Comment le président haitien Jovenel Moise, présent dans l’assistance, devait-il accueillir dimanche matin ce message du président Luis Abinader, tandis que lui au lendemain de sa prestation de serment, a vassalisé le système judiciaire d’Haïti par la nomination de 50 juges corrompus et l’a rendu en peau de chagrin. Une justice qui persécute les accusateurs et les opposants au régime, manipule les CG, couvre l’impunité, bénit les dilapidateurs des fonds de Petro Caribe [Martelly-Lamothe-Laleau-Jovenel…], protège les chefs de gangs armés et se vend aux plus enchères pour faire de notre pays le plus sale corrompu de la région des Caraïbes.
Santo Domingo, dimanche 16 août 2020 ((rezonodwes.com))–Élu le 5 juillet dernier avec 2 154 866 voix lors des présidentielles extraordinaires, l’universitaire licencié en Droit, Luis Abinader, a prêté serment dimanche matin au Sénat comme 54ème président de la République Dominicaine en présence de quelques dignitaires internationaux dont Jovenel Moise, président de la République d’Haiti et Mike Pompeo, Secrétaire d’Etat américain.
« Un de mes premiers décrets est la désignation d’un Procureur indépendant » a déclaré le président Luis Abinader, dans son discours d’investiture, ajoutant que « sans la justice, ne peut exister la démocratie ni parler d’Etat de droit« . Un son de cloche qui devrait à coup sûr déranger les tympans de l’apprenti-dictateur haitien, Jovenel Moise, présent dans l’assistance. Celui-ci au lendemain de son intronisation a jugé vite bon de remplacer le directeur de FDI (Fonds de développement Industriel) pour freiner toute enquête sur un prêt de $6 millions alloués à AgriTrans.
Luis Abinader a indiqué que son administration va entreprendre une réforme de la police nationale, « en ce temps nouveau » a-t-il précisé tout en prenant des précautions pour ne pas critiquer ouvertement l’administration précédente.
Le 54ème président dominicain a annoncé qu’il va s’attaquer à la corruption qui freine davantage le développement de son pays. « Le fonctionnaire public indexé dans la dilapidation et le détournement de l’argent du peuple sera immédiatement destitué et placé à la disposition de la justice pour les suites nécessaires« , a averti Abinader.
« Voler l’état, dilapider les fonds publics« , une pratique très en vogue en Haïti où des individus indexés de corruption dont Michel Martelly en particulier, s’apprête à se lancer une nouvelle fois à la course présidentielle [élection-Dermalog] sans jamais rendre compte de sa gestion calamiteuse du pays de 2011 à 2016.
Les dominicains ont donné dimanche une leçon de savoir-faire aux Haïtiens en faisant une passation de pouvoir en douceur à l’issue d’un processus électoral quoique marqué par un faible taux de participation, la pandémie covid-19 oblige. En Haïti où il existe encore un Conseil Electoral Provisoire illégal et inconstitutionnel depuis 1988, formé en grande partie de « mercenaires« , les résultats des présidentielles sont connus avant même le jour du scrutin et Jovenel Moise a laissé récemment éclater cette assertion véridique.
Rappelons que le premier président de la République Dominicaine au lendemain de sa proclamation d’Indépendance, en se détachant à jamais d’Haïti, le 27 février 1844, s’appelle le Gral Pedro Santana. Ce pays avant d’arriver à stabiliser son système de gouvernance pour entamer la route du développement réel avec « the right man at the right place« , a connu 67 types de gouvernements essentiellement militaires, civilo-militaires et transitoires. A l’instar des haitiens qui sont contre toute nouvelle forme de dictature de Jovenel Moise à la Duvalier, les dominicains ont vécu la dictature sanglante de Trujillo.



