Jovenel Moise pousse aussi le dos des soldats dominicains hors du territoire national, mais gentiment. Pour le faire,sachant des affinités de son mentor avec le gouvernement dominicain, il ne l’a pas fait au nom du parti PKTK.
Port-au-Prince, samedi 15 octobre 2016 (rezonodwes).- « Chers voisins, s’il vous plaît, rapatriez vos soldats du territoire haïtien » c’est avec une extrême gentillesse, qu’on lui connaît, que le candidat du PHTK à la présidence, M. Jovenel Moise, place son mot sur la présence des soldats dominicains en Haïti. Sans utiliser l’en-tête et le logo du parti Tèt Kalé-PHTK qui a signé dans le passé, des dizaines de contrats gré-à-gré avec les dominicains dont certains travaux d’exécution sont encore inachevés, M. Moise a critiqué les nouvelles autorités, qui, dit-il, « ne sont pas à la hauteur » des événements de Matthew.
Tout en soulignant l’importance « de l’apport de nos amis étrangers », Jovenel Moise affirme qu’il est « fondamental que l’aide à Haiti se fasse dans la dignité et le respect ». Il a poursuivi que « pour préserver la sérénité et les ‘relations cordiales’ « entre les deux pays de l’île, il conseille hautement au gouvernement dominicain de « rapatrier incessamment tous les soldats qui se trouvent sur le territoire haïtien en situation d’inconstitutionnalité ».
Jovenel Moise en a profité pour faire un rappel historique de l’amitié liant les deux pays, et en termes de coopération et d’entraide, le candidat PHTK a souligné qu’en septembre 1930, lorsqu’un ouragan dévastateur avait soufflé très fort sur la République Dominicaine, notre pays avait répondu présent à l’appel, sans les mains vides. Si en janvier 2010, malgré la légitimité d’un gouvernement, Haiti avait refusé « la militarisation de l’aide dominicaine », l’entrepreneur de Agri-Trans, verrait très mal aujourd’hui la justification d’une telle présence militaire avec un gouvernement provisoire, qui est issu d’un accord mort-né signé par 3 hommes, sans approbation du Parlement.
M. Moise, qui se montre respectueux des lois de la République, rappelons-le, en janvier dernier, était prêt à participer comme « candidat unique » à la présidentielle d’octobre 2015, avortée. Une élection qui s’est ensuite révélée par une commission présidentielle (CIEVE), entachée « de graves fraudes et d’irrégularités » au point de recommander son ajournement. Les partis contestataires et G8, les avaient qualifiée « les pires » de toute l’histoire d’organisation d’élections en Haiti. Il est à noter que ce scrutin est encore dans l’impasse avec l’éventualité de n’avoir pas un nouveau présent élu au Palais national, le 7 février 2017.
cba