Ainsi parlent 17 anciens employés de l’Usine Sucrière Jean Léopold Dominique de Darbonne

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La sous-qualification du staff de gestion, la surqualification et le suremploi de la main d’œuvre ont été à la base de la fermeture de l’Usine Sucrière Jean Léopold Dominique de Darbonne. Les compétences du personnel administratif n’ont pas été une plus-value pour l’usine et le payroll dépassait largement les ristournes. « Tenant compte de ces données, l’usine a ouvert ses portes avec une recette d’indiscipline fiscale et une feuille de route de déficits budgétaires qui dramatiquement allait impacter sa rentabilité et sa profitabilité, » a déclaré deux anciens comptables de l’usine

Jeudi 22 août 2019 ((rezonodwes.com))– Le 16 Août 2019, l’équipe de recherche de la Diaspora University a conduit un focus groupe avec 17 individus, tous vivant actuellement à l’étranger, qui ont travaillé pour l’usine de 1983 à 1985 et de 1999 à 2007. Les anciens employés, qui n’ont pas été tous originaires de Léogâne, ont rapporté que 45% de la main d’œuvre étaient surqualifiés [démontraient un complexe de supériorité vis-à-vis des employés de la ligne de machinerie), 80% du personnel-cadre n’avaient pas les compétences techniques, administratives et ressources humaines requises pour administrer et gérer l’usine et près de 64% de cette main d’œuvre n’avaient aucune responsabilité quoi que ce soit.

« Connaissez-vous un Léogânais de notre génération qui n’a pas travaillé pour l’usine? a avancé avec un ton ricanant un ancien employé. La réponse surement était non, car les participants ont dit que l’usine était plus une œuvre sociale qu’elle était une entreprise commerciale et que le recrutement était semblablement une forme de conscription où la seule qualification requise pour être embauché n’était que de pouvoir citer son prénom. L’Etat a combiné des fonds du trésor public avec les profits générés des ventes du sucre pour payer une main d’œuvre dont la  majorité des employés dormaient sur la bagasse ou jouaient le bésigue ou le domino à longueur de journée. « Il fut ce temps où l’État ne pouvait plus nous payer. Il nous doit encore des arriérés de salaire » a fait savoir un participant. « Rezon ki fè leta fèmen izinn lan se bouke l te bouke ap voye kòb pou fè pewòl chak mwa pandan ke li pa rantre yon penich nasyonal, était le consensus entre les anciens employés qui se disent décidés à aller jusqu’au bout avec la Communauté Léogânaise  pour pressurer le gouvernement à rouvrir l’usine ou la remettre à la Communauté Léogânaise. « C’était ce qui a poussé Lesly Delatour à dire qu’il préfèrerait vendre l’usine pour un dollar par année au lieu d’y investir une gourde » renchérit un des participants.

Demandant aux 17 participants si la réouverture de l’usine pourrait être profitable, « affirmativement » ils ont unanimement répondu, toutes les fois que les fermiers retournent à la terre, que l’Etat investisse dans la production de la canne à travers tout le pays et se retire complètement des opérations de l’usine. Ils partagent ainsi l’avis de la Communauté Léogânaise que l’usine doit appartenir à la commune de Léogâne et que sa gestion doit être assurée par ceux qui la connaissent le mieux; les planteurs. Ils ont aussi avancé que le développement économique d’Haïti ne passera que par la réouverture de toutes les usines du pays qui, selon eux « se minm problèm yo ki lakoz yo fèmen. »

Les anciens employés de l’usine ont promis de contribuer financièrement vers la réussite totale du mouvement de sensibilisation pour la réouverture de l’usine prévue pour le 11 Septembre 2019 à compter de 10 heures du matin aux locaux de ladite usine et du Rousseau Convention Center respectivement.Bobb Rousseau RJJFDiaspora University
Recteur

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