21 juin : Le jour le plus long pour une Assemblée à haut risques!

Par Claudy Briend Auguste

Convoqués pour midi, en Assemblée Nationale, quelques rares parlementaires en noir ou en blanc remarqués au Bicentenaire. Le « jeu des intelligents » au détriment des intérêts supérieurs de la nation, est activé. Et ce soir au Parlement, il faut s’attendre à ce que les grandes gorges déployées auparavant, durant tout le week-end, soient calmées.

Entre-temps, la liste de la présidentielle s’allonge, et nous sommes à 13 ce mardi 21 juin 2016, jusqu’avant la tenue d’une séance spéciale de l’Assemblée nationale. S’il est une chose qui puisse plaire le mieux, pour l’instant au Palais National, et envoyer un bon signal aux parlementaires récalcitrants et bruyants, c’est que « son CEP » soit très pris au sérieux par des candidats poids-lourds pour la présidentielle d’octobre 2016.




Le candidat Lavalas, Dr Maryse Narcisse brille par sa présence sur la liste des six premiers inscrits avec des noms de candidats en queue de classement venant se faire ridiculiser. En effet, à quelques heures d’une décision cruciale devant changer le cours de l’histoire, déviée depuis le 14 février ou réorienter la barque vers la continuité du processus électoral, des candidats à la présidence ont répondu à l’appel du CEP fixant jusqu’au 22 juin, la confirmation de leur candidature. Au nombre de 7 candidats inscrits durant les jours précédents, s’ajoutent mardi matin , 6 autres noms.

De sources combinées, Rezonodwes a appris que Jude Célestin, fort du soutien de 4 anciens candidats réunis au sein du G-8, se présente au plus tard mardi après-midi pour se faire inscrire au CEP. M. Célestin qui sera à sa troisième inscription aux trois présidentielles haïtiennes, en moins de 6 ans, était arrivé en deuxième position dans le classement contesté des résultats d’octobre 2015 dernier. Son refus de participer au second tour en décembre dernier, a totalement dérouté le projet de PHTK d’introniser Jovenel Moïse an travers des élections frauduleuses où une commission (CIEVE) a révélé que plus de 600000 votes « zonbi » ont été décelés.




Le G-8, qui se désintègre à petits feux, aura également en lice, le Sénateur Moïse Jean-Charles qui compte au dernier jour, se présenter au CEP. Le grand point d’interrogation est la confirmation à venir ou non de Jovenel Moïse de PHTK-Bouclier et alliés quand l’on sait que les conseillers stratégiques de ce parti, disent attendre la constitution de « leur propre CEP » pour prendre part aux élections présidentielles. Des élections qu’ils veulent voir vite tenir car, probablement, trois mois en dehors du pouvoir leur auraient porté préjudice.

Pour l’instant, bien qu’une tendance de large majorité ne soit dégagée, le spectre d’une succession de gouvernements provisoires, semblerait être éloigné des rives d’Haiti. Il n’est que d’attendre la tombée de la nuit avant le match USA-Argentine pour savoir qui sont pour et contre les intérêts de l’avancement de ce pays, le plus pauvre des Caraibes avec des tas d’immondices jonchant les rues de Port-au-Prince, en mal de retrouver sa beauté d’antan.




Notons qu’à cette séance en Assemblée Nationale, participeront une quarantaine de députés contestés avec des idées déjà bien arrêtées. Cette quarantaine de Députés et de Sénateurs, en instance d’investigation par le CEP, pour leur élection suspicieuse, sur recommandation de la CIEVE, décideront mardi soir du sort de Jocelerme Privert. En quelque sorte, ils décideront de l’orientation politique de la République. Au prime abord, ils ne seraient pas prêts de scier la branche sur laquelle ils sont assis dessus.

Ces parlementaires dont l’élection est toujours mal digérée par les immédiats poursuivants qui contestent véhément leur arrivée au parlement haitien, chercheraient à prendre leur revanche, mardi après-midi, sur Jocelerme Privert. Et déjà, ils trouvent leur réconfort et toute « l’Èd » nécessaires pour un retour aux pratiques d’avant 2011, chez Evans Paul. Une pratique qui voudrait que l’impunité éhontée dénoncée par la mauvaise organisation des scrutins de 2015, soit l’exception qui confirme la règle.

Pour eux qui mettent à rude épreuve le rapport de la commission-Benoit (CIEVE), faire partir Privert suffirait à leur donner une crédibilité aux yeux de leurs mandants. Toutefois, les analystes voyant Haiti au-delà de Privert, pensent qu’un accord trouvé avec l’Exécutif actuel pourrait leur être mieux utile que de se confiner dans leur élection contestée. La montagne aura-t-elle accouché une souris ?

Nous attendons le dénouement du jour qui viendra confirmer ou non la stabilité politique du pays dans sa marche vers l’élection d’un nouveau président élu, légitimement.

Rezonodwes / cba