Allaitement maternel : l’ONU appelle à lutter davantage contre la promotion du lait industriel

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Malgré les efforts déployés pour mettre fin à la promotion nuisible des substituts du lait maternel, les pays ne parviennent toujours pas à protéger les parents des informations trompeuses, ont averti mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Réseau international d’action pour l’alimentation infantile (IBFAN), suite à la publication de leur dernière étude sur la question

Jeudi 28 mai 2020 ((rezonodwes.com))–

« La commercialisation agressive des substituts du lait maternel, notamment par l’intermédiaire de professionnels de la santé auxquels les parents font confiance pour obtenir des conseils en matière de nutrition et de santé, est un obstacle majeur à l’amélioration de la santé des nouveau-nés et des enfants dans le monde entier », a déclaré le Dr Francesco Branca, Directeur du département Nutrition et sécurité sanitaire des aliments de l’OMS, dans un communiqué conjoint.

« Le lait maternel sauve des vies d’enfants car il fournit des anticorps qui donnent un bon coup de pouce aux bébés et les protègent contre de nombreuses maladies infantiles », a précisé le Dr Branca.

Selon les deux agences onusiennes, la pandémie de Covid-19 souligne la nécessité de renforcer la législation autour du pour protéger les familles contre les fausses allégations sur la sécurité des substituts du lait maternel ou les pratiques commerciales agressives.

L’OMS et l’UNICEF appellent en outre les gouvernements à renforcer d’urgence la législation autour du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel pendant la pandémie de Covid-19, et affirment que les gouvernements et les organisations de la société civile ne devraient pas chercher ou accepter des dons de substituts du lait maternel dans les situations d’urgence.

Les bébés qui sont exclusivement allaités ont 14 fois moins de risques de mourir que les bébés qui ne sont pas allaités

« Les systèmes de soins de santé doivent agir pour renforcer la confiance des parents dans l’allaitement maternel sans l’influence de l’industrie, afin que les enfants ne soient pas privés de ses bienfaits vitaux », ont soutenu l’OMS et l’UNICEF.

L’OMS et l’UNICEF précisent que les bébés qui sont exclusivement allaités ont 14 fois moins de risques de mourir que les bébés qui ne sont pas allaités et recommandent de ne nourrir les bébés qu’au lait maternel pendant les six premiers mois, après quoi ils devraient continuer à allaiter – ainsi qu’à manger d’autres aliments nutritifs et sûrs – jusqu’à l’âge de deux ans ou plus.

Des avancées insuffisantes

Même si 136 pays des 194 pays analysés dans le rapport ont mis en place des mesures juridiques liées au Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et 44 pays ont renforcé leur réglementation en matière de commercialisation au cours des deux dernières années, les restrictions légales dans la plupart des pays ne couvrent pas entièrement la commercialisation qui a lieu dans les établissements de santé, estime l’ONU.

« Seuls 79 pays interdisent la promotion des substituts du lait maternel dans les établissements de santé, et seuls 51 ont des dispositions qui interdisent la distribution de fournitures gratuites ou à bas prix au sein du système de soins de santé », ont souligné l’OMS et l’UNICEF.

Aussi, seuls 19 pays ont interdit le parrainage de réunions d’associations scientifiques et professionnelles de la santé par les fabricants de substituts du lait maternel, qui comprennent les préparations pour nourrissons, les préparations de suivi et les laits de croissance commercialisés pour être utilisés par les nourrissons et les enfants jusqu’à 36 mois.

Le Code interdit toute forme de promotion des substituts du lait maternel, y compris la publicité, les cadeaux aux agents de santé et la distribution d’échantillons gratuits. Selon lui, les étiquettes ne peuvent pas faire d’allégations nutritionnelles et de santé ou inclure des images qui idéalisent les préparations pour nourrissons. Elles doivent plutôt véhiculer des messages sur la supériorité de l’allaitement maternel et les risques de ne pas allaiter.

« Le suivi et l’application du code sont insuffisants dans la plupart des pays », selon les agences onusiennes.

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