S’ajoute un certain Jouthe sur l’autoroute de la banqueroute!

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Très tôt, il glougloute sa personnalité ; il promet de ne prendre aucun recul ni d’afficher aucun doute ; il redoute sa majesté dans sa pétrophobie bleue qui pourrait l’envoyer au vestiaire de la même manière qu’il l’a fait monter sur le ring officiel, en un clin d’œil !

Sur le plan de la posture et de la voix, la population a assisté ce 4 mars à un discours d’investiture d’une nième primature de facto déversé dans une énergie positive factice. Dans le fonds, le contenu des propos de monsieur Jouthe témoignent incohérence, petitesse et flatterie. Des attributs qui ne rendront jamais service à la démocratie et au bon fonctionnement des institutions. Une date remarquable dans les annales de l’histoire des dirigeants « petits ». Sans gêne, sans décorum, sans âme et sans arme, le prédécesseur du PM illégal, installé par effraction, a versé des larmes dans une petitesse infinitésimale pour réclamer son dû après 32 ans de service fourni à l’Administration publique. Comme s’il ne lui resterait que les croûtes de son nez pour continuer sa route sur l’autoroute de la déroute. Quelle indécence !

Cela coûte grossièrement quand un chef de basse échelle s’arc-boute à un poste officiel jusqu’à pleurer comme un Lapin ou un gamin sans butin qui ne puisse se procurer un morceau de pain et du café pour prendre un casse-croûte. De ce geste de mauvaise sieste, les esprits avisés peuvent imaginer les concessions et les ententes déloyales paraphées sous le tapis pour respecter dans la répugnance les serments d’allégeance devant l’arrogance et l’incompétence qui s’accrochent avec entêtement au fauteuil bourré de la Maison Blanche malmenée depuis des lustres par des uppercuts, des bitchaghis et des apchaghis du Petrochallenge.

Monsieur Jouthe filoute en ne mentionnant aucun point sur les prochaines joutes, entachées  de doutes et d’irrégularités puisque des initiatives « macoutes » en dehors des principes de passation de marché public ont été entreprises pour remplir une certaine mission démagogue avec la firme Dermalog de connivence avec Martine qui semble afficher une insigne indiscipline en dépassant les lignes de ses fonctions honorifiques.

Monsieur Jouthe, à côté de la plaque dans les dossiers de corruption

Le discours politique de la nouvelle victime de la primature s’articulait autour de trois axes prioritaires : rétablissement d’un climat sécuritaire, réduction des inégalités et relance de l’économie nationale. Des propos d’investiture épicés d’une certaine fermeté qui présage que Jouthe ne serait pas un boute-en-train pour Ti-Lapli, Bougòy, Boute Jeanjean et les voyoutes qui les côtoient en sacrifiant leurs positions prestigieuses. Mais, par ses serments d’allégeance envers les capitaines de la Maison Blanche trempés dans les crimes financiers et humains, le ramage ne se rapporte pas au plumage.

Sans langue de bois, le nouveau passager clandestin de la primature n’a effleuré aucun dossier qui taperait sa majesté sur les nerfs. Aucune disposition contre les dilapidateurs des fonds petrocaribe, dollar-cinquante, Psugo, CIRH, etc. Monsieur Joseph Jouthe épouse les fantasmes et les hallucinations des dignitaires sans dignité de son nouvel entourage politique dans une implacable sincérité « Je t’aime, moi aussi ! ». À ce stade, personne ne pourrait étouffer le procès du Petrocaribe sollicité par un peuple ridiculisé et pulvérisé pendant qu’un clic de ce régime pourri par le virus venimeux de la corruption a embelli des comptes en banque en Floride et en République voisine, en détournant des centaines de millions de dollars dévolus au développement et au bien-être collectif.

A l’image de Céant qui nageait à contre-courant dans un océan de confusions et de zizanies présidentielles, si Jouthe ose toucher les dossiers brulants de la corruption tels que le crime Petrocaribe, le Dermalog, Agitrans et Sofidai, ce serait un knock-out prématuré qui signifierait coûte que coûte son éviction dans les planifications des hostilités dans les prochaines joutes électorales.

Que pourrait-on espérer d’un chef arbitrairement installé qui chouchoute une présidence  épinglée dans toutes les malversations ? Rancunier comme lui seul d’ailleurs, l’ingénieur en plantation de bananes pourries – promettant des accidents et prêt à décapiter les têtes des serpents se dressant sur son passage cyclonique – ne saurait languir pour qu’il écourte les jours de Jouthe en lui coupant l’oxygène toxique procuré par la bulle officielle.

Dans cette installation sans évaluation, et si Jouthe montait un gouvernement avec Kakoute ?

Dans ce contexte d’intronisation hors-la-loi, et si monsieur Jouthe choisissait Ti-Je, Gro-Je, Nenkankan, Gwovan, Tilapli, Kilikou et Bougòy,  dans son gouvernement ? Qui a été désigné pour scruter les dossiers techniques et juridiques de ceux-là qui prennent les rennes de l’Administration du pays ? Véritable cacophonie !

Copinage, connivence, collusion, alliance siamoise entre une présidence inculte et une primature de facto, les symptômes du désordre, du chaos et de la chute pointent à l’horizon. De peur d’être éjecté et d’entendre prononcée son absoute dans des postures d’imposture, Jouthe promet d’épouser fidèlement la forme du vase rempli d’essence et d’allumettes géré par le pyromane du palais national. Malheureusement, l’institution parlementaire s’est auto-dissoute, prêtant le flanc à toutes les gabegies et les déroutes démocratiques.

La suite des manœuvres de tergiversations, diversions et procrastinations, va s’amplifier ; surtout en l’absence du pouvoir de contrôle des actions d’un Exécutif non avisé des normes prudentielles. Cette cinquantième législature a été sans ambages de la pire espèce ; par contre, de deux maux, il faudrait choisir le moindre. Beaucoup de racketteurs, de bandits et de personnages politiquement inutiles s’asseyaient ignominieusement sur les fauteuils badigeonnés du Parlement. Ils pillaient les caisses des organismes autonomes et des ministères jusqu’au dernier centime. Cependant, force est de constater qu’il existe des exceptions. Minoritaires certes, mais quelques-uns des législateurs avaient rendu des services à la nation, que ça soit en termes d’informations secrètes qu’ils ont dévoilées ou certaines positions fermes qu’ils avaient prises.

De cette analyse, je ne maraboute pas un sort périlleux au nouveau capitaine de la Primature ; néanmoins, l’histoire récente du pays invite les personnages qui se respectent a réfléchir mûrement avant de se jeter dans cette piscine profonde fouillée par un régime politique kwashiorkor, saturée d’eau polluée, insalubre et toxique et marquée par une médiocratie de la pire espèce.

Depuis la prise de pouvoir de cette équipe maladroite et cupide, la population aboute dans des gymnastiques de mendicité, de résignation, de sauvetages individuels, de fuites de cerveaux et de capitaux qui se soldent par des humiliations multiformes.

Un Jouthe en mission impossible pour essayer de blanchir le bluffeur de la décennie

Sa fameuse citation : « On ne fait pas mentir un président » augure que monsieur Jouthe est déjà mal barré en se faisant victime consentante pour endosser les sept péchés capitaux de l’ingénieur, expert en plantation de bananes pourries.

Depuis l’avènement inédit, à la faveur du séisme, de ce régime d’imposture dans les dossiers stratégiques de la République, le mensonge est assis dans un confort pharaonique au sommet des nobles institutions de l’Etat. La phase d’introduction du nouveau chef de file de ce régime honteux  a été estampée de camouflages, de feintes, de tromperies et d’astuces malicieuses. Constructions de téléphériques, ports, aéroports, routes, écoles, hôpitaux, courant 24/24, le nouveau capitaine de la Maison Blanche avait détrôné Laurent Lamothe et Michel Martelly que l’on croyait champions dans les slogans vides et creux. Le mensonge est tissé avec les gènes ataviques de ces êtres qui mentent sans aucune gêne.  La seule promesse fallacieuse que le faux libérateur n’a pas tenue jusqu’à présent serait celle de préparer une place au paradis à tous les Haïtiens ; claironne la population.

Par ses promesses creuses, ses mensonges polymorphes et multicolores, Jovenel Moïse a donné de l’inspiration aux académiciens des réseaux sociaux qui, à juste titre, ont gravé son nom dans le dictionnaire français informel en l’associant au mensonge, à l’imposture, au bluff et à l’usurpation.

J’ai lu et entendu des mises en garde lancées aux filles par leurs parents : « Ma puce, tu dois éviter de te faire jovenéliser par des jeunes gens qui ne cherchent qu’à te séduire pour une semaine ou un mois, par des discours fallacieux, en te promettant monts et merveilles, dans le seul objectif de te voir les emmener au septième ciel ! Ma princesse, sois vigilante face aux comportements FKD, enveloppés dans des discours jonéliques

J’ai assisté, à l’entrée de l’enceinte bicamérale, au marché Salomon, à la Salline et à Fontamara, à des discussions intenses entre des marchandes de poissons, de pieds de cochons, de cuisses de poulets, de légumes, de riz, de pain et de sucre avec leurs clients. Dans leurs désaccords et leurs conflits de prix, les violons s’accordent dans des négociations à crédit où le vendeur crie à l’acheteur des propos du genre « pa Jovenel mwen non, respekte promès ou wi ! ».

Des joueurs de football, des amateurs d’échecs, de cartes et de dominos, des enfants, des élèves, des professionnels et des étudiants ont exactement la même compréhension du néologisme « Jovenéliser » et ses dérivatifs qui, définitivement, sans équivoque, envoient aux mêmes interprétations de mensonges et de bluffs effrénés. Dans leurs jeux,  ils dressent des conditions anti-jonéliques afin d’assurer la confiance et la sérénité entre les parties.

Par quelles gymnastiques et acrobaties un premier ministre de facto entend-il suicider sa personnalité pour ne plus faire mentir ce président qui mentait comme il respire ? Attendons voir.

Seuls des cadres dépourvus d’un esprit critique, étouffant les vertus de la dialectique et de la maïeutique puissent s’en sortir dans cette mission de flagornerie. À l’aube de sa prise de fonction, il nous alerte déjà qu’il est sans conviction, sans capacité de brandir un NON. Il sera un j’approuve. Grave !

Effectivement, si un haut-cadre de l’Etat, soit le deuxième personnage, s’engage dans des serments d’allégeance pour ne prendre aucun recul face aux velléités présidentielles, surtout cette présidence arrogante et incompétente, la population sera une fois de plus bafouée et oubliée dans les projets de société!

Cher lecteur, sois à l’écoute, dans ce contexte de banqueroute, ce n’est ni Jouthe ni monsieur Boute qui contribueront à emprunter la route d’une meilleure condition de vies. Monsieur Jouthe se foute déjà de sa dignité pour qu’il écoute et glougloute les ordres du mauvais scoute de la Maison Blanche. Serait-il en mesure d’engager le pays dans des projets porteur ? Pantoute !

Un point fort, pas des moindres, du discours de monsieur Jouthe serait sa reconnaissances envers le Tout-Puissant. C’est une des rares fois que l’on auditionne une telle humilité d’un chef Haïtien à l’égard de Celui qui nous a créés et qui nous fortifie. J’espère que ce préambule dans les propos de gratitude du nouveau PM joue en sa faveur et en faveur du pays. Les défis sont de taille ; les actes criminels et barbares se sont perpétrés dans tous les coins et les recoins du pays, avec la plus grande facilité. Nous devons continuer de garder Haïti dans nos prières pour que cessent ces barbaries.

Malheureusement, le ver est dans le fruit. Pour en finir avec le lock-out et le blackout,  je rajoute, le destin du pays ne peut être assuré sans accorder à la probité, la dignité, la décence et la compétence leur place de choix dans les affaires publiques. Sinon, ce jeu déloyal avec des dirigeants « Ticouloutes », sans prestige, sans science ni conscience, nous enfoncera dans le labyrinthe.

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com  

5 COMMENTS

  1. Et c’est ainsi que le journaleux Carly Dollin gagna son salaire. Il détruisit son pays à grands coups de médisance, de calomnies et de mensonges.

  2. Un gros merci à Carly pour ses efforts de nous éclairer sur les éléments de cette nouvelle aventure dans laquelle nous engage M. Jouthe. L’esprit critique dont Carly fait preuve de manière si magistrale est certainement un atout dans les provisions de lucidité dont tout haïtien averti doit faire preuve face à des prétentions de gestion publique saine et innovante. Mais je suis d’avis pour donner sa chance au coureur, histoire de lui permettre de révéler les compétences déclarées.

  3. Et pourquoi alors vous associez mon nom a votre profil!
    J’assume toujours mes positions avec sens de citoyen.
    Faites la meme chose.
    Alors, montrez votre vrai visage.
    Merci

    Carly Dollin

  4. Sa selman nou pròp : ekri tintin sou Ayiti…cerveau nou se sa selman l la produit. Se pa faute nou: Ou paka mande yon serpent ki abitye trennen nan poussière, pou l volé nan menm altitude avec yon aigle. Li pa gen zèl. Podiab.

    RADADA encore cher journaliste…qui sait ? Peut-être que c’est votre façon de gagner votre vie. Men au moins, ou ta fon ti recherche en plus, pou w ta wé ke le succès d’un président est aussi le succès du pays. Le contraire est aussi vrai.

    Parlé en mal contre yon gouvernement pap chanje anyen…kisa ou menm en tant que Haïtien (si toutefois ou se Haïtien vre), ou ka fé pou w ede nan peyi w? Si w paka fé anyen ditou, pa nwi moun ki accepté exposé fanmi yo pou ede peyi à.

    Un imbécile qui marche ira plus loin qu’un intellectuel assis….

    • Ede peyi ! tchuipp nap tj we gres la nan kk n. Un intellectuel assis verra tjrs plus loin qu’un ripoux qui prétend nous faire voir monts et merveilles à l horizon.

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