Les ex-colonies des Caraïbes réclament des indemnités de leur ancienne métropole.
Vidéo de l’intervention de la PM de Barbade – Les Caraïbes subissent aujourd’hui les conséquences de plusieurs siècles d’extraction de leurs richesses par les colonialistes et sont désormais l’une des régions les plus endettées au monde, a dénoncé le Premier ministre de la Barbade, Mia Amor Mottley. Un langage qui aurait dû être celui d’un dirigeant haitien, si toutefois, ce pays en a vraiment un actuellement, car Haïti est le premier territoire des Caraïbes libéré de l’esclavage et c’était sans condition jusqu’avant 1825. Gad eta nou jodi anpil esklav mantal kap dirije par personne interposée ! Honte à nous !
Depuis 2013, la Commission de réparation de la CARICOM s’emploie activement à obtenir des réparations pour le génocide autochtone et l’esclavage africain, de la part des anciennes nations colonisatrices d’Europe, à savoir le Royaume-Uni, la France, l’Espagne, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal, la Norvège, la Suède et la Suisse. La CARICOM soutient qu’il existe une dette impayée et en cours depuis plus de 200 ans de travail gratuit, qui a alimenté deux révolutions industrielles et un bond en avant dans le développement en Europe, tout en sous-développant les nations des Caraïbes et en reléguant la majorité de ses populations indigènes et de celles d’origine africaine à une pauvreté persistante et intergénérationnelle.
Mardi 7 juillet 2020 ((rezonodwes.com))–Lundi, lors d’un débat visioconférence sur les travaux de la Commission de Réparation de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), la chef du gouvernement de la Barbade, a fait valoir que « les ex-métropoles européennes doivent reconnaître leur responsabilité pour les dommages causés à leurs anciennes colonies« .
Mia Mottley, en vrai dirigeante d’un territoire libre contrairement au président d’Haïti, Jovenel Moise, qui n’a plus les moyens de sa politique, même pour « promulguer » sans contestation un code pénal, a souligné que « ce sont des siècles successifs de destruction de richesses et de personnes d’une manière qui ne doit plus jamais arriver à aucune société ou race dans ce monde« . Le dirigeant haitien est le seul leader de la Caraïbe qui ne s’est pas prononcé sur le brutal assassinant d’un Noir par un policier blanc en juin dernier aux Etats-Unis. Il n’a ni commenté en public, ni tweeté alors qu’il est d’habitude bavard de tweets de propagande.
PM Mottley a insisté sur le fait que « le régime colonial et le système esclavagiste ont laissé la zone des Caraïbes dans des circonstances sociales et économiques très extrêmes, aggravées par la suite par des attaques constantes dans le domaine des services financiers, selon le service d’information du gouvernement de la Barbade.
Elle a exigé des Européens – (France-Angleterre-Espagne-Hollande-Allemagne) – « des excuses écrites et claires disant : nous avons eu tort, nous ne recommencerons pas et, surtout, nous devons payer une indemnité pour ce qui a été fait« .
À cet égard, Mottley a exigé un plan de redressement économique avec des fonds de la Grande-Bretagne, de la France, des Pays-Bas et des États-Unis d’Amérique pour corriger le déséquilibre, « puisque des sommes importantes de la richesse dans la région des Caraïbes étaient destinées à construire ces pays« .
Elle a également souligné que la question de la réparation des dommages causés aux pays des Caraïbes n’est pas « simplement une question d’argent, mais aussi de justice ».
Rappelons que la visioconférence de Caricom s’est déroulée sous le thème « Des excuses à l’action » : L’appel de la CARICOM pour une justice réparatrice et ont participé à l’événement médiatique Mia Amor Mottley, Premier ministre de la Barbade ; Olivia Grange, ministre de la culture et du sport de la Jamaïque ; le professeur Sir Hilary Beckles, président de la Commission des réparations de la CARICOM et vice-chancelier de l’Université des Antilles et le professeur Verene Shepherd, directeur du Centre de recherche sur les réparations de l’Université des Antilles.