un billet de la rédaction
Sous prétexte de « protéger le peuple haitien contre la propagation du coronavirus« , un fait qui est certain et plus que normal, à première vue, en raison de l’augmentation graduelle et inquiétante des centaines de cas confirmés presqu’au quotidien, Jovenel Moise, le président à la tête de l’Etat le plus corrompu de la Caraïbe et l’un des plus pauvres au monde, renforce l’application d’un décret illégal et inconstitutionnel et rédigé avec beaucoup d’incohérence pour interdire tout attroupement pacifique programmé. Alors qu’à la date du 31 mai, un an après la publication par la Cour des Comptes d’un rapport sur la dilapidation de $4.3 milliards de fonds de Petro Caribe, aucune personnalité dénoncée y compris le président lui-même, n’a été poursuivie par la « justice », afin de retourner au trésor public les milliards volés, détournés par l’usage de « stratagème », pour le plus grand bien-être de la population.
Le président Jovenel Moise et son cabinet n’ont daigné faire un tweet pour saluer la mémoire de ce jeune noir de 46 ans lâchement « assassiné » par la police du plus grand Etat démocratique et donneur de leçons au monde. Est-ce le fait que M. Moise ordonne souvent à ses sbires d’en faire autant quand ses propres frères et soeurs noirs, tout comme lui, tous descendants d’esclaves noirs, revendiquent leurs droits et dénoncent la corruption et la fin de l’impunité en Haïti ?
Jeudi 4 juin 2020 ((rezonodwes.com))–Le commissaire du Gouvernement a.i. auprès du Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Jacques Lafontant, a brandi jeudi le décret rétroactif du 21 mai pris par le président Jovenel Moise prolongeant de deux mois supplémentaires les mesures de l’état d’urgence sanitaire, pour lancer une mise en garde à l’encontre de tous ceux désirant de gagner les rues pour manifester une quelconque solidarité avec la famille de George Flyod, un noir américain mort asphyxié sous le poids du genou d’un policier blanc.
En tant que première nation de noirs libres et indépendants, un groupe de militants haitiens ont projeté d’organiser une manifestation de solidarité avec la famille de l’Afro-américain Georges Flyod à la date des funérailles de celui-ci, prévues pour le 9 juin prochain, soit moins de deux semaines après son « assassinat » par la police de Minnesota aux Etats-Unis. Comme pour toute réponse, Lafontant qui s’est fait le porte-parole d’office du gouvernement de Jovenel Moise, a déclaré lors d’une conférence de presse que « toute manifestation de rue fera face au fameux décret du 21 mai« .
« Voilà ce qui les attend » a insisté le commissaire du gouvernement Lafontant sur le point de battre le record au poste ad intérim quand il est supposé être membre d’un gouvernement de facto constitué depuis environ trois mois maintenant. Paradoxalement, il a admis que le droit de manifester est reconnu par la Constitution, mais, trahi par le trou noir de ses pensées obscures au service d’un gouvernement illégitime, il a lâché que le décret du 21 mai pris par le régime autoritaire de Jovenel Moise, a restreint les libertés « à travers l’état d’urgence sanitaire décrété » de façon unilatérale.
Selon une autre source, le gouvernement de Port-au-Prince, pour prouver qu’il a le plein contrôle de la situation en main, face à une Union Européenne un peu récalcitrante dans le déblocage d’un prêt de plusieurs millions de dollars, est contre toute forme de manifestations de rue et le langage de la propagation du coronavirus devient le mobile numéro un. Quitte à oublier qu’Haïti doit élever la voix à chaque fois que le droit à la liberté d’un Noir est partout menacé voire humilié, incompris bafoué et assassiné.
Soulignons que le Fondateur de la Patrie Haïtienne, l’Empereur Jean-Jacques Dessalines, au lendemain de la Proclamation de l’Indépendance, avait considéré comme Haïtien, tout individu de race noire et s’était solidarisé en mars 1804 de la cause des Noirs aux pieds et mains enchaînés sur de nombreuses plantations américaines. Les chaînes paraissent-elles aujourd’hui invisibles au cou [collet] de certains ? Suivez notre regard !
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