L’apprenti-dictateur Jovenel Moise pourrait entraîner Haïti vers une dictature beaucoup plus féroce et rétrograde que celle imposée par François Duvalier qui était resté au pouvoir au-delà de la fin de son mandat constitutionnel, le 22 octobre 1963, en vertu de l’article 77 de la Constitution de 1950.
A l’instar d’Agritrans et de Sofidai, – les mêmes actionnaires, la même mission – le président a récidivé avec Haïti Ordnance Factory SA [HOFSA] et Tradex Haiti SA, en prenant un virage dangereux à moins de 8 mois de l’expiration de son mandat constitutionnel, le 7 février 2021.
Samedi 6 juin 2020 ((rezonodwes.com))–Décidément, le président Jovenel Moise cherche à miner le terrain politique en Haïti en permettant à des proches du pouvoir dont un puissant membre de l’Unité de la Sécurité Générale du Palais National (USGPN), de se lancer dans une nouvelle aventure de prendre directement le contrôle des armes à feu et de munitions en circulation sur toute l’étendue du territoire national.
Pour parvenir à ses fins politiques, Jovenel Moise a permis les 7 janvier et 21 avril 2020 respectivement, la publication dans le Moniteur de deux avis portant création et organisation de Haïti Ordnance Factory SA [HOFSA] et de Tradex Haïti SA. Deux compagnies avec les mêmes noms des actionnaires se sont vus confiés par le Palais National la mission traitant de « toutes opérations commerciales se rapportant à l’acquisition, à la distribution, la vente et revente de produits, de matériels, équipements de sécurité de toutes sortes« .
Le 19 novembre 2019, exactement un mois avant l’arrestation spectaculaire de Arby Frantz Larco, nous citons « pour détention d’une importante cargaison d’armes et de munitions« , le pouvoir s’est engagé dans la même voie avec l’institutionnalisation de Hofsa. Des instructions formelles sont passées au ministre de facto a.i. du Commerce, Enold Joseph, d’approuver sous les réserves et limites des lois de la République, l’acte constitutif de la société Hofsa qualifiée de « criminelle » par le Bureau des Avocats Internationaux (BAI). D’ailleurs, le tollé soulevé par BAI a entraîné la semaine dernière la dissolution de Haïti Ordnance Factory SA. Le Palais National est allé même jusqu’à faire comprendre qu’ aucune autre institution ne peut substituer l’armée quand il vient de parler de fabrication et de manutentions d’armes à feu et de munitions.
Cependant, à la dissolution de Hofsa, sa sœur parente était déjà née. Dans le texte paru dans le Moniteur du 27 avril 2020, – 175e année # 72 – soit moins d’une semaine après sa reconnaissance légale par le ministre de facto du Commerce, Jonas Coffy, Tradex Haïti SA assure la relève au grand mépris des dénonciations du Bureau des Avocats Internationaux.
Le seul changement effectué est enregistré à l’article 2 des Actes Constitutifs des deux compagnies respectives. D’autant plus, le nom de Dimitri Hérard, membre influent au Palais national et commandant de l’USGPN – la police de la police – est apparu au bas des signataires alors qu’auparavant, une de ses deux sœurs jumelles servait de prête-nom dans la liste des principaux actionnaires.
Voilà où le pays en est avec le régime autoritaire du président Jovenel Moise au beau milieu d’une pandémie avec une économie à genou, une monnaie nationale dévaluée, une insécurité alimentaire à nos portes. Il vous revient de comparer les deux Avis – annexés – publiés les 7 janvier et 21 avril 2020 en vous référant aux articles 2 des deux Actes constitutifs des sociétés Hofsa et Tradex Haiti SA pour vous faire vous-mêmes en conclusion une idée de l’état des choses en Haïti où les années de dictature des Duvalier ont conduit à notre perte, à la corruption, à l’impunité et au sous-développement.
Que pourrait bien mijoter Tradex Haïti SA ? Personne ne sait le dénouement du jour, il suffit que le soleil s’efface devant la nuit, et dès lors l’homme sait.



