Quand des anciens dirigeants du pays essaient de voler le vedettariat dans le Grand’Sud, en venant avec des kits alimentaires, il est toujours bon de rappeler qu’ils ne sont pas innocents dans la tragédie qui a frappé le pays. Car de leur temps, c’était le gaspillage inutile des fonds du trésor public, comme en témoigne le texte reproduit ci-dessous. Les calamités du Grand’Sud, ils sont aussi coupables au premier degré.
QUI SONT LES VRAIS RESPONSABLES DE LA DÉPORTATION DES COMPATRIOTES HAITIENS ?
Par: Jean-Marie Mondésir
Samedi 8 octobre 2016 (rezonodwes).- On préfère dépenser près de 2,5 millions de dollars pour organiser un concert le 26 juin 2015 qui ne rapporte rien à l’économie du pays en l’honneur de deux rappeurs américains, Chris Brown et Little Wayne. Que gagne l’industrie du tourisme lorsqu’on mobilise les maigres ressources de l’État pour offrir un concert gratuit au Champs de Mars? Ces deux rappeurs ne jouissent même pas d’une très bonne réputation dans leur pays d’origine. On ne voit pas l’intérêt de s’associer à un tel projet pendant que le pays fait face à des difficultés majeures. Pendant ce temps, les ressortissants haïtiens vivant en situation irrégulière en République dominicaine attendaient avec impatience l’intervention des autorités du pays pour leur venir en aide. Est-ce que l’État haïtien n’est pas en majeure partie responsable du traitement inhumain de nos compatriotes en république voisine?
Il est tout à fait normal de mener une campagne de sensibilisation sur les conditions socioéconomiques des compatriotes vivant de l’autre côté de la frontière. Toutefois, il est important d’analyser et d’évaluer l’ensemble des éléments constituant les relations haitiano-dominicaines pour s’en faire une juste opinion. Il est vrai que la Cour constitutionnelle de l’État voisin a rendu une décision en septembre 2013 qui a un impact considérable sur les Dominicains d’origine haïtienne. On qualifie cette décision de raciste, de discriminatoire et d’injuste du fait qu’elle vise une catégorie de personnes.
Après avoir dénoncé cet arrêt à l’échelle internationale, le président Médina est intervenu avec une loi permettant de régulariser des personnes dénationalisées. Les autorités dominicaines doivent-elles accepter des gens sans documents d’identité sur leur territoire? Quand un pays refuse d’adopter des mesures pour protéger sa frontière, on ne peut pas empêcher à un autre État mieux organisé et mieux structuré d’y mettre de l’ordre.
Les faits obtenus démontrent clairement que les autorités dominicaines souhaitent maintenir de très bonnes relations avec l’État haïtien dans tous les domaines. Cependant, le gouvernement haïtien doit faire sa part pour assumer ses responsabilités et respecter ses engagements pris à l’égard de son État voisin. Quand un régime n’est pas en mesure de déterminer sa priorité, on ne peut pas servir d’un forum régional qui offre une visibilité internationale pour accuser l’autre. Il revient aux dirigeants haïtiens de corriger leur insouciance démesurée et leur irresponsabilité structurelle.
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