Le tweet de lundi matin 13 janvier 2020 du président Jovenel Moise, constatant la « caducité » du parlement, semble-t-il, n’aurait tenu que moins de deux mois car le Sénat de la République, selon le sénateur de l’Artibonite, au milieu d’une foule de manifestants aux Gonaives jeudi matin, est désormais composé de deux tiers.
Gonaives, jeudi 27 février 2020 ((rezonodwes.com))–Partis de Kafou Turène – sortie nord de la ville – plusieurs centaines de manifestants ont parcouru jeudi matin, les principales artères de la Cité de l’Indépendance incluant l’Avenue des Dattes, jusqu’à la Place de la Liberté à Raboteau, a constaté un collaborateur de Rezo Nòdwès.
La police qui suivait de loin la foule des manifestants à bord de leur véhicule, n’est intervenue à aucun moment pour disperser les protestataires scandant des propos hostiles à l’endroit du président Jovenel Moise impliqué, selon eux, dans de divers actes et scandales de corruption, de surfacturation, d’usurpation de titre, de criminalité et par-dessus tout, un incompétent à la tête du pays.
« Le retour au Sénat des 9 sénateurs va nous permettre de continuer avec la consultation de nombreux dossiers en souffrance » a déclaré Youri Latortue qui, aux yeux du pouvoir Tèt Kale, n’a plus sa place au Bicentenaire depuis le 13 janvier dernier. Latortue a juré que le dossier de la dilapidation des $4,3 milliards de fonds de Petro Caribe fera son cours normal, ajoutant que l’affaire Dermalog impliquant l’épouse du président, Martine Moise, le dossier Nèg Kabrit’la (le PM Fritz William Michel voté à moitié par les ex-députés pro-pouvoir), le scandale Sofidai, le rapport sur le massacre La Saline entre autres, seront tous réactivés dans les jours à venir.
Soulignons que la ville des Gonaives n’a pas connu depuis un certains temps une manifestation réunissant au tant de citadins qui sont venus cracher leur raz-de-bol d’un régime dont les seules réalisations effectuées, ont-ils dénoncé, sont la corruption institutionnalisée, le banditisme d’état, l’impunité, la défaillance totale du système judiciaire et les renouvellements des promesses abracadabrantes.
