonpèt sou mòn Siyon an! Bay lòd pou tout moun fè jèn! Mande pou tout moun reyini!

16Sanble pèp la. Pare tout moun pou fè sèvis. Sanble vye granmoun yo! Reyini tout timoun yo, menm timoun ki nan tete. Ata moun ki fenk marye yo, se pou yo kite kay yo vini tou.

17Nan lakou ki separe gwo pòtay tanp lan ak lotèl la, se pou prèt yo, sèvitè Seyè a, pran kriye. Se pou yo di: Pitye, Seyè, pitye pou pèp ou a. Pa kite moun lòt nasyon yo pase moun pa ou yo nan betiz pou fè yo wont, pou yo ta di: Kote Bondye yo a?

18Lè sa a, Seyè a fè wè jan li renmen peyi li a. Li fè pèp li a gras.

19Li reponn, li di pèp la konsa: -Bon! Mwen pral ban nou ble, diven ak lwil fre. N’ap gen tou sa n’a bezwen. Mwen p’ap janm kite moun lòt nasyon yo pase nou nan betiz ankò.

20Mwen pral chase lame krikèt la byen lwen nou. Wi, lame krikèt ki te soti nan nò a. M’ap voye yo ale nan dezè a, kote ki pa gen dlo, kote ki pa gen pyebwa. Tèt lame krikèt yo va pran direksyon lanmè ki sou bò solèy leve a, lanmè Mouri a. Ke lame krikèt yo va pran direksyon lanmè ki sou bò solèy kouche a, lanmè Mediterane a. Kadav yo pral pouri, y’ap bay move sant. Seyè a fè anpil bagay pou nou.

21Nou menm jaden yo, nou pa bezwen pè ankò. Fè fèt, fè kè nou kontan, paske Seyè a fè anpil pou nou!

22Nou menm zannimo nan savann yo, nou pa bezwen pè ankò: jaden zèb yo pral pouse byen bèl, pyebwa yo pral donnen, pye fig frans yo ak pye rezen yo pral bay bèl rekòt.

23Nou menm, moun Siyon yo, fè fèt! Fè kè nou kontan poutèt sa Seyè a, Bondye nou an, fè pou nou. Li ban nou kantite lapli nou te bezwen nan sezon lotòn. Li ban nou gwo lapli loraj ak lapli nan sezon prentan, jan l’ te konn fè l’ anvan an.

24Glasi yo pral plen grenn. Barik yo pral plen diven ak lwil fre.

25M’a ban nou ankò tou sa nou te pèdi pandan tout tan bann gwo krikèt yo, ti krikèt yo, ti chini yo ak gwo chini yo te devore rekòt nou yo. Se mwen menm ki te voye lame sa a sou nou.

26Nou pral manje plen vant nou. N’a fè lwanj Seyè a, Bondye nou an, ki te fè tout bèl bagay sa yo pou nou. Yo p’ap janm pase pèp mwen an nan betiz ankò.

27Lè sa a, n’a konnen mwen kanpe la nan mitan pèp Izrayèl la. Se mwen menm Seyè a ki Bondye nou. Pa gen tankou m’. Yo p’ap janm pase pèp mwen an nan betiz ankò.

28Apre sa, m’a vide lespri mwen sou tout moun. Pitit gason ak pitit fi nou yo va bay mesaj m’a ba yo. Granmoun nou yo va fè rèv. Jennmoun nou yo va gen vizyon.

29Wi, lè sa a, m’a vide lespri m’ sou tout moun, ata sou moun k’ap travay lakay nou, fi kou gason.

30M’apral fè mèvèy parèt nan syèl la ak sou latè a. Va gen san, dife ak gwo nwaj lafimen.

31Solèy la pral vin tou nwa, lalin lan pral vin wouj kou san anvan jou Seyè a va rive. Aa! Se va yon gwo jou, yon jou k’ap fè moun tranble.

32Lè sa a, tout moun ki va rele nan pye Seyè a va sove. Paske sou mòn Siyon ak nan lavil Jerizalèm va gen moun ki va chape, jan Seyè a te di l’ la. Wi, tout moun Seyè a va chwazi, se yo ki va chape. »

Kerlens Tilus      10/04/2020

Snel76_2000@yahoo.com

Tel : 631-639-08434

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